samedi 31 octobre 2020

La propriété, c'est le vol

Le thème de « la propriété » est vraiment intéressant. Plus je l'étudie, plus je découvre de subtilité qui me donne du grain à moudre pour mon idée favorite « l'innocence d'exister ». Je vais tenter de dégrossir le sujet.
Définition de « propriété » - Dictionnaire de l'académie: « XIIe siècle. Emprunté du latin juridique proprietas, "caractère propre ; droit de possession, chose possédée", lui-même dérivé de proprius, "qui appartient en propre, caractéristique". Droit par lequel un bien, une chose appartient en propre à quelqu’un, qui peut en jouir et en disposer de la manière la plus absolue, dans les limites établies par la loi ou par les règlements. La propriété s’acquiert par contrat, par voie successorale ou par prescription. Il a la jouissance, non la propriété, de cette terre. Un titre, un certificat, un acte de propriété. L’article 17 de la Déclaration universelle des droits de l’homme reconnaît le droit à la propriété. Le gouvernement a pris des mesures pour favoriser l’accession à la propriété immobilière ou, simplement, à la propriété. »
(Remarque : le « droit » est une notion humaine artificielle ; la nature ne comprend que le pouvoir. Le droit est une invention humaine. Le droit est donc élaboré par la loi. Dire qu'un droit est établi dans les limites de la loi est un pléonasme. )
(Rappel : les lois émises par des personnes mortes ne sont pas des lois valides. Les lois sont mortes avec les personnes qui les ont édictées. Toute loi ancienne doit donc être invalidée sur le champ. Une loi ne s'applique à un associé que s'il a accepté la loi de l'association. Si cette personne n'est pas sous contrat valide, aucune loi ne peut lui être appliquée. On ne peut contraindre quiconque à l'association. Le terme de « société » employé dans les Droits de l'homme et la Constitution française est sans valeur, s'il signifie que la France est une association. On ne peut punir un associé qui ne respecte pas une règle qu'il a signée, on ne peut que lui rappeler la règle ou le virer de l'association. Personnellement, je n'ai signé aucun contrat social et je n'ai jamais accepté la loi de propriété, en particulier. Et vous ?)
Ceux qui commencent à me connaitre ne seront pas surpris que je parle ici encore de l'innocence d'exister puisqu'elle est le thème de cette série vidéo ; s'il y a une implication à cette innocence de notre existence c'est bien la notion aberrante de propriété dont il faut parler. En quoi l'innocence d'exister impliquerait-elle comme nous l'a dit Pierre-Joseph Proudhon que la propriété est du vol ? 
Le terme « propriété » a de multiples sens, si bien que l'on fait souvent des confusions. (voir l'article sur la signification : → Le lien est dans la présentation.)
Être propriétaire de quelque chose nécessaire pour leur existence à d'autres personnes ne devraient pas être une possibilité. Être propriétaire de l'air de l'eau ou directement ou indirectement de la nourriture nécessaire aux autres êtres vivants et particulièrement humains, devraient être proscrits. La propriété du sol devrait donc être proscrite si le sol produit des aliments ou s'il charrie de l'eau ou la filtre. Si le propriétaire est censé faire ce qu'il veut de son terrain, on ne peut l'autoriser à le polluer, ou en faire quoi que ce soit d'autres puisque ce terrain peut servir à l'alimentation d'autrui. Le problème est identique avec les Nations. Le Brésil par exemple possède l'Amazonie et ses arbres qui sont un bien public mondial nécessaire à la Vie mondiale ; le Brésil ne devrait pouvoir en faire ce qu'il veut.
Si la propriété c'est le vol alors vous ne pouvez accaparer un bout de terrain aussi petit soit-il. Vous ne pouvez prendre une tomate qui a poussé sur ce terrain et résultat de l'acquisition par la tomate des éléments du sol qui sont ce terrain. En mangeant la tomate nécessaire au maintien de votre corps en état de fonctionner vous devenez une parcelle de ce terrain. Vous vous êtes approprié le terrain et en êtes une partie que vous ne pouvez rendre (telle qu'elle). Vous ne pouvez vivre sans vous approprier un bout de terrain.
Si la propriété, c'est le vol ; alors le territoire national est une propriété volée (à qui ?) (D'ailleurs d'après la définition cette propriété n'a été soumise à aucun contrat, la nation est donc effectivement un territoire volé.). Et si la propriété du territoire national est du vol alors tous les sous-ensembles de propriétés des particuliers à l'intérieur de la nation sont également du vol. Les nationaux que nous sommes tous (en France par exemple) sont propriétaires collectivement de la Nation ; et nous en sommes également les fermiers. Nous sommes donc à la fois propriétaires et locataires fermiers de la Nation. N'est-il pas étrange de devoir acheter une parcelle de terrain dans ce terrain national qui nous appartient déjà de naissance quand nous voulons nous établir ? Ceci est en quelque sorte une sous-propriété, l'équivalent d'une sous-location. Chacun sait effectivement que l’État peut déloger par simple DUP un propriétaire quand il a besoin du terrain pour un tracé de route par exemple. (En nous revendant un bout de terrain que nous possédons déjà l’État nous gruge.)
Proudhon se demandait comment nous rendre tous propriétaires, mais dans une Démocratie véritable nous le sommes, n'est-ce pas ? Pourtant je n'ai vu nulle part l'étiquette de mon nom posée sur une parcelle du terrain national !
Proudhon comme la grande majorité des philosophes ne remet pas vraiment en cause le système. Il bidouille la logique humaine. Il tente de démêler quelques nœuds du système, mais il ne sort pas du système. Il ne cherche pas à voir (du moins ne l'a pas vu) d'où vient réellement le problème humain. Pendant que Proudhon remettait en cause la propriété, Darwin inventait l'évolution et remettait en cause l'origine divine de l'humanité. Belle époque ! Aujourd'hui nous pouvons nous intéresser à la notion d'innocence d'exister qui devrait remettre en cause nos rapports individuels et nationaux... N'êtes-vous pas conscients de votre propre innocence d'exister ? N'êtes-vous pas conscient qu'à la base vous avez été « contraints » d'exister, que vous avez été mis devant le fait accompli de l'existence ? (que vous soyez rationaliste, athée, agnostique, croyant, ou autre !)
L'innocence d'exister peut-elle servir à démontrer, plus fondamentalement que ne le fait Proudhon, que la propriété est bien effectivement du vol ?
Pourquoi nous contraindre d'exister si c'est pour lutter contre nos semblables qui ont non seulement acceptés notre mise au monde, mais qui l'ont demandé pour que nous leur servions d'associés contraints (esclaves compagnons d'esclaves) ? Pourquoi combattre pour acquérir des propriétés, une seule propriété ? Pourquoi se battre pour accaparer un coin de planète, alors que ce petit coin aurait dû être préparé largement à l'avance pour nous accueillir ? Sommes-nous humains ou bien de simples bestioles territoriales ? Et pourquoi fabriquer plus d'humains que nécessaire, mais nécessaire à quoi au juste ? N'est-ce pas la quantité d'humains qui crée le besoin d'accaparer un bout de territoire pour empêcher d'autres de nous le voler ? Mais pourquoi accaparer un coin de planète si nous étions peu nombreux ?
Pouvez-vous trouver une seule raison valable de pérenniser l'humanité ou la société, qui sont l'une comme l'autre non pérenne en finalité ? Nous servons à pérenniser le non-pérennisable ! Réfléchissez bien. Vous n'existez pas, puis vous êtes « fabriqués ». Pour quelle raison ? Pour quoi assembler des éléments de l'univers pour constituer la vie si brève d'un enregistreur acteur qui enregistre ses propres actions avant de disparaitre ? Plus nous sommes nombreux, moins nos actes modifient le système culturel qui évolue et disparaitra avec la société et l'humanité ; plus nous sommes nombreux moins l'individu a d'impact social moins il est important culturellement. Notre compréhension aussi parfaite que possible de l'univers ne servira à rien au final. Le principe d'existence d'une entité consciente, sensible, et intelligente est franchement absurde.
Vos parents ont la propriété de leurs corps et se permettent donc de lancer votre construction partant d'éléments qui les constituent eux-mêmes, ovule et spermatozoïde. Il faudrait donc en déduire que puisque ces cellules initiales ainsi que le mécanisme de réplication de l'ovule leur appartiennent vous devriez leur appartenir une fois votre construction terminée. Si vous fabriquiez un bébé in vitro ou un clone de vous-mêmes, vous appartiendraient-ils ? Ce seraient pourtant de véritables fabrications dont tous les éléments initiaux vous appartiennent ainsi que l'ouvrage effectué ! Mais les parents ne peuvent se résoudre à cela puisqu'eux-mêmes devraient appartenir à leurs propres parents, qui eux-mêmes, etc... 
Un propriétaire de terrain est d'abord propriétaire du lieu géographique ; une parcelle bornée sur le territoire national. Est-il propriétaire de la matière située sur ce lieu ? Je pense que dans les conditions actuelles de surpopulation nous avons le « droit » de ne pas être délogé d'un lieu pendant la durée de notre vie, ce qui n'est pas équivalent à être propriétaire du sol. Je ne suis pas propriétaire de l'air que je respire mais la société doit me laisser respirer de l'air sain sans que j'ai à l'acheter. Il devrait en être de même pour tout ce qui permet de maintenir un corps en vie, aliments sains et eau saine. Je ne suis pas propriétaire de mon corps, je suis ce corps, et j'ai le droit à ce qu'il fonctionne au mieux constamment (la société devrait en être garant puisqu'elle m'a imposé l'existence dans le but de m'associer d'ailleurs sans mon consentement). Mais si je perds un membre, une partie utile de mon corps, j'en suis le propriétaire ; et c'est le seul cas de propriété effective que nous devrions avoir. Mais nous sommes si nombreux sur Terre que chacun jalouse celui qui s'est accaparé un lieu. Tous les problèmes humains sont causés par le nombre d'humains. Nous sommes trop nombreux. Et puisqu'un seul être humain n'a pas de raison d'être en soi, en quoi cette multitude est-elle nécessaire ?
Si le sol appartient au propriétaire, alors les aliments fabriqués sur ce sol par ce sol lui appartiennent, et restent indéfiniment sa propriété puisque le sol reste sa propriété. Mais comme j'achète la nourriture donc une partie du sol du propriétaire, je deviens donc propriétaire de ce sol qui constitue mon corps. C'est comme si un arbre devait acheter le terrain sur lequel il pousse. J'ai donc acheté mon corps, ce qui est interdit par la loi. Un homme ne peut s'acheter pour s'émanciper. Acheter sa nourriture, c'est acheter sa liberté, c'est vouloir constamment sortir de l'esclavage sans jamais y parvenir. Mais puisqu’il est interdit qu'un humain soit esclave donc appartienne à un autre, alors le sol, générateur et précurseur de personnes humaines, ne peut appartenir à personne. Et les aliments, dont l'eau et l'air, doivent être dispensés librement.
Il faut donc bien admettre que pour l'essence même de la vie, l'humanité a renoncé à la notion de propriété. Un être humain ne peut appartenir à un autre être humain. La propriété d'un autre être humain est non seulement interdit par la loi et les droits de l'homme, mais cela est considéré comme de l'esclavage. (Cela est écrit hypocritement, mais ce n'est pas dans les faits puisque tous nous achetons nos corps après avoir été contraints d'exister pour servir.)
Nous sommes beaucoup trop nombreux sur Terre et cela conduit à des situations et des systèmes inextricables. Nous sommes possédés indirectement au moyen de l'argent puisque nous sommes contraints par les besoins de notre corps à nous acheter nos aliments donc notre propre vie. Le capitalisme nous a réduit à ça. Si ce n'est pas de l'esclavage, qu'est-ce que c'est ? Les propriétaires de l'argent (les voleurs de cet argent), les capitalistes et les dirigeants de Nation sont nos propriétaires. Ils nous volent notre vie en nous contraignant à l'acquérir par notre travail. C'est un échange par du chantage, sans le dire ouvertement, « tu bosses ou tu souffres » ! Ils nous taxent et nous imposent notre travail ; pas notre argent, notre travail, donc notre vie, donc notre corps. 
Notre travail c'est notre temps de vie, c'est notre corps qui travaille. Ce n'est pas un concept abstrait qui est au boulot. Quand notre corps (notre tête) travaille, il est au pouvoir de celui qui le fait travailler. Nous sommes pendant notre temps de travail la propriété de nos patrons. Et puisque nous sommes soumis à ce devoir par besoin, par souffrance donc par chantage à la douleur, nous sommes bien des objets non libres appartenant à d'autres personnes. Un pourcentage de liberté n'est pas de liberté du tout. Notre corps nous est volé. La vie, qui nous a été imposée pour servir, sert bien effectivement à la société. Nous sommes des propriétés sociales. 
La propriété de notre corps par d'autres que nous-mêmes est non seulement du vol, mais de l'esclavage. Pourtant la société interdit l'esclavage, même indirect. Nos vies, que nos parents prétendent nous avoir « donné », nous sont volées par la société qui fait les lois disant que l'esclavage et le vol sont interdits. C'est aberrant.
Vous n'appartenez ni à vos parents ni à la société. Ils n'ont aucun droit sur vous, aucun droit de propriétaire ; la Loi le dit, les Droits humains le disent. Et pourtant, essayez-donc d'échapper à la propriété sociale n'importe où sur la planète ! En France vous ne pouvez vous nourrir sans travailler, et si vous travaillez vous êtes imposés, c'est-à-dire qu'une part de votre travail donc de votre temps donc de votre corps est accaparé sans votre autorisation par l’État. Vous appartenez donc de fait à la société. C'est de l'esclavage indirect (car sans le dire) qui devrait donc être aboli comme tout esclavage puisque la Loi l'affirme. La société vous a volé vous, comme on vole un objet. À qui vous a-t-elle volé ? Réponse : à vous-mêmes puisque vous êtes également des sociétaires contraints. Vous êtes des voleurs volés. Il ne tient qu'à vous de mettre à bas ce système. Cessez donc d'enfanter pour rien. Et pour commencer, cessez d'enfanter sans comprendre la magouille générale.
Vous avez été contraints d'exister. On ne contraint pas le libre arbitre; vous n'avez donc pas de libre arbitre (l'existence du libre arbitre n'est pas une décision démocratique, c'est un fait ou pas démontré éventuellement par la science), mais vous êtes innocents d'exister et innocents de toutes les âneries que vous faites au cours de votre vie; y compris par ceux-là mêmes qui vous contraignent le plus (dirigeants et capitalistes qui sont donc innocents des crimes qu'ils commettent). Vous ne pourrez vaincre le système et l'arranger que lorsque vous l'aurez compris et admis.
Nous sommes passés de sujets (de sa majesté) à sociétaires (d'une Nation). Nous avons donc acquis l'autonomie entre associés. Cette autonomie entre associés nous confère (si nous acceptons l'association puisqu'elle est contrainte) des droits et des devoirs (notre liberté cesse où commence celle des autres). Proudhon comme tous les philosophes a oublié la contrainte initiale qui nous est faite d'exister. Nous ne sommes plus des sujets, mais des êtres libres et des associés. Nous devons donc dans cette acceptation de la liberté et l'acception de ce système libertaire remettre en cause tous nos rapports humains en commençant par l'initiation non désirée par chacun d'entre nous d'exister. Nous avons tous été mis devant le fait accompli de l'existence, et tel que nous sommes, animal humain et pas dieu. Nous ne sommes propriétaire de rien, mais nous avons le droit de survivre en tant qu'humain puisque désirés par des associés existants, c'est-à-dire riche de notre héritage commun. Ceux qui existent doivent préparer l'existence aussi parfaite que possible de ceux qu'ils vont contraindre à exister pour le service social, éventuellement comme partenaire ; sinon ne faites pas d'enfant, ne faites pas d'associés qui ne désirerait pas s'associer parce que la vie que vous leur proposez est par trop stupide.
Nous sommes tous égaux et associés de naissance, et personne n'appartenant à personne signifie que les parents ne possèdent pas leurs enfants qui perdent donc ainsi leur lien privilégié avec leurs géniteurs. Cela devrait conduire dans une communauté nationale à l'abolition de l'héritage par privilège de naissance, puisque si les parents ne sont pas propriétaires des enfants la réciproque est vraie, ce qui implique que les enfants ne sont pas propriétaires de la propriété des parents. La société a déjà aboli le droit d'ainesse qui devrait par le principe d'association aboutir au même résultat qu'est l'abolition de l'héritage. La notion de famille est reconnue par le tutorat privilégié des parents sur leurs enfants, mais ça n'est pas une propriété, le tutorat peut leur être enlevé. Il y a une meilleure solution a l'héritage particulier, c'est l'héritage national puisque nous avons tous été contraints d'exister pour servir la société. Nous sommes tous héritiers de la culture humaine et devrions en toucher notre part. Nous devrions toucher dès la naissance un Dû Minimum d'Existence (DME) ; ce serait la moindre des choses en tant qu'humain pour nous éloigner de notre origine bestiale. 
Essayez plutôt d'inviter autrui à exister !

Fin – E. Berlherm


Notes sur Proudhon – La propriété : 
Proudhon - La propriété : "...la loi est la règle selon laquelle les besoins sociaux doivent être satisfaits ; le peuple ne la vote pas, le législateur ne l'exprime pas : le savant la découvre et la formule." 
→ Je confirme et ajoute : Je ne suis pas un savant, mais il est une vérité absolue, c'est que nous sommes tous contraints d'exister (avec toutes les implications de la contrainte) pour les besoins sociaux (avec toutes les implications de l'association) et que nous sommes innocents d'exister (avec toutes les implications de notre innocence absolue). La loi doit être faite dans ce sens.

Proudhon - La propriété : "Quelle que soit donc la capacité d'un homme, dès que cette capacité est créée, il ne s'appartient plus ; semblable à la matière qu'une main industrieuse façonne, il avait la faculté de devenir, la société l'a fait être. Le vase dira-t-il au potier : Je suis ce que je suis, et je ne te dois rien ?" 
→ Proudhon a pris les choses à l'envers du fait de la religiosité ambiante, ce n'est un bénéfice pour personne d'avoir été fabriqué pour servir. Aucune personne n'est fabriqué parfait, ni éduqué parfaitement, ni installé dans un monde parfait. De quel droit fabrique-t-on une personne ? De quel droit en plus s'autorise-t-on à la fabriquer avec toutes ces imperfections ? Une personne a tous les droits d'en vouloir à la personne et ses associés complices qui l'ont fabriqués. Toute personne peut donc dire : « Je ne suis pas un vase, je suis un être sensible et conscient. Je te dois mes imperfections et la merde dans laquelle tu m'as mis. Je ne suis que ce que je suis, et si je suis, et si je ne suis que cela, c'est ta faute. Je ne t'ai rien demandé. Tu m'as mis devant le fait accompli de l'existence. C'est toi qui me doit tout puisque tu m'imposes l'existence, et que tu te prends pour un être humain, donnes-moi cette existence et dans les meilleures conditions. Sinon garde-toi de moi. Je ne suis l'esclave et l'obligé de personne encore moins de toi et tes complices. La vie n'est pas un don, et pour beaucoup la vie est un supplice.

Proudhon - La propriété : « En effet, si aux termes du pacte social, la propriété a pour condition l'égalité, du moment où cette égalité n'existe plus, le pacte est rompu et toute propriété devient usurpation. » 
→ à la naissance nous sommes tous égaux, et tous au pied du mur. Nous avons tous le droit de l'escalader (le droit, mais pas forcément les capacités). Ce mur est pyramidal et chacun a le droit de tenter de parvenir au sommet. Mais nous ne naissons pas tous en même temps, et quand nous naissons, un autre est déjà au sommet de la pyramide et la plupart sont déjà loin au-dessus de nous. Où est donc l'égalité ? Sans parler des nombreux handicaps de naissance et qui surviennent au cours de la vie, et de l'envie que l'on peut avoir d'escalader le mur ; tout le monde n'a pas le goût de l'escalade. Si vous êtes mis au pied du mur sans votre accord, êtes-vous tenu de grimper ?

Proudhon - La propriété : « Sur l'enseigne de ces magasins somptueux que son indigence admire, le travailleur lit en gros caractères: c'est ton ouvrage, et tu n'en auras pas ; Sic vos non vobis ! » 
→ C'est toi qui a fabriqué ce yacht mais tu ne navigueras jamais dessus. C'est toi qui a bâti ce palais mais tu n'y vivras jamais. C'est toi qui a construit cette Rolls, mais tu n'as droit qu'à un clou. C'est toi qui a produit ce caviar, mange donc des navets.

Proudhon – Théorie de la propriété (1866) : « La Constitution républicaine de 1793, qui a défini la propriété : « Le droit de jouir du fruit de son travail, » s’est trompée grossièrement ; elle devait dire : La propriété est le droit de jouir et de disposer à son gré du bien d’autrui, du fruit de l’industrie et du travail d’autrui. » 
→ Proudhon pouvait aller plus loin en disant que disposer du travail d'autrui c'est être propriétaire d'autrui.

Fin

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