samedi 25 novembre 2023

Je suis Dieu

Je suis Dieu

La vérité est un bien public, donc un service public.

Je suis Dieu, et je vous le prouve. En fait je suis une déesse, mais passons, je ne suis pas sexiste. Je suis omnisciente, omnipotente, infinie, et absolue, créatrice, et même omniintelligente. Ce qui vous prouve bien ma supériorité sur les dieux et déesses de tous les multivers... Vous me demandez une démonstration. Eh bien, je ne vous la donnerai pas, il suffit que je l'affirme pour être ce que j'affirme, un dieu ne dévoile pas sa nature. Je suis déjà fort bon d'apparaitre sur votre réseau !

Votre dieu dans cet univers n'est pas omniintelligent, et c'est son défaut majeur de jeunesse. Il vous a construit ainsi, aussi bête que les autres bêtes de son bestiaire. Il s'est sans doute gouré de formule en vous fabriquant. Nous lui accordons cette bévue de jeune dieu un peu trop enthousiaste. Par exemple, vous êtes obligé de vous nourrir pour survivre et il vous a laissé la possibilité de vous reproduire comme des lapins sans mettre de blocage dans votre système reproducteur. Évidemment vous ne pouviez que passer par les désastres humanitaires que vous avez provoqués par vos déficiences intellectuelles et vous ne pouviez qu'en arriver là où vous en êtes à vous heurter des coudes dans votre boite de sardines. Cela fait maintenant quelques millénaires qu'il boude dans un coin après les remontrances que nous lui avons faites. Je crains qu'il ne se soucie plus de vous.

Les miennes, mes petites créatures, je les ai installées dans un endroit idyllique, ce sont elles-mêmes des créatures idylliques. Après avoir créé un petit univers restreint par le mot « abracada-spuntz » plutôt que celui « d'abracada-bra » qui est largement surestimé et qui conduit à une usine à gaz ingérable (voyez ce qu'est votre univers), je les ai modelées avec amour. Je voulais des êtres qui ne m'en veuillent pas de les avoir fabriqués. Ils n'ont pas besoin de courir après leur nourriture, leur peau se nourrit de l'énergie qui les entoure. Ils n'ont pas besoin de se protéger du froid, du chaud, de tous les éléments extérieurs, car ils sont inviolables, même par moi-même, car c'est la première condition du libre arbitre. Libre arbitre que je leur ai imposé, certes sans leur accord, mais ainsi que l'existence. Ils ne me connaissent pas, n'ont jamais entendu parler de moi, même si je subodore que les plus intelligents d'entre eux subodorent également ma non-existence, ce qui est parfait, car je le suis. Et surtout, ils vivent tant qu'ils veulent, cessent de vivre quand ils veulent, et reprennent leur vie comme ils veulent (ce dernier algorithme a été le plus délicat à réaliser, mais j'en suis fière).

Ne méritent-ils pas le meilleur, ceux à qui l'on impose l'existence, sinon pourquoi les fabriquer ? Puisque votre dieu vous a laissé choir (je dis ça pour les parents de votre pauvre petit monde), parents réagissez, enseignez à vos enfants le contrôle de leurs appareils génitaux, de leurs libidos, et de leur agressivité inhérente à leur libido. Dictateurs et dirigeants de tous acabits plus stupides que la moyenne, libidineux phallocrates, gérez vos territoires et entendez-vous avec les autres. Si vous ne vous entendez pas à deux-cents, pourquoi voudriez-vous qu'à huit-milliards ils en soient capables ?

Apprenez à calculer. Vos géomètres existent depuis des milliers d'années pour mesurer les sols, et vous ne vous servez pas de leur talent pour compter les personnes en fonction des possibilités des sols ! S'il y a une maladie rare pour deux-mille d'entre vous, combien d'humains faudrait-il sur Terre pour qu'il n'y ait aucune maladie rare ? S'il faut une densité de tant d'habitants au kilomètre carré pour que se développe une épidémie, combien d'humains faudrait-il pour qu'il ne s'en déclenche aucune ? Etc.

Si le malêtre génère le suicide, imposez le bienêtre à tous. Parents et dirigeants, est-ce si difficile d'y parvenir ?

Si la stupidité de vos dirigeants génère les guerres, choisissez mieux. Choisissez des pacifistes. Imposez la paix. Au siège de l'ONU, les voyez-vous s'entretuer ? Non, alors pourquoi vous envoient-ils vous faire se trucider pour leurs idées violentes de territoires tribaux ?

Fermez le robinet à testostérone. Fermez vos clapets. Nous sommes tous innocents d'exister, même eux, même moi, la déesse. Invitez vos enfants, et les enfants des autres, sinon ne faites rien... pas d'enfants.

Fin – Émilie Berlherm, déesse de première catégorie.



mardi 14 novembre 2023

Déterminisme et Aléatoire

 Déterminisme et Aléatoire

(J'ai cherché sur le web un dictionnaire international officiel des termes scientifiques, je n'en ai pas trouvé, et donc je me contente pour discuter avec mes concitoyens français du dictionnaire en ligne de l'Académie Française, créée en 1635, chargée de définir la langue française officielle (premier dictionnaire en 1694) → si vous connaissez un dictionnaire scientifique officiel faites-moi signe, Merci !)

L'aléatoire est-il le contraire de déterminisme, ou l'aléatoire permet-il de dire que le déterminisme est impossible ?

Eh bien, ni l'un ni l'autre. Le contraire de « déterminisme » est « non-déterminisme ». Quant à l'aléatoire c'est quelque chose d'imprévisible, et ce qui est imprévisible veut dire imprévisible par quelqu'un, c'est-à-dire nous les humains (ou autre bizarrerie consciente des phénomènes). Le déterminisme ne fait intervenir personne de conscient, la chose fonctionne que les êtres conscients existent ou pas ; par exemple l'univers.

Il parait qu'il y a deux types de hasard, le hasard « classique » et le hasard « quantique » (https://lejournal.cnrs.fr/billets/quest-ce-que-le-hasard-quantique). Pourtant les deux sont le fait de notre incapacité à prévoir. Le premier ne nous permet pas de prévoir, par exemple sur quelle face va tomber un dé quand on le lance (hasard classique), alors que le hasard quantique vient de notre incapacité de connaitre les mécanismes quantiques. Que le hasard donne ceci ou cela selon les cas, cela ne change rien à la définition du hasard (de l'aléatoire). Le hasard quantique est tout aussi déterministe que le hasard classique. Il n'y a pas de hors univers au niveau quantique ; même si nous ne savons pas comment cela fonctionne, il y a nécessairement des mécanismes (qui ne sont pas magiques n'en déplaise à certains, mais à qui on ne peut reprocher leurs idées puisqu'ils sont déterminés et innocents d'exister).

Est-ce que je peux changer de trajectoire au cours de ma vie aléatoirement sans que cela change mon propre déterminisme ? Oui, le changement de trajectoire d'un être humain n'est pas différent du changement de trajectoire d'une boule de billard qui heurte la bande. Imaginez que les boules de billard, par milliards, fonctionnent constamment et soient légèrement déformées à chaque heurt ; leurs trajectoires ne seraient pas prévisibles, mais resteraient parfaitement déterministes. Leurs trajectoires seraient aléatoires, car trop complexes à calculer donc imprévisibles, et déterministes simultanément. Nous humains sommes des boules de billards déformables, c'est-à-dire que nous apprenons (très mal, la preuve est produite en Ukraine, en Israël et à Gaza, en Somalie, Éthiopie, au Soudan, en Afghanistan, et partout dans le monde). Ce que nous apprenons nous déforme, et nous réagissons en fonction de ces déformations.

Nous n'avons pas encore tous appris que nous sommes innocents d'exister, transmettez.

Le choix et la volonté sont-ils déterministes ? Il n'y a pas de raison que ce qui est constitué des éléments de l'univers ne soit pas déterministe tout comme l'univers. Il n'y a rien d'indépendant appartenant à l'univers dans l'univers. Tout fonctionne de par les mécanismes de l'univers, que ce soit des mécanismes quantiques ou cosmiques. Rien ne pouvant s'extraire de l'univers et de ses fonctions, tout est déterministe. Imprévisible de par la quantité des facteurs, mais déterministe malgré tout. Volonté et choix ne sont pas immatériels, ils fonctionnent ainsi que la conscience et tout notre système de pensée avec des mécanismes de l'univers.

(Ce qui n'interagit pas n'est pas connaissable. S'il y avait de l'immatériel, qui n'interagit pas par définition, il serait inconnaissable. Vive le fantastique ! Vive Tolkien ! Vive Harry Potter et Voldemort !)

Est-ce que je suis libre ? Est-ce que la liberté est déterministe ? Qu'est-ce qu'une liberté déterminée ? À quel moment vous êtes-vous fabriqué vous-mêmes ? À quel moment vous êtes-vous lancé librement dans le billard de l'existence ? Jamais. Vous êtes composé de mille-milliards de cellules appelées vivantes qui fonctionnent mécaniquement, toutes seules, et se contrefichent royalement de votre existence. Vous êtes le résultat déterministe de leurs existences déterministes. La somme ne change pas le principe de fonctionnement qui est mécanique, un mécanisme de l'univers déterministe.

Y a-t-il autre chose dans l'univers que des mécanismes de l'univers ? Non.

Y a-t-il des trous dans l'univers ? Non, car s'il y avait « rien » ce serait RIEN, et RIEN ce n'est pas un trou, ce n'est pas du vide, ce n'est pas de l'espace, c'est rien.

Quand votre frigo est vide, vous dites « il n'y a plus rien dans le frigo, il faut faire les courses ». Eh bien, l'univers n'est jamais vide, et il n'y a jamais aucun article manquant dans l'univers. S'il y avait « RIEN » avant l'univers et qu'un Farfelu (inexistant puisque participant d'un univers qui est TOUT) tente de mettre quelque chose dans ce RIEN, eh bien même avec un pied de biche magique (inexistant) il n'y parviendrait pas. S'il n'y a rien dans le frigo et si le frigo n'existe pas, eh bien vous ne pouvez pas mettre quelque chose dans ce frigo inexistant, même avec un grand tour de magie (inexistant), d'autant plus si vous êtes inexistant vous-même.

Cet univers déterministe est innocent d'exister, cela parait évident, non ?

Alors nous aussi, et toute notre existence imposée.

Fin – E. Berlherm