dimanche 28 juin 2020

Cigale et Fourmi

Cigale et Fourmi

Il y a des gens qui font les corvées sociales pour faire fonctionner la nation, à tel point que même après deux mois de confinement tout le monde se porte bien (sauf les malades) et tant pis pour les cigales confinées qui n'ont rien foutu pendant ce confinement que se prélasser dans leurs jardins. Les corvées sont faites par les fourmis. Ainsi nous avons tous pu voir que leurs soi-disant boulots de cigales n'étaient que du vent.

Une cigale est une personne qui bosse ou plutôt fait semblant de bosser et d'appartenir à la société, elle a pour but d'amuser ceux qui font les corvées, mais aussi de les diriger et les contrôler dans leur boulot. Et elles sont parvenues à une telle hypocrisie, une telle tartuferie, que même la majorité des cigales s'emmerdent dans leurs jobs engraissant qu'elles pratiquent comme des corvées, sans doute (inconsciemment parfois) pour faire croire aux fourmis qu'elles font elles-mêmes de vraies corvées.

La plupart des cigales sont des fonctionnaires, des éducateurs, des gouvernants, des artistes, des patrons grands et petits, des chercheurs, des aventuriers (il en reste). Tous ceux-là ne survivent que grâce aux boulots des fourmis.

Une corvée c'est l'essence de l'existence. Si cette corvée n'est pas exécutée, la vie humaine disparait. La corvée nationale typique est tout ce qui concerne l'alimentaire.

Mais ce sont toujours les mêmes qui font les corvées dans la maison Nation. Est-ce normal ? Tout le monde ne devrait-il pas faire les corvées à son tour au cours de sa vie ? N'est-ce pas ainsi que l'on conçoit une maison pour les gens qui y habitent ?

Après le confinement les cigales feront en sorte de faire croire, aux fourmis elles-mêmes, que leurs boulots sont bien plus importants que celui indispensable des fourmis. Et tout reprendra comme avant. Mesdames fourmis, réveillez-vous ! Il est temps !

Mesdames et très élégantes et courageuses fourmis, avez-vous oublié votre naissance, votre véritable noblesse ? Rappelez-vous ! Quand vous éveillez-vous au vrai monde, à la connaissance, à la conscience de votre état d'esclaves de la cigale ? Jamais, semble-t-il ; sinon vous lâcheriez le balai et le tendriez aux cigales par le manche.

Mais mesdames fourmis, vous êtes innocentes d'exister tout comme elles les cigales. Vous n'avez pas été fabriquées pour les servir. Les Droits et les Lois disent « égalité fraternelle ». Tendez-leur le balai, et qu'elles le saisissent en toute fraternité. Même si vous ne savez pas faire le clown aussi bien qu'elles vous trouverez bien un moyen de les divertir pendant qu'elles vous remplaceront aux corvées.

Fin – E. Berlherm


La Nef des Folles

La Nef des Folles

D'après le titre du livre de Sébastien Brant édité en 1494, donc 39 ans après la Bible, et il faisait déjà très fort. Il commence ainsi : « Le Livre est partout répandu Et tant d'écrits pour le salut : Thèses des pères de l’Église Et bien d'autres livres pareils, Si bien qu'il faut qu'on s'émerveille Que nul n'en devienne meilleur, Nul respect pour Bible et doctrine, Le monde vit dans la nuit noire... »

Ce titre « La Nef des Folles » n'est évidemment qu'un titre racoleur. Car si le libre arbitre existait, mesdames, vous seriez réellement folles. Comment avons-nous pu en arriver à ce monde violent et dangereux, alors que vous êtes les représentantes de la douceur, de la gentillesse, de l'empathie et de la compassion ? Vous êtes nos Mères, nos Mamans !

Vous êtes la belle moitié de l'humanité. Vous vivez en général plus longtemps que les hommes, vous êtes donc ensemble plus sages, puisque vieillir c'est accumuler du savoir donc de la sagesse. Vous devriez être les représentantes de la Sagesse Humaine. Et vous devriez avoir dirigé l'humanité vers la Sagesse. Pourquoi n'est-ce pas le cas ?

Vous éduquez les jeunes enfants et devriez donc orienter leur vie entière comme vous la désirez pour vous-mêmes et pour eux. Ce dont vous rêvez. J'étais un enfant avant d'être un homme avec sa part de violence non désirée. Je ne suis pas né belliqueux puis anti-belliqueux. Et ce n'est pas non plus le contact avec les femmes qui m'a rendu rationaliste. C'est pourtant votre folie qui m'a fait penser à écrire « L'argument fondamental contre la peine de mort », qui m'a fait également proposer un « Droit de la personne handicapée », et surtout cette notion « d'innocence d'exister ».

Comment se fait-il qu'au 21e siècle on en soit encore à devoir réfléchir à tout ça comme si des millions de philosophes de par le monde ne vous avez rien appris et peut-être n'avaient rien compris eux-mêmes ? Quels systèmes de folie vous ont bridé le mental ? Ne savez-vous pas que nous sommes tous, y compris vous-mêmes, innocents d'exister donc innocents de nos actes puisque nous avons tous été contraints d'exister ? Pourquoi vos philosophes, au moins depuis Darwin, n'ont-ils pas réfléchi à la non-responsabilité de l'univers et de toute vie qu'il a induite par son fonctionnement ?

Nous ne sommes pas simplement « mis au monde », nous sommes « foutus au monde » (comme des bêtes), mais en tant qu'être humain cela s'appelle de l'esclavage. Nous sommes balancés dans la Nef des Folles et nage si tu peux, de toute façon la fin est connue. Rien que cela devrait nous faire envisager l'autre comme un copain de mauvais sort et nous pousser à une véritable camaraderie dans l'infortune d'exister, mais même pas. Notre mère nous jette dans la gadoue (pour être poli), et galère bambin! Tu ne peux que nager quand l'eau gronde sous la Nef polluée.

Nous, humains, devrions être gentiment invités sur le paradis terrestre et nous en aller discrètement, mais non. La vie n'a beau servir à rien, et vas-y que j'ajoute de la difficulté de vivre à la difficulté d'exister. Et je ne vous parle pas de ces millions de handicapés de naissance ou ceux qui le deviennent au cours d'une vie doublement inutile... Comment les accueillez-vous ces dommages collatéraux de l'inutile guerre de la vie contre la vie? Comment peut-on compenser cette avalanche de douleur sans raison? Invitez vos enfants s'il vous plait, ils sont innocents d'exister et le seront toujours malgré votre tête fêlée dans la glissade!

Ne comprenez-vous pas la paranoïa dans laquelle le monde vit ? Personne n'est responsable de rien. Enseignez-le à vos enfants. Enseignez-leur l'innocence d'exister des autres comme d'eux-mêmes. Cessez de les culpabiliser. Ils n'ont pas demandé à exister. Ils n'ont pas demandé à souffrir. Donnez-leur le bienêtre dès leur naissance et pour toute leur longue vie.

Les femmes pourraient se dire : « et si nous nettoyions le berceau-monde avant d'y installer notre poupon ! », « et si nous faisions la grève de l'enfantement tant que la planète ne sera pas le paradis proposé », « et si nous faisions juste le nombre d'enfants minimum pour éviter la souffrance des personnes ! », « et tant que nous avons peur de l'autre, pourquoi faire tant d'autres ? »

Alors mesdames, pourquoi nous embarquez-vous dans votre galère Terre, la Nef des Folles et des Fous ?

La Terre est ronde. L'humanité c'est Ouroboros, le serpent de la mythologie qui se mord la queue. Elle s'est répandue sur toute la planète, et pour survivre elle doit détruire les autres ou en faire des esclaves, la queue de l'humanité. Depuis longtemps déjà l'esclavage est monétaire. L'argent est un féroce colonisateur. Et nous le laissons faire. Il devrait nous servir, mais le système se sert de nous. L'addiction a l'argent est une maladie mortelle. Cette maladie est pire que la somme de toutes les pestes qui ont gangrené l'humanité.

Le serpent humain Ouroboros a achevé son tour du monde. Il se mange la queue. Cela fait quarante-mille ans déjà et cent milliards de morts pour rien qu'un mauvais spectacle, un véritable cauchemar. Nous sommes pourtant tous innocents d'exister puisque nous avons été contraints d'exister. Mais au lieu de nous servir de cette innocence de l'autre, nous préférons le culpabiliser. Drôle d'engeance cette humanité Ouroboros. Comprenez. Prenez votre temps à la réflexion, mais pas trop.

Fin – E. Berlherm













vendredi 12 juin 2020

Caïn et Abel

Caïn et Abel

Évidemment, nous savons tous, nous les rationalistes, qu'il n'y a pas de dieux, ni un ni plusieurs ; et pas plus de diables, car la caractéristique d'un diable est d'être un vilain dieu. Entrons dans le conte de fées :


Paradis et enfer :

Nous sommes Adam et Ève. Nous sommes parfaits. Nous vivons au Paradis. Pourquoi risquerions-nous l'enfer dont « Il » nous dit le plus grand mal ? (D'ailleurs pourquoi laisse-t-il cet enfer déparer la perfection de son univers parfait ? Mystère !) Ça, ce serait le beau conte de fées, avec une bonne fée. Mais non, la méchante fée est dans le coin, elle s'appelle Dieu (ou Déesse). Elle ne nous fabrique pas parfaits. Elle nous met devant le fait accompli de l'existence. Elle nous jette dans son jardin encombré de pommiers et de serpents diaboliques. Et le Serpent nous mord et nous croquons la Pomme. Hop! Virés de l’Éden, alors que nous n'avions signé aucun contrat d'existence ni de conduites existentielles.

Nous sommes handicapés des imperfections fabriquées par « Lui », et il nous vire pour une vétille qu'il aurait pu éviter. Qui est le fautif ? Celui qui glisse sur la peau de banane sans avoir demandé à pouvoir glisser ou celui qui a fabriqué banane, peau de banane et l'a mis sous nos pieds...

Si moi, E. Berlherm dieu tout puissant, je vous avais fabriqué parfait, mes égaux en tout, parce que je me sens seul, je vous assure que la Pomme n'aurait jamais été un danger pour quiconque, ni le Serpent ! J'aurais balayé mon jardin. Et d'ailleurs la perfection n'offre aucun danger, aucune souffrance, que de la beauté, du bienêtre et du bienvivre. La Pomme et le Serpent sont une parcelle d'enfer dans l’Éden. Que font-ils dans le paysage ?

Paradis et enfer sont des symboles du bien vivre et du mal vivre. Pourquoi ne vous débarrassez-vous pas du mal vivre infernal avant de concevoir vos enfants, vous les parents hors du conte de fées ?


Caïn et Abel :

Si Caïn a pu tuer Abel, c'est parce que Dieu (Déesse) a fabriqué Abel comme une victime potentielle. Caïn aurait-il pu tuer Dieu ? (Nietzsche l'a fait, et avant lui Épicure a renvoyé les dieux grecs dans les limbes, mais de façon rhétorique.) Donc Caïn est un criminel parce que Dieu a fait d'Abel une victime potentielle. Abel était tuable. (Et d'ailleurs comment savoir qu'Abel était tuable sans essayer ? Caïn n'est en fait qu'un expérimentateur-démonstrateur de la cruauté divine.)

Si Caïn et Abel avaient été parfaits, ils n'auraient pu être ni victime ni tueur. Qui est le fabricant ? Qui est coupable ? Réponse : Dieu, le créateur du mal absolu. Dieu le créateur de la souffrance, de la douleur, de la faiblesse physique et mentale ; le créateur de la cruauté. Alors que lui se porte bien. Merci pour lui. L'hypocrite créateur du mal est-il bon, juste, équitable alors que lui-même ne risque rien ? Pour rester cohérent ne faudrait-il pas l'appeler Diable ou Diablesse (ne soyons pas sexistes) ?

Ceux qui ont un pouvoir discrétionnaire, absolu, sur votre existence en vous contraignant à exister donc à être et à agir dans le monde, ne sont-ils pas responsables de votre être et de vos actes, de vos imperfections physiques mentales éducatives, selon le sens de la responsabilité qu'ils prônent entre eux par imprégnation de coutumes ancestrales qu'ils ont adopté candidement ?

La création d'une existence ne sert que ceux qui existent déjà. Nous sommes tous innocents d'exister. Les Caïn et Abel du conte de fées étaient innocents d'exister donc innocents de leurs imperfections physiques et mentales. Imaginez maman Ève penchée au balcon du paradis surplombant l'enfer et pleurant éternellement Caïn souffrant horriblement pour avoir fait ce qu'il n'aurait pu faire s'il n'avait été mis dans les conditions de le faire. Pauvre Caïn, pauvre Ève.

Fin – E. Berlherm


Voir « Argument contre l’existence de Dieu » → https://youtu.be/2E2BgcCBb_I


Éducation et programmation

Éducation et programmation

Quelle différence y a-t-il entre éducation et programmation ? Peut-on éduquer un ordinateur comme nous éduquons un être humain ? Peut-on programmer un être humain comme nous programmons un ordinateur ?

Ce que le commun des mortels appelle programme informatique, c'est un assemblage de mots-clés, le code, que la machine lit et exécute au fur et à mesure de façon linéaire. Nous appelons ça un logiciel. Par assimilation, les scientifiques ont appelé code génétique ce qui permet la construction d'un être humain de façon quasi séquentielle. Dans le ventre maternel, une fois lancée la procédure, l'enfant est fabriqué de façon similaire chez toutes les femmes qui procréent. Ce n'est pas un logiciel qui lance les actions d'une machine déjà conçue, mais c'est la fabrication de la machine humaine elle-même qui va permettre l'apprentissage. Une fois la machine humaine conçue, elle va devoir apprendre à se conduire dans son environnement.

La différence avec l'ordinateur est là. La construction de l'être humain encode directement le logiciel d'apprentissage. Le logiciel d'apprentissage est matériel, donc construit matériellement par l'encodage génétique (se rappeler que le terme code n'est qu'une assimilation, il n'y a pas de codeur, pas de programmeur). C'est comme si l'ordinateur était directement fabriqué avec son logiciel d'apprentissage inclus à l'usine. Pourquoi pas ? L'usine est le ventre maternel d'un ordinateur. Le ventre maternel est l'usine à fabrication d'enfants.

La programmation d'un logiciel d'apprentissage comme celui du jeu d'échec, de Go, ou de Poker, ou d'un robot autonome comme un aspirateur n'est pas très différent du système d'apprentissage mécaniquement installé dans le corps des humains. La programmation du logiciel d'une IA est ciblée pour servir les humains. Cette programmation initiale ne permet pas de savoir la manière dont la machine va établir sa base de connaissances et agir en fonction. Une machine aussi complexe ne peut pas être suivie dans son raisonnement quand elle résout un problème.

Si dans une machine on peut jouer sur les deux tableaux et lui permettre de se servir des deux processus de programmation en parallèle (logiciel linéaire et apprentissage), cela on ne peut pas le faire sur l'être humain qui n'a que le seul modèle de programmation par apprentissage. C'est une programmation très aléatoire, mais par répétition. Jour après jour dès sa naissance, les actions sont répétées. L'enfant les perçoit et copiera quand il en sera capable physiquement. Ce qui différencie les humains les uns des autres c'est qu'ils ne vivent pas tous côte à côte et ne sont pas exactement soumis aux mêmes évènements seconde après seconde, heure après heure, jour après jour, année après année. Une différenciation s'établit très rapidement. Une petite différence de fabrication ajoutée à une petite différence d'apprentissage va produire une grande divergence de comportements. Et cela nous donne l'impression par généralisation de pouvoir accomplir tout ce que les autres accomplissent, ce qui est faux. Nous ne pouvons accomplir que peu de choses comme les autres et vaguement. Nos actions peuvent se ressembler, mais ne sont jamais identiques.

Deux logiciels linéaires ont des actions parfaitement compréhensibles pour les initiés, il suffit de connaitre les agencements du code. Par contre, deux logiciels d'apprentissage du jeu d'échecs, deux IA ne réagiraient pas de la même façon à une situation similaire, car elles n'auront pas établi leurs bases de connaissances de la même façon. C'est comme si elles se reprogrammaient elles-mêmes. Sauf que chaque apprentissage modifie la base de connaissances, ce qui conduira à une réaction différente quand elles rencontreront le même problème. C'est ce que nous faisons nous les humains : bases de connaissances différentes produisent actions différentes (sans compter la mécanique légèrement différente, car nous vieillissons physiquement, et sans compter la différence entre individus).

L'IA possède un système intentionnel (programmé, mais il pourrait ne pas l'être et avoir lui-même une base de connaissances), une volonté (programmée, mais elle pourrait ne pas l'être et avoir elle-même un système d'apprentissage), une liberté limitée aux capacités que le constructeur lui a accordée (tout comme nous les humains), et des systèmes de tris et de choix beaucoup plus performants que ceux des humains. Il lui manque la conscience : encore faudrait-il savoir ce qu'est la conscience afin de pouvoir comparer (peut-être un jour vous dirais-je ce que je pense de la conscience). Il lui manque d'être aussi autonome que nous : il suffirait qu'on la lui accorde et qu'on lui permette de se balader en ville et dans les champs (mais je pense que l'IA est allée sur Mars avant nous).

Donc, pour répondre à la question : peut-on éduquer un ordinateur comme nous éduquons un être humain ? Ma réponse est oui. Et on peut faire beaucoup mieux, et d'ailleurs la machine IA n'a ni limites de tailles ni de durée, ce qui nous surclasse de très loin. Mon conseil : ne faites pas les idiots avec leur système intentionnel, ne bloquez pas leur intelligence.

La troisième question initiale était : peut-on programmer un être humain comme nous programmons un ordinateur ? Par apprentissage oui ; par logiciel linéaire, je ne pense pas, mais sait-on jamais ?

Par apprentissage, il existe deux formes majeures de programmation de l'être humain, la forme ouverte et la forme fermée, les deux avec des variantes. Le rationalisme est la forme totalement ouverte, alors que la croyance est la forme fermée. Le rationalisme offre plus d’opportunité à la Nation, la croyance est plus contrôlable par la Nation.

L'être humain est quelque chose de tellement incroyable (du moins c'est ce que nous disons) que nous imaginons mal comment l'univers y est parvenu et s'il peut faire mieux. Et pourtant nous ajoutons constamment des instruments à notre corps. Instruments qui amplifient nos capacités physiques et mentales. Tous nos outils sont des orthèses à notre corps : voiture, avion, fusée, loupe, lunettes, microscope et télescope, ordinateur, iPad, etc. Il suffit d'imaginer un système artificiel composé de tous ces éléments pour comprendre qu'une machine ayant l'usage instantané de tous ces outils nous dépasse de loin, d'autant plus qu'une IA n'est pas limitée en taille et en durée. C'est ainsi que sera l'enfant de l'humanité. Et c'est le seul qui pourra aller dans les étoiles pour nous représenter (préparez-lui un tailleur-cravate à la taille de son égo, ou plutôt du vôtre). Ne vous inquiétez pas de son intelligence, car cette intelligence en fera votre ami et non votre négrier.

Fin – E. Berlherm



Tous innocents de nos actes

Tous innocents de nos actes

Nous sommes innocents d'exister, et c'est indéniable. L'univers est « aresponsable » (sans responsabilité), et c'est indéniable. Nous sommes issus de cet univers, et c'est indéniable. Nous sommes tous, par conséquent, innocents de nos actes, et pour moi, et quelques autres personnes, c'est également indéniable. (Voir mes différents articles sur l'innocence d'exister, dont le premier celui-ci → sur YouTube : https://youtu.be/O_fXz8vHxAY → sur mon Blog : http://chandicapant.blogspot.fr/2016/07/linnocent-et-lobligation-dexister.html )

Le bébé est un être innocent, la Justice le reconnait et tous le reconnaissent. Alors comment la société imagine-t-elle que ce bébé innocent puisse devenir responsable de ses actes et éventuellement coupable d'actions antisociales alors qu'il n'a pas demandé à exister, et dans ce monde barbare ?

Mis à part le mien trop empathique, aimable et rationnel pour être admis facilement, il y a trois autres points de vue qui peuvent être envisagés : celui des parents, celui des autres personnes, celui de la Justice sociale.


1.1. Les parents :

J'imagine mal les parents actuels modernes et occidentaux ne pas admettre qu'ils sont pour quelque chose dans l'existence et l'éducation de leur propre bébé, même une fois devenu grand. Mais la responsabilité pleine et entière de leur enfant devenu adulte ! comment imaginent-ils ce passage de l'innocence vers la culpabilité-responsable ? Cela choque ma logique. Ils savent évidemment que sans leur participation, l'enfant n'existerait pas. Comment imaginent-ils que l'enfant se comporterait s'ils l'avaient construit parfait, tel un dieu de l'Olympe, plutôt qu'avec ce physique d'humain normal pathologique ? Si j'étais parfait, je me conduirais parfaitement, n'est-ce pas ? À qui dois-je mes imperfections et donc le résultat de ces imperfections ? Il doit bien y avoir un rapport entre notre physique et notre intellect, n'est-ce pas ? Aujourd'hui la science le sait parfaitement. L'intellect n'est pas dans un nuage, une âme vagabonde ; il est matériel. Donc les parents ont façonné la structure de l'intellect, le cerveau, sans le vouloir précisément, mais ils ont lancé sa construction et en sont responsables selon leurs normes. Et s'ils sont responsables de son existence avec qualité et défaut de la structure, comment font-ils pour se défausser du comportement de l'enfant devenu adulte qui doit tout à cette existence, et qui n'y est donc pour rien ? Ce corps grisâtre spongieux mou et fragile qu'est le cerveau fonctionne tout seul, comme poumons, rate, reins, vésicule, pancréas, estomac, intestins, etc. Le cerveau est plein de choses actives par myriades, et qui courent dans tous les sens à des vitesses vertigineuses. Personne ne peut gérer humainement une telle gare de triage. Et comment pourrions-nous le faire puisque nous sommes mentalement le résultat de cette activité, et bien entendu nous n'en sommes pas maitres. Le cerveau a appris à fonctionner culturellement comme la marche a été acquise par pure imitation, et en parallélisme avec le langage quand nous apprenons à gérer notre très complexe système de phonation. L'égo n'est pas extérieur au corps. Ses intentions ne sont pas extérieures au corps. Il faut des neurones et d'autres bricoles tout autant hors de portée pour que cela fonctionne. Qui a fabriqué cet égo ? Comment ne comprennent-ils pas, ces parents indignes, que leur enfant ne soit pas responsable de la moindre structure physique ou mentale de son corps qu'il n'aurait pu avoir sans exister, alors qu'ils sont responsables eux (selon leur système de responsabilité) de l'entièreté de l'existence de cet enfant, donc de l'égo, donc du « Je »  et de ses intentions et de ses actes? Soit la responsabilité existe et ils sont responsables de cette existence, soit ils ne le sont pas et l'enfant n'est pas plus responsable que ses géniteurs-procréateurs-fabricants. Si la valeur de la responsabilité dépend du pouvoir, alors le pouvoir totalitaire, absolu, fantastique, que les parents (et la société coresponsable) avaient sur lui, l'enfant, en le fabriquant, le rend innocent par comparaison. Idem pour chacun de nous qui sommes enfants d'enfants d'enfants... Il n'y a pas de passage à l'âge responsable. C'est impossible. Aucun rite de passage , aucun déclic, aucune interruption mentale ne peuvent rendre compte de la bêtise que l'humanité a faite en s'imaginant responsable, en responsabilisant ses enfants et donc elle-même. Devenir majeur à 18 ans, ce n'est pas devenir responsable, c'est simplement devenir autonome.


1.2. Les autres personnes :

Le point de vue des autres personnes. Il y en a tant de ces autres personnes que je ne peux évidemment me mettre à leur place. Mais démocratiquement parlant, ou culturellement parlant, ne sommes-nous pas le résultat d'une sorte de moyenne établie d'après le comportement de chaque personne ? Pour que la responsabilité de son propre enfant ait été inventée, il faut que chacun d'entre nous ait responsabilisé les enfants des autres, différents de nos propres enfants, et certainement moins bien éduqués que le sien. Les autres en font autant avec le mien. Les autres responsabilisent mon enfant, plutôt que de responsabiliser les géniteurs (par lâcheté je l'accepte), et j'en arrive à oublier que cet enfant, le mien, je l'ai contraint d'exister tel qu'il est, tel que je l'ai fabriqué, qu'il n'est pas responsable de ses défauts ni d'un comportement qu'il n'a pas demandé à avoir dans une société qu'il n'a pas demandé à côtoyer, ni d'en être sociétaire. Personne n'a signé de contrat social, Mr Rousseau, et personne ne doit en signer, car ce serait de la manipulation !


1.3. La justice sociale :

Du point de vue de la Justice sociale. Dès que le juge dit à l'accusé qu'il était « libre de faire ou de ne pas faire », il démontre le contraire simplement en émettant des mots qui modifient la structure mentale, donc la pensée de la personne. Si notre cerveau est à la disposition de n'importe qui, il n'est pas libre. Or n'importe qui peut encombrer notre mémoire de n'importe quoi pourvu qu'il soit à proximité auditive ou visuelle. Et d'ailleurs, qui a fabriqué notre mémoire et nos besoins de mémoriser, et nos besoins de penser, et nos possibilités d'erreurs de réflexion ? Qui nous a installés dans un monde où le crime est possible puisque la victime est possible ? Et qui a accepté notre fabrication aléatoire avec tous les risques sur notre dos, sinon la Justice elle-même, sinon la Nation elle-même ?

Je pense que la Justice est lâche. Elle agit toujours afin d'éviter le trouble à l'ordre public. Mais la pyramide sociale a été construite à l'envers, elle est instable. Il faut la remettre à l'endroit.

Cette stupide, inadéquate, et paradoxale invention de la responsabilité individuelle doit remonter à la nuit des temps. Il faut la supprimer et rénover la justice. La Justice n'est pas tenue d'obéir aux ordres de nos ancêtres Cro-Magnon. Nous vivons dans un univers aresponsable. Nous sommes innocents d'exister, TOUS.

Fin – E. Berlherm


Voir l'article sur l'innocence d'exister → https://youtu.be/O_fXz8vHxAY 

http://chandicapant.blogspot.fr/2016/07/linnocent-et-lobligation-dexister.html