mercredi 27 décembre 2017

Responsable ou Aresponsable

La responsabilité est un concept qui n’existait pas à l’origine chez les animaux que nous sommes. Il n’y a aucune responsabilité à exister. Les choses sont ce qu’elles sont par simple mécanisme, il en va de même pour nous. L’univers existe sans en être responsable. L’univers fonctionne ainsi que tous ses constituants dont nous faisons partie. Or nous avons inventé le concept totalement artificiel de responsabilité qui n’a aucun sens puisque notre existence nous a été imposée.

Avec cette existence, nous ont été imposées nos capacités corporelles donc nos moyens d’action, et nos capacités intellectuelles donc nos moyens de contrôle sur nos actions. Puisqu’ils nous ont été imposés, nous n’avons donc pas de moyens de contrôle sur nos moyens de contrôle. Comment être responsable de quoi que ce soit quand il n’y a aucune maitrise sur quoi que ce soit de notre existence et de nos constituants, et pas plus de notre environnement ?

Quels sont vos droits et devoirs puisqu’on vous a contraint d’exister ? Êtes-vous responsables d’exister vous et vos imperfections corporelles et intellectuelles ? Étant donné que nous sommes tous associés, ne sommes-nous pas tous responsables de l’existence de chacun et de l’éducation de chacun ? Comment puis-je accuser quelqu’un dont je suis co-responsable de l’existence, co-responsable de ses qualités (supposées), mais surtout de ses défauts (évidents), et co-responsable du monde auquel je participe dans lequel je l’intègre ? Si la responsabilité existe, elle devrait être générale.

Peut-on être soumis à des règles que nous n’avons pas acceptées, alors que les règles sociales interdisent cette contrainte ? Pourquoi l’initiation de notre existence n’est-elle pas soumise à la règle d’interdiction de contrainte d’association, qui est une loi édictée dans toutes les sociétés humaines ? Comment puis-je être responsable de mes actes dans votre association, la Société humaine, alors que vous m’y avez inclus sous la contrainte ? Sans parler des manipulations mentales éducatives, et la coercition constante de votre système sur l’intellect des humains qui naissent pourtant vierges de toutes connaissances culturelles ce qui les rend également innocents (non-responsables) du contenu de leurs intellects et donc de leurs actes passés, présents, et futurs.

Responsable ou Aresponsable : Responsable cela voudrait dire responsable d’exister tel qu’on est et où l’on est et posséder un libre arbitre. Aresponsable est différent d’irresponsable qui présume que la responsabilité peut exister. Avec le préfixe "a" privatif, cela signifie que nous naissons et demeurons sans responsabilité aucune du fait que l’existence est imposée, dans tous les cas.

L’existence des choses et des êtres est toujours sans responsabilité. L’univers n’est pas responsable d’exister, et tout ce qui le constitue est également sans responsabilité. (Et si un dieu devait exister éternel il ne serait pas plus responsable d’exister, ce qui le disqualifierait comme dieu.) Nous les humains sommes des constituants de l’univers, nous sommes tout comme lui sans responsabilité d’exister et donc de toutes nos actions. Tout être vivant est sans responsabilité aucune car il existe du fait d’un mécanisme naturel qui l’a engendré. Pour les premiers êtres vivants ce fut l’univers qui les engendra, pour les suivants ce fut de différentes manières, mais entre autres et en ce qui nous concerne la procréation lancée par nos deux parents eux-mêmes non responsables de leurs existences.

Peut-on devenir responsable malgré l’aresponsabilité (l’absence de responsabilité) de notre existence, de toutes formes d’existence ? Il faudra m’expliquer comment cela peut-être possible, même en inventant un soi-disant libre arbitre. Mon cerveau, donc le traitement des informations, m’a été imposé ainsi que les informations elles-mêmes. Je suis né vierge de toutes connaissances et significations culturelles. Tout m’a été imposé. Comment puis-je devenir responsable de mes propres actions puisque ce qui fait et dirige mes actions m’a été imposé ? Je ne suis pas plus responsable du contenant qui fonctionne tout seul, que du contenu qui s’installe tout seul. « Je » suis les deux à la fois, contenant et contenu, et rien d’autre (je pense à l’âme dont d’ailleurs je ne serais pas plus responsable de l’existence, ni de son fonctionnement et de son contrôle sur le corps).

S’il devait y avoir un responsable, ce devrait être le précédent et non le suivant, la cause non l’effet, c’est-à-dire le fabricant et non le fabriqué, le parent et non l’enfant. Et dans le cadre de la société, celle-ci étant la puissance gérant l’ensemble des individus, vieille de milliers d’années, la mère des individus, sa responsabilité devrait primer sur toutes les autres. Mais, comme on l’a vu, l’existence de quoi que ce soit est sans aucune responsabilité, et donc celle de la société également.

Comment un parent peut-il rendre responsable son enfant ? Comment la société qui est pour les plus âgés une somme de parents peut-elle ne pas comprendre ce principe d’innocence de tous les enfants que nous sommes ? Comment a-t-elle pu inventer la responsabilité se sachant elle-même non responsable d’exister ?

Que gagne-t-on à avoir inventé la responsabilité ? Qu’est-ce qu’on y perd ?

Comment et pourquoi inventer la responsabilité dans un univers « aresponsable » ? Peut-on inventer une responsabilité artificielle ? Est-ce possible alors que toute personne existe telle qu’elle est et sans son consentement ? Mon cerveau fait un kilo et quelques, ne serais-je pas plus « responsable » s’il pesait quelques kilos de plus ? Je n’ai ni demandé sa taille, ni ses mécanismes, ni sa structure, ni ses fonctionnalités. Comment pourrais-je être responsable sans avoir maitrisé la fabrication de moi-même, la manière dont sont traitées et analysées les informations que mon corps va recueillir sur le monde, dans un monde que je n’ai pas désiré ? Comment être responsable de mes actes alors que je n’ai pas demandé mes forces musculaires, ni mes faiblesses, ni ma fragilité, ni les vôtres ? Comment puis-je maitriser mon cerveau, cette chose qui dites-vous commande mes activités, alors que ni vous ni moi ne savons comment cela fonctionne, et dont je ne suis pas conscient de l’activité ? 

À quel moment deviendrais-je responsable d’exister, donc de mon corps puis de ma propre éducation, et ensuite des actions produites par cet ensemble que je ne maitrise pas ? Comment puis-je maitriser mon corps quand chaque cellule qui me compose est un automate absolument ignorant de mon existence ? Comment puis-je maitriser l’éducation, c’est-à-dire l’écriture dans le livre blanc qu’était mon cerveau à la naissance alors que cela fonctionne tout seul, et qu’on me place devant les choses à acquérir sans que je maitrise quoi que ce soit, pas plus mes éducateurs ? Je ne maitrise ni le livre, le fait que ce soit une sorte de livre, ni sa structure, ni la manière dont les connaissances et les significations s’inscrivent, et pas plus mes éducateurs. 

Quand nous sommes bébés, l’ouverture des yeux et des sens permet la récolte des informations qui se fait en fonction de notre placement dans le monde, selon l’endroit et l’époque du monde où nous vivons. Ces sens, nous ne les avons pas demandés, et toutes les personnes n’en sont pas dotées équitablement, ainsi que les capacités du cerveau à traiter les signaux perçus. À quel moment devenons-nous responsables de ce bric-à-brac mental et éducatif réalisé n’importe comment et toujours pas à notre demande ?

Si vous avez des émotions, des pulsions et des désirs, de bas instincts, cela fait partie du package corporel donné avec votre existence contrainte. Si la société vous demande de contrôler vos émotions, vos pulsions, désirs et instincts, n’est-ce pas à vos éducateurs d’installer les systèmes de contrôle de ces émotions, pulsions, désirs et instincts ? N’est-ce pas à elle de vérifier que ces systèmes de contrôle sont parfaitement installés, qu’ils fonctionnent de façon optimale ? En quoi seriez-vous responsables des uns et des autres alors que tout vous a été imposé, et même l’invention de la responsabilité et de toute la culture sociale qui l’englobe ? Non, bien entendu !

Peut-on être responsable de sa propre éducation, donc du besoin d’éducation, des mécanismes mentaux d’apprentissage, de la technique des éducateurs, de la technique de mémorisation de notre cerveau, de nos capacités de mémorisation, de notre « intelligence » et du QI, du fonctionnement général de la pensée, des fonctionnalités préexistantes, des fonctionnalités acquises par le biais des fonctionnalités existantes? Non, bien entendu !

Comment, les animaux que nous sommes, avons-nous inventé la responsabilité, celle des autres et de soi-même ? Pour inventer la responsabilité de l’autre il faut d’abord inventer l’égalité intellectuelle, l’égalité de compréhension ou du moins lui supposer une capacité de compréhension suffisante. Pour se sentir responsable de ses propres actions, il faut avoir été éduqué dans ce sens.

Pourquoi la société a-t-elle inventé cette notion ? C’est sans doute par un cheminement complexe. Cela a dû commencer par la réaction animale du parent face à l’incompréhension de son enfant. Pourquoi cet enfant ne comprend-il pas alors que cela parait très simple à l’adulte? Ils sont passés de l’éducation contrainte par la coercition, à la punition. Ensuite ils se servent de la punition exemplaire de l’un pour éduquer l’autre. C’est le système de la décimation. Cela parait plus pratique d’éliminer l’individu causeur du trouble plutôt que de chercher d’où vient le problème. Mais l’exemplarité de la peine n’est pas de la Justice puisqu’elle n’est pas égalitaire, et ce n’est pas de la bonne éducation puisqu’elle ne corrige pas les erreurs des éducateurs et pas plus celles des mal éduqués, qui ne sont pas responsables d’exister, ni de leur éducation, ni de leur besoin d’être éduqués.

Pourquoi, individuellement, nous sentons-nous responsables ? Parce qu’il s’agit d’un « logiciel » acquis (rappelez-vous que nous sommes tous nés vierges de toutes connaissances et significations culturelles.). Nous sommes instruits à la prise de responsabilité dès notre toute petite enfance sans jamais qu’il soit fait allusion au fait qu’on nous a contraints d’exister et que nous ne sommes responsables de rien. Peu de gens vont au cours de leur vie se faire la remarque qu’on les a contraints d’exister. Les constructeurs que sont nos parents et les éducateurs se défaussent de leurs erreurs sur les individus qu’ils fabriquent et éduquent. L’adulte ne comprenant pas le fonctionnement de l’enfant lui impute ses actions erronées. C’est facile et pratique, mais ça n’est pas rentable et encore moins éthique ou moral.

S’il ne s’agissait que de « débrancher » un être humain parce que son fonctionnement dérange les rouages sociaux, la morale ne serait pas trop mise à mal, mais il s’agit de souffrance, de torture mentale et physique (potentiel gracieusement attribué à la construction), que l’on inflige à une personne que la société rend coupable alors que cette société est responsable de son existence et de ses défauts, encore plus aujourd’hui qu’hier puisque presque tout est contrôlable.

Mais n’y a-t-il pas une confusion entre deux types de responsabilités ?  Une responsabilité pour s’occuper de son propre corps afin de pouvoir vivre au mieux et de façon autonome, ce qui peut être appris comme le fait n’importe quel animal possédant un système nerveux un peu complexe, et une responsabilité d’exister tel que nous sommes avec notre fonctionnement, ce qui ne peut nous être imputé.

La première n’est pas vraiment une responsabilité, il s’agit uniquement de capacités à acquérir, pour devenir autonome, à partir des fonctionnalités construites de naissance. À la majorité vous êtes lâchés dans la nature, dans la société, avec l’accord social puisque c’est elle la société qui a décidé de l’âge de la majorité. Êtes-vous responsable de ça, de votre existence, de votre croissance, de ce système d’apprentissage imparfait dans votre mentalité imparfaite, alors qu’il existe des machines avec des systèmes d’apprentissage immédiat et parfaitement contrôlable ? Pourquoi avons-nous été fabriqués idiots à la naissance avec la nécessité d’apprendre dans un monde pourtant très limité ?

Pour la deuxième, l’impossibilité d’être responsable d’exister entraine l’absence de responsabilité de nos actions. Sinon le fait de m’avoir contraint d’exister devient une responsabilité qui doit incomber à mes géniteurs et leurs associés qui ont autorisé mon existence, puisque ce lancement est un acte volontaire, contrôlé et contrôlable socialement.

Ce qui devrait l’être de toute façon puisque l’acte de procréation est supposé être le plus important de l’humanité. Êtes-vous puni par la société si vous fabriquez un enfant handicapé ou possédant un gène défectueux ? Votre enfant portera-t-il plainte contre ses procréateurs ? A-t-il droit à des avocats pour se plaindre de la peine qui lui a été infligée sans raison ?

À partir de notre comportement animal très ancien non verbalisé, les humains ont inventé une culture verbale qui colle plus ou moins aux faits réels. Notre culture a évolué et évolue toujours. Son évolution ne peut que cadrer de plus en plus avec la réalité au fur et à mesure de notre compréhension de cette réalité. Mais il faudra combien de temps pour que globalement la société y parvienne alors que nous n’arrivons même pas à nous débarrasser de la croyance (la fonction mentale croyance), et pas plus à gérer le peuplement de la planète et l’immense souffrance des personnes ?

Vous pourriez m’en vouloir parce que je vous dévoile une vérité que vous n’auriez pas voulu connaitre, mais comment puis-je le savoir avant de vous l’avoir révélé ? Vous pourriez me dire que maintenant que vous m’avez dit que vous ne vouliez pas de cette vérité, je dois la supprimer du web, mais en quoi votre opinion serait-elle supérieure à la mienne et à celles des autres personnes qui n’ont pas encore lu cette information et qui ont le même droit que moi à savoir la vérité sur tout ?

Peut-on supprimer la notion de responsabilité, et donc accepter la réalité ? La vérité étant toujours préférable cela me semble tout à fait nécessaire. La Vérité ne peut pas se refuser. L’univers est « Aresponsable », tout comme nous. Nous existons, donc sans responsabilité tout au long de cette existence imposée.

Tant que l’existence sera imposée, il faudra supprimer la notion de responsabilité. On ne peut pas imputer leurs actes aux personnes. Cela parait étrange parce que notre logiciel mental trouve cette idée perturbante, mais pourtant… il est temps de changer de logiciel, notre monde humain va mal.


Fin – E. Berlherm

samedi 16 décembre 2017

Coupable ou innocent


Nous savons tous que nos lois sont artificielles, c’est-à-dire qu’elles sont fabriquées par les hommes pour gérer les hommes. Mais il y a également des lois naturelles qui sont ce que le corps nous commande. Ce sont pour les plus évidentes, respirer, boire, manger, déféquer, dormir et je rajouterais nos faibles capacités musculaires et intellectuelles comparées à… qui vous voulez de bien meilleur que soi dans le règne animal ou imaginaire.

Quelle raison a une loi sociale ? C’est simple, cela signifie qu’il n’est pas naturel de faire ce que la loi vous commande, sinon elle ne serait pas nécessaire. Par exemple, comme dirait le monarque du Petit Prince, « je vous ordonne de respirer. » Il faut donc brider les récalcitrants. Les gouvernants aiment brider, c’est la seule manière qu’ils ont de montrer leur pouvoir. Exemple de loi stupide, « je vous ordonne de vous lever et de vous coucher quand je le décide, c’est moi qui commande. » Il s’agit de la loi sur le changement d’heure qui ne sert à rien d’autre que montrer la puissance du gouvernant sur tout le petit peuple. C’est la seule loi qui implique tout le monde sans qu’aucun puisse y échapper.

Supposons que vous fassiez un enfant librement, handicapé ou non vous et lui, orphelin ou non vous et lui (être handicapé ou orphelin et faire un enfant est tout à fait aberrant, plutôt immonde c’est-à-dire une saloperie innommable, car vous savez que ça peut lui arriver et ça n’a pas l’air de vous poser le moindre souci.) Vous le fabriquez donc en toute connaissance de cause et d’effet sur le pauvre morpion avec l’aval tacite de vos associés concitoyens. Vous infligez l’existence à votre enfant, qui est une personne tout comme vous, ainsi que les commandes de la Nature. (Si ça ne vous chagrine pas de donner des ordres, cela implique que vous acceptez les ordres, pourtant je sais par ouï-dire que vous ne les aimez pas beaucoup.) Ces ordres sont vos ordres puisque la procréation de votre enfant est volontaire et que vous espérez que le petit sera aussi parfait que possible… après vous être regardé dans un miroir en excluant les accidents courants qui surgissent dans la vie inopinément. Votre enfant n’est pas encore sorti du ventre de sa mère, vous peut-être, que vous lui donnez des ordres (vous peut-être si vous n’en êtes pas mortes), à commencer par celui d’exister. L’enfant va ensuite passer ses 18 premières années à subir vos autres ordres et apprendre les lois sociales avant d’être lâché comme associé à part entière dans le bouillon de culture. J’espère que vous ne vous êtes loupé nulle part. Dix-huit ans c’est beaucoup, et c’est aussi la preuve qu’il est très compliqué d’insérer une personne dans le monde, puisqu’il faut près d’un quart de sa vie (de riche occidental sinon ce sera 1/3 ou 1/2 voire moins) pour lui inculquer l’essentiel. Quant à moi, je n’ai toujours rien compris à la société qui refuse de comprendre ce qu’est un être humain, là où je ne vois aucune difficulté ! Je vous rappelle que cette personne n’a pas fait la demande d’exister, tout comme vous d’ailleurs, ce qui ne vous donnait pas l’autorisation de lui infliger la même peine, au pire ou au mieux vous auriez pu vous « venger » sur vos géniteurs. Esclaves d’esclaves d’esclaves d’esclaves d’etc., ainsi sommes-nous.

Pour l’instant je ne vois pas à quel moment votre enfant aurait pu acquérir la culpabilité d’une quelconque de ses actions, même si cette action ne vous enchante guère et contrevient aux lois sociales. À mon humble avis si la/le Frankenstein and Co que vous êtes s’est planté dans la fabrication ou l’éducation du mouflet, le blâme vous revient. Personnellement je vous l’ai octroyé, ce blâme, dès que vous avez manifesté l’envie de copuler pour donner naissance à… personne ne sait quoi à l’avance. Bon, en tant qu’animal que nous sommes tous je vous pardonne, et en tant qu’associé citoyen esclave quasi humain, je vous désapprouve totalement, car vous ne m’avez même pas demandé mon assentiment que je ne vous aurais pas accordé de toute façon, la vie étant bien trop dangereuse et surtout absurde pour être vécue. Passons.

Aujourd’hui l’enfant français ne subit pas le service militaire, ce qui fut mon cas. Mineur jusqu’à 21 ans, j’étais donc enfant soldat. Ils m’apprenaient à accepter la mort violente, et à la donner sans remords. J’étais un des moutons esclaves de service apprenti tueur de moutons adverses. Tiens, il y a des adversaires dans le jeu de la vie ! Chouette, heureux de l’apprendre ! Le monde où vous m’avez balancé n’est donc pas sain ? Et vous dites que vous m’aimez ? À l’époque j’étais un mouton domestique inconscient, formaté à l’obéissance, ils pouvaient me faire accepter n’importe quoi. Mes parents étaient de parfaits associés concitoyens fabricants d’esclaves moutons à la chaine, baby boom ! En contrepartie du boum nucléaire de Hiroshima/Nagasaki et du pilonnage de Dresde à rendre sourds les morts déchiquetés eux-mêmes. À deux mois près, j’allais au Tchad participer à la surveillance de ces bandits d’Africains toujours prêts à en découdre avec les gentils colonisateurs (GC). Seize mois d’emmerdements maximum comme dirait la loi de Murphy, encore une. Suis-je coupable de quelque chose ? Ai-je acquis un potentiel de culpabilité qui annule mon innocence d’exister tel que je suis à la demande parentale et sociale, parents et sociétés incapables de contrôler ce qu’ils font ? Je n’en ai pas l’impression.

Cherchons plus loin où cette culpabilité d’exister qui transcenderait l’innocence d’exister peut bien se cacher.

Sais-tu qu’ils t’ont fabriqué avec un sexe ces couillons ? C’est sérieux le sexe, regarde plus bas, entre tes jambes, ça s’ouvre ou ça se brandit, c’est selon. C’est tellement sérieux qu’il y a plein de lois sur le sujet. Il y a même plein de films dans la loi et hors la loi. Pourtant cette chose les parents ne t’en parlent pas, ou à peine, ils n’osent pas, alors qu’il a bien fallu qu’ils pratiquent assidument pour te contraindre à exister. C’est plus sérieux que la nourriture le sexe, c’est plus grave pour autrui, mais ils te parlent de bouffe trois étoiles à longueur de journée et jamais de libido, jamais de copulation, jamais d’intromission, jamais d’orgasme, jamais d’érection, jamais de maladie sanguine chronique. Tu apprendras la chose par surprise, un gourdin s’est dressé, le sang dégouline. Es-tu coupable quelque part de posséder l’existence et ces ordres du bas-ventre pas plus désirés que la vie elle-même ? T’ont-ils bien appris ou mal appris à contrôler tes pulsions ? Es-tu coupable de tes hormones, de posséder des hormones ? Je ne vois toujours pas où la sexualité pourrait me rendre coupable plus qu’ailleurs.

Mais au fait comment t’apprennent-ils les choses tes éducateurs ? Par quel moyen astucieux gribouillent-ils dans ton cerveau les messages de leurs lois ? Sache d’abord que la masse de neurones qui grésille entre tes oreilles tu l’as obtenue avec tout le reste, et sans aucune garantie du constructeur, c’est-à-dire Maman aidée, très peu, de papa. Tu n’en es pas responsable. C’est là-dedans que l’essentiel de notre humanité se passe. Au départ c’est comme un dico blanc sans rien écrit de culturel dedans, sans aucune définition, sans aucune connaissance, sans aucune signification, car le cerveau sera un dico qui va te donner tout à la fois information, signification, et commande corporelle, puis aussi les rêves et tout ça, les hallucinations, les croyances, et encore tout le reste. Mais c’est censé devenir une sorte de dico, ou plutôt une encyclopédie brouillonne sans signature. Tes éducateurs comme toi-même vous n’écrivez rien dans ce bouquin, ça se débrouille tout seul. Tes yeux sont ouverts, clic comme des caméras, ça enregistre on ne sait pas quoi ni où ni comment. Tes oreilles, micros, elles, sont toujours en éveil, sinon il faut mettre des tampons pour les obturer, mais ça fonctionne quand même. Comme pour les yeux le cerveau s’active en continu, on ne sait pas ce qu’il fait, mais en général ça se débrouille, et papa maman sont contents de toi quand tu répètes « parallélépipédique » sans faute ou « maman » c’est plus facile. Ils font comme si c’était toi l’opérateur de ton propre cerveau. Tu vas vite devenir un génie, quand tu n’es pas autiste. Pour la suite des milliers de mots, de millions d’actions, tout se passe de la même façon, et c’est d’autant plus de la bidouille, qu’il y a de choses enregistrées sans que tu y sois pour quoi que ce soit. Tu n’es toujours pas responsable d’exister, n’est-ce pas ? Alors pourquoi serais-tu coupable d’une action commise par un truc qui fonctionne tout seul et que tu n’as pas fabriqué, c’est-à-dire toi-même en chair et en os ?

Et pourtant, fais gaffe aux punitions. Tu n’as pas demandé à exister, mais les torgnoles peuvent se succéder, les brimades, les privations de dessert, la geôle, le bagne, Cayenne, de nos jours c’est le portable confisqué ou la console, l’argent de poche supprimé. Ils sont fort les parents pour te culpabiliser alors que tu n’es pour rien dans ce jeu de la vie ce jeu de société stupide. Mais puisqu’on leur a fait la même chose, ils répètent bêtement, c’est normal. Qui va briser l’enchainement des stupidités ? Moi moi moi moi MOI, mouah…

Les parents t’ont appris le système punitif. Il est bien ancré en toi, et tu crois qu’il est juste, que ta conduite doit être méritante, sans faute. La société prend alors le relai des punitions. Elle est complice du crime de la fabrication de ton existence, mais jamais elle ne se punira elle-même des erreurs de fabrication et d’éducation. Car elle aussi elle éduque sans savoir comment, et te punis que tu n’en sache pas plus qu’elle sur « comment as-tu pu déconner alors qu’ils sont si bons avec toi de prendre soin de toi ? » La société t’apprend à dire « je » et à prendre la responsabilité de ce corps qui a pour étiquette « je » (le patronyme que la société t’a donné), alors que la chose fonctionne toute seule. Toutes les cellules qui te composent, les milles milliards et les autres, sont toutes des automates qui n’ont aucune idée de ton existence, elles fonctionnent pour elles-mêmes, aussi égoïstement que chaque système vivant sur la planète et ailleurs. Or tu es le résultat des activités de ces cellules et du reste. Et tout ça t’a été imposé avec le démarrage de la fabrication de ton existence par la joyeuse copulation de tes parents, par la division (la multiplication) d’un ovule fécondé. Es-tu responsable de cet ovule débonnaire, de ce spermatozoïde vif et musclé qui se fraie un chemin à travers la membrane ? À quel moment deviens-tu responsable d’exister ? À quel moment ton éducation prend-elle le pas sur ton innocence d’exister ? À quel moment le « logiciel » que tes éducateurs ont tenté d’installer en toi devient-il ta responsabilité d’être ce qu’il est ? Oui, tu es tout ça, ce corps et cet intellect, mais tu n’y es pour rien. Et quand tu dis « je », c’est la chose mentale, le logiciel acquis, qui active ta bouche imposée et te fait dire « je ». Et c’est elle, ma propre boite noire mentale, qui me fait écrire tous ces mots, et je ne sais toujours pas pourquoi j’en suis arrivé là…


Y a-t-il une loi que l’on connaitrait avant notre naissance qui proclame qu’une nouvelle existence doit respecter des lois qu’elle n’aurait pas signées avant d’exister ?

Tu n’es coupable de rien puisque tu n’es pas responsable d’exister, ni d’exister tel que tu es. L’innocence de l’existence englobe toute ton existence du début à la fin, ce qui mécaniquement englobe l’univers, lui-même innocent d’être.

Nous sommes coupables quand nous dérogeons aux lois sociales. Nous sommes malgré cela innocents quand les lois sont illégitimes. Tous les coupables légaux sont enfermés illégitimement, car nous sommes tous innocents d’exister.

Innocent ou coupable ? Le juré que je suis affirme notre innocence.



Fin - E. Berlherm


dimanche 10 décembre 2017

Esclave ou invité

L’enfant que vous désirez mettre au monde, sera-t-il votre esclave ou votre invité, ou bien autre chose, mais quoi d’autre ? Sera-t-il là sur la planète sans votre accord ou avec votre accord ? À vous de juger d’après les faits réels. Que ce soit votre enfant ou l’enfant d’un autre, ce sont deux personnes qui l’ont conçu volontairement(?), essentiellement une femme qui le porte, et fabrique à ses risques et périls les mille milliards de cellules qui vont s’agencer automatiquement pour façonner le corps de votre rejeton. Est-il esclave ou invité ? Et globalement pour la même raison, l’enfant de l’autre, quel qu’il soit d’où qu’il vienne dans le vaste monde, est-il votre esclave ou votre invité sur cette planète ? Si vous êtes juge ou juré soyez-le sans émotion sinon vous serez disqualifié.


Nous, la société, avons inventé les mots et leur définition. Les mots délits, crimes, et esclavage ont une définition. Est-ce que la fabrication d’une existence, d’une personne, c’est-à-dire faire un enfant, correspond à l’une de ces définitions ou les trois ? Si un enfant n’est pas l’esclave de ses parents ni celui de la société, alors je suppose qu’il est leur invité et dans ce cas il doit être logé, nourri, sa sécurité et sa santé assurées, mais également j’espère qu’à cet invité vous lui proposerez un beau séjour avec des activités passionnantes. Si ça n’est pas possible, si vous n’êtes pas absolument sur de vous, ne l’invitez pas, je vous le déconseille car il aurait des raisons de vous en vouloir, l’enfant n’ayant pas 15 jours pour refuser le pseudo cadeau que vous lui faites.

Description du monde


D’abord décrivons le monde, c’est-à-dire dans un premier temps le berceau de bébé et ensuite sa future maison qui est la nôtre à tous. Pour moi l’auteur, le monde parait tranquille, laid, mais tranquille, quelques arbres entre les murs ne me rendent pas la beauté détruite. Ma sécurité et la rentabilité valent-elle de sacrifier la sauvage élégance de la nature ? Un moineau vient de se poser sur la rambarde du balcon. La chaufferie vapote une fumée dont je ne suis pas certain de l’innocuité. Puis-je mettre un peu de cyanure dans votre verre d’eau, s’il vous plait ? Un marteau pique inlassablement, pauvre diable. Soleil à gauche, grisaille à droite, le nord est noir, plutôt gris sombre de brume sale, les grues font et défont la ville. Les voisins sont au boulot, payez votre futur aléatoire, moi je survis à la retraite, sorti de cet état d’esclave ajouté au premier celui d’exister pour servir qui ne me quittera qu’à la toute fin, je cogite pour eux.

Ce matin la radio m’a annoncé sans ambages que Jean d’Ormesson est mort à 92 ans, même pas centenaire. D’autres s’envoient des bombinettes à tour de bras, s’estropient et meurent de ces tours de bras là-bas dans ce Moyen-Orient si proche. C’est le grand jeu de démolition, où les enfants, les femmes, les innocents pleurent. Souffrent et pleurent. Souffrent et souffrent encore. Mais ne sommes-nous pas tous innocents d’exister ? Qu’avons-nous à nous faire souffrir les uns les autres sans discontinuer ? Humanité sadomaso !

Un pigeon a remplacé le moineau, il a gonflé son plumage pour l’hiver qui n’est pas encore là sur le calendrier, mais bien là sur le sol gelé blanchi de givre. Lui se fout des bombes lointaines. Il cherche à manger, mais n’a pas de problème existentiel. Moi non plus, mais j’ai résolu la question depuis quelques années déjà, et j’ai un frigo.

La concurrence est rude dans le bac à fleurs où j’ai distribué avec largesse quelques graines. Pigeons et moineaux se volent dans les plumes. Le gros contre le vif. Les hommes eux ont trop froid pour manifester, ils attendront une accalmie de l’hiver sauf coup tordu des législateurs ou du patronat. Les travailleurs sont de la nitroglycérine instable qu’un simple choc peut faire détoner, attention donc au sursaut, à manipuler avec douceur. Douceur toute relative dépendant de la géographie politique.

Les dirigeants du monde aiment bien en général frapper leurs sujets appelés aussi concitoyens, qui aime bien châtie bien. Nous avons des monarques élus qui parfois ont du mal à quitter leur poste, et d’autres non élus appelés dictateurs, il en reste. Ils aiment tous s’équiper militairement, de petits soldats et d’armes sophistiqués afin de farcir de plomb les petits soldats des armées adverses. Et ils sont très adroits pour diriger le petit peuple avec une catégorie artificielle du même petit peuple, la caste des policiers. C’est une méthode pratique. Le peuple cogne le peuple pour le faire marcher dans la direction choisie par le maitre des lieux.

En dehors du maitre des lieux, il y a les quelques maitres de la monnaie, nos chers milliardaires, qui possèdent le monde et possèdent nos bras et notre temps, donc nos vies. Nous les aimons à un point tel que nos démocraties les enrichissent davantage que les royaumes antiques. Ils sont si riches qu’ils paient des sous-fifres pour gérer leurs affaires encore mieux qu’ils ne le feraient eux-mêmes, ces sous-fifres sont comme nos flics. Ce sont les chefs esclaves de nos négriers. Les humains sont tellement futés qu’ils ont trouvé le moyen d’améliorer l’esclavage tout en le masquant et en le rendant légal par ce moyen. L’argent est le vrai maitre du monde, mais nous le savons tous et ne trouvons pas le moyen de nous en passer ou de tempérer nos maitres de la monnaie.

Comme vous le voyez, si vous ne l’avez déjà vu ouvrez les yeux, le berceau-monde est joyeux, prêt à accueillir les 350 000 progénitures humaines du jour fabriquées pour le service des existants. Tant d’évènements heureux devraient rendre heureuse la planète ? Vous connaissez la réponse ! Si j’étais juge des enfants, je ne qualifierais pas la famille d’accueil humaine pour un atterrissage de bébé douceur, mais qu’y puis-je ? À peine la Deuxième Guerre mondiale était-elle terminée que la grande cigogne m’a largué sur le champ de bataille encore rouge de sang et de pleurs.

Conditions d’existence


Passons aux conditions d’existence. Que devra faire bébé pour au minimum survivre, et ensuite pour vivre de façon intéressante ? 

Un pigeon est en tain de frapper au carreau, il réclame des graines supplémentaires, à moins que ce soit la chaleur du foyer. Je vote pour les graines. Avez-vous déjà vu la tête d’un bébé pigeon, un pigeonneau, non ? C’est un monstre tellement affreux qu’il ferait avorter une humaine lui jetant un coup d’oeil ? Je suis certain qu’à l’inverse une pigeonne avorterait d’apercevoir un bébé humain. Dommage pour les humains, ils ne naissent pas dans des œufs à l’extérieur de leur mère, sinon il eut été facile d’avorter en brisant malencontreusement la coquille. Je vous donne l’astuce, on ne sait jamais. Si vous réussissez à bidouiller votre ADN peut-être parviendrez-vous à vous concocter des ailes également. Ça vous a toujours fait rêver de voler, alors pondez, cassez vos œufs, et le pari du dépeuplement sera gagné, ainsi que celui de la dépollution, de la cessation des guerres, du malheur, de la souffrance, de la faim, de la haine, de…

Ce n’est pas de chance pour nos 350 000 bébés aucun pigeonneau n’est apparu devant maman avant la ponte fatale. Ils devront se coltiner, comme les 8 milliards d’enfants existants déjà, le fardeau de l’existence à la solde des parents, des administrations, des patrons, des militaires, et souvent de la Chose inexistante, tant mieux pour elle, qui les surveille d’un œil tout aussi inexistant, je crois qu’on appelle ça un dieu ou une théière. Cette manœuvre s’appelle « comment rouler le pékin pour qu’il se contrôle lui-même en lui faisant croire qu’un Truc le surveille constamment, aux toilettes comme au lit, en train de se torcher ou en train de faire l’amour ? » Autrefois cela servait également à unifier les gens, mais maintenant c’est le contraire. Autrefois il fallait unir pour régner, aujourd’hui il faut diviser pour régner, drôle d’époque ! Près de 100 % de l’humanité est tombée dans le panneau. Je ne vous raconte pas la qualité de l’intellect de ces chers demeurés. Leurs neurones sont certainement en piteux état.

Bébé tête ou biberonne, c’est selon la richesse de la propriétaire de bébé. Ce n’est pas vraiment une propriétaire, mais c’est tout comme. Qu’elle soit débile ou moins la Loi lui donne raison. Elle peut faire autant d’enfançons qu’elle le veut, ce sont ses chiards, qu’elle s’en occupe. Elle peut faire des triplés, même si elle n’a que deux mamelles, personne ne la sermonnera. Ce sont pourtant mes associés, vos associés dès qu’ils apparaissent hors des cuisses de maman, mais vous n’avez rien à dire. Vous payez leur santé et sécurité par les impôts, leur éducation et culture par vos taxes, mais vous n’avez pas votre mot à dire sur la pertinence de leur existence et de ce qui s’ensuit dont vous-mêmes êtes un exemple.

Je connais même des toubibs et des infirmières qui font des enfants tout en côtoyant à longueur de journée des cas désespérés d’enfants mal nés, en couveuse, handicapés de toute part, avortons dégénérés. Et tous ceux qu’ils connaissent bien puisqu’ils les fréquentent quotidiennement, porteurs de gènes bombes à retardement, de cancer à venir, de sclérose, parkinson, alzheimer. Si ces bien éduqués que sont les doctoresses et les infirmiers font des petits alors que l’alarme sonne à toute cloche pour freiner leurs pulsions reproductives, comment les moins alphabétisés pourraient-ils mieux réfléchir à la question essentielle qu’est la reproduction ? Bébé a-t-il demandé à exister ? Je peux vous répondre à sa place qui fut la mienne : non, et c’est un non définitif.

Les plumes sont parties, le soleil éclaire le côté nord, la cheminée éjacule toujours son nuage blanc, et marteau pique à nouveau après la pause de midi. Rappelez-vous le bébé que vous étiez. Non ? Pas de souvenir ? Vous ne vous souvenez pas d’avoir enchainé la chiasse ? C’est une des faiblesses du nourrisson, il faut que le corps s’habitue à la haine du monde contre lui sous toutes ses formes. Vous coupez un ver de terre en deux, ça fait deux vers. Vous coupez une mère de notre Terre en deux, certains l’ont déjà réalisé fœtus de 6 mois y compris, ça n’en fera pas quatre viables. Étonnant, non ? comme aurait dit Pierre Desproges. L’univers s’est diversifié pour produire la souffrance, c’est un parfait sadique. Et dans ce royaume de sadiques, les humains sont rois.

Bébé a les yeux ouverts, bien après les oreilles, maintenant il étudie les trucs de la vie. Son corps lui a été imposé, et plutôt que de remplir son intellect en même temps que le corps est fabriqué, il faut qu’il s’imprègne du monde. Car comme chacun ne sait pas, nous naissons vierges de toutes connaissances, ce qui fait que nous ne pouvons être responsables évidemment de quelque action que ce soit. Bien entendu puisque tout a été imposé à bébé avec l’existence, corps et intellect, contenant comme contenu. Mais c’est pratique, car si vous étiez né dans la préhistoire vous seriez préhistorien, si vous étiez né avec César vous auriez été césarisé, si vous étiez né au moyen-âge vous seriez moyenâgeux, et au siècle des Lumières vous seriez lumineux. En Afrique vous eussiez été africain, selon l’époque pharaon ou scribe, négrier ou esclave, en Asie vous eussiez été Marco Polo ou Gengis Khan, en Australie vous rêveriez avec les aborigènes du serpent arc-en-ciel, probablement le même que celui qui a piqué Ève, vous savez où.

De ses yeux caméras, de ses oreilles micros, de sa peau surface tactile, chérubin capte le monde environnant. Ça se fait tout seul et ce sera pareil quand il aura 5 ans, 10 ans, 20 ans, etc. jusqu’à ce que tout ça se clôture définitivement, existence y comprise. Dans le cerveau un certain processus grandiose se produit, la lumière apparait. Le cerveau est le seul endroit de l’univers où il y a de la lumière. À l’extérieur c’est tout noir. Il n’y a, disent les scientifiques, que des ondes. Et les ondes, ça ne fabrique de la lumière que s’il y a des capteurs et un cerveau. Que la lumière soit ! Proclame la Théière cosmique en fabriquant un cerveau plein de neurones et des ondes pour perturber la bestiole ainsi fabriquée. Donc le cerveau s’active tout seul, réalise des jonctions, connecte tout ça aux myriades de fibres musculaires. Ça se coordonne bien ou mal, ou en général à peu près. Le cerveau étant une boite noire dont vous n’êtes pas le fabricant, mais uniquement l’utilisateur, bien évidemment vous n’êtes pas responsable de ses élucubrations. Mais je vous vois venir. Vous vous dites : si personne n’est responsable, alors comment va-t-on pouvoir zigouiller le voisin qui a volé notre bœuf ?

Ça prend du temps à réaliser la coordination, et bientôt bébé marche sans savoir pourquoi, mais il se pavane sur trois pas alors que papa maman s’esclaffent. Mais papa est probablement au boulot, donc il ne verra pas cette fabuleuse aventure humaine qui commence. Car papa bosse et souvent maman aussi et c’est maintenant la nounou qui enregistre les progrès de bébé. On fait en sorte de payer peu la nounou, ça permet de vivre mieux et sur son dos, sinon ça ne serait pas la peine de travailler. Le boulot le plus important au monde qui est de guider bébé dans son entrée dans la vie ne vaut apparemment pas la peine de payer une personne très qualifiée, ou mieux, de s’y atteler soi-même. Mais puisque tout le monde fait ça, fabriquer un idiot supplémentaire à rajouter à la collection humaine ça ne peut pas faire de mal. Après tout il faut faire en sorte que bébé soit imprégné de la culture humaine de reproduction sans réflexion afin qu’il se reproduise à son tour et mette dans la poubelle Terre son propre rejeton.

Étrangement nous faisons tout pour contrôler la reproduction, viol interdit, avortement interdit après 12 semaines, publicité sur la capote et la pilule du jour et du lendemain, prévention du SIDA et autres MST, etc. tout en faisant en sorte de cacher l’inutilité de l’existence et son infinie dangerosité. Les philosophes sont muets sur le sujet, ou les profs de philo font tout pour cacher leurs débats hautement philosophiques sur la question préexistentielle, la seule pourtant qui a de l’intérêt. Ils ne parlent que de l’existentielle, et de la postexistentielle cette dernière étant totalement sans intérêt.

10 000 bonshommes sur la planète et l’aventure humaine serait garantie, la pérennité de l’espèce garantie, les guerres terminées, la faim on n’en parlerait plus, la souffrance serait minimale, la planète serait prospère, saine autant que faire se peut puisque les bestioles continueraient à se bouffer entre elles, les volcans à s’activer de rage, les tsunamis à noyer les plages, l’œil des cyclones à balayer le paysage, mais les hommes à être enfin sages.

Bon, bébé pousse, on ne l’appelle plus bébé, sauf sa mère qui l’appellera mon bébé jusqu’à 40 ans, elle en aura 73 ou 53, et alors bébé devra déjà s’habituer à sa disparition prochaine. Mais on n’en est pas là. De la même façon que maman ou papa a enregistré de force bébé dans la société sans son accord, elle l’enregistre de même force à l’école sans son accord. Il me semble que la Loi interdit de contraindre qui que ce soit à l’association forcée, mais bon, pour ce que j’en dis ! Puisque c’est pour son bien ! C’est bien l’école, on y apprend plein de choses, mais si on doit le faire c’est parce qu’on existe et pour faire comme tout le monde. Bébé est devenu Gamin.

Gamin poursuit l’aventure que papa/maman et la société complice lui ont imposée. Je croyais bêtement que ça aussi c’était interdit, impliquer une personne sans son accord dans une aventure plus que risquée. Avec Gamin c’est pire, car il a été mis devant le fait accompli de l’existence, sans aucune possibilité de revenir en arrière, et tant pis pour lui s’il vit une vie de merde dans des chiottes au milieu de détritus avec pour seule possibilité pour son avenir d’être petite main à 10 ans, ou de casser des cailloux au service d’un négrier. Il pourrait aussi tout simplement naitre handicapé. Mais alors à quelle aventure participe-t-il ? Il pourrait aussi naitre stérile. Mais alors à quelle pérennité participe-t-il ? Il pourrait tout aussi bien naitre légume physique et mental et tellement repoussant que jamais sa mère ne l’appellera mon bébé. Alors à quoi lui serviront-ils à maman papa et la société?

Voilà le soir, il est à peine 17h30. Le ciel est clair, mais l’environnement est brumeux. Il va faire froid, en dessous de zéro cette nuit. J’espère que Gamin est au chaud, parce qu’il en arrive un peu partout dans le monde des migrants, des gamins de tout âge que parents insouciants et nations imprévoyantes ne peuvent nourrir et qui cherchent une meilleure vie chez nous. Maman et papa n’ont-ils pas prévu toutes ces situations qui mettraient Gamin en péril alors qu’il n’a pas demandé à exister ? Il est peut être normal de faire un enfant, c’est la vie, mais n’est-il pas normal de tuer et de violer, et pourtant la plupart des personnes sur Terre comprennent ces interdictions morales, éthiques, et légales. Pourquoi mettre un enfant dans un berceau qui n’est pas le paradis ? Si vous êtes croyant pourquoi n’attendez-vous pas ce paradis auquel vous croyez pour faire des tas de rejetons ? Si vous n’êtes pas croyant pourquoi vouloir imposer à autrui ce que vous ne voulez pas qu’on vous inflige, vous handicaper de naissance, vous refiler un gène défectueux, vous installer dans un monde en guerre perpétuelle, etc. ?

Gamin a déjà appris ce qu’était la mort. Belle nouvelle, il sait maintenant qu’il est mortel, fragile, susceptible d’attraper n’importe quelle cochonnerie bactérienne ou virale. Il ne sait pas encore si papa ou maman lui ont refilé des gènes défectueux que ses grands-parents ont expérimentés, c’est pour plus tard quand ils oseront le lui avouer. 

Gamin est devenu Ado. Ses parents le préparent au choix d’une profession, mais pour quoi faire ? Lui, l’ado rêve d’aventure loin de ses géniteurs. La société est-elle une machine à rouages où Ado doit trouver sa place, quel rouage il représente ? Sommes-nous destinés à être un rouage par nos parents ? La vie est si courte que si l’on choisit la mauvaise voie c’est probablement pour la vie. D’où l’intérêt d’éduquer bébé aussi fraichement et justement que possible. Mais la chose mentale est si complexe. Qui sait la contrôler de l’extérieur ? C’est juste du bidouillage. Même les spécialistes se plantent dans les grandes lignes quand ils tentent d’éduquer un enfant. Et n’oubliez surtout pas que nous sommes innocents d’exister, innocents de notre corps et de notre intellect, et donc innocents de nos actions. Mais dans ce cas pourquoi sommes-nous éventuellement punis de nos actions antisociales ? Une correction d’éducation ne serait-elle pas plus juste ? Une remise en cause des éducateurs ne serait-elle pas préférable ?

L’école nous prépare à la concurrence, nous prépare à la bagarre comme pigeons et moineaux dans un bac à fleurs en hiver. Ne sommes-nous pas nés égaux selon les Droits de l’homme (et de la femme évidemment qui est née femme par hasard, quoique je me le demande encore.) Alors que signifie la concurrence ? Concurrence imposée alors que certains naissent incapables de s’opposer à quiconque, que d’autres naissent plus faibles physiquement et intellectuellement, que d’autres naissent encore dans des familles dorées à l’or fin parfaits tremplins pour la vie. Quel mérite a-t-on quand le hasard se mêle de bousculer tout pronostic ? Quel mérite a le pigeon de vaincre face au moineau ?

J’ai expérimenté 25 313 renouvèlements du matin. Aujourd’hui, un rhume carabiné accélère mes acouphènes. Le marteau piqueur n’a pas changé de rythme. Johnny est mort cette nuit suite à un cancer du poumon qu’il n’avait pas désiré, alors que ses parents l’avaient aimablement invité dans ce monde au milieu de la Seconde Guerre. J’ai tiré un bon lot à la naissance, mon corps est à peu près correct et mon intellect est ce qu’il est, je crois qu’il y a pire. Toujours, maman papa jouent à la roulette russe sur nos pauvres têtes et ça ne semble pas chagriner le monde. Les trois quarts des humains nés en même temps que moi sont déjà morts et souvent, très souvent, dans d’horribles souffrances quand ils ne sont pas nés handicapés, c’est-à-dire maltraités par maman dans son ventre pollué. Ceux qui comme moi ne sont pas morts ne vont pas tarder à subir parkinson ou alzheimer. Les seconds ont de la chance, ils finiront peut-être par oublier qu’ils existent. Quant aux parkinsoniens ils font naturellement le marteau piqueur, car les cachets sont toujours mal réglés, et c’est la pire torture qui soit. Je me demande si ma pauvre génitrice ne me l’a pas transmis, espérons que non. Dix années de tremblements, c’est bien pire que trois jours sur une croix, n’est-ce pas ? J’oubliais ma grand-mère maternelle morte du cancer vers 46 ans. Je préfère vous cacher l’écran de mes yeux et mes souvenirs car les annexes sont assez terrifiantes.

Ado gagne sa vie. Il est devenu Adulte. Mais pourquoi doit-il gagner sa vie, maman papa ne la lui ont-ils pas donnée généreusement ?

Adulte a lu ce texte. Il s’est juré qu’il ne ferait pas d’enfant. Mais il est amoureux…

Définitions


Un esclave n’est pas libre d’agir, il est sous la dépendance d’un maitre qui en dispose à son gré comme d’un simple objet. Un invité, il faut d’abord l’inviter aimablement, puis l’accueillir chez soi, dans sa ville, dans son pays, avec tout autant de respect pour passer du bon temps.

Alors, l’enfant que vous avez fabriqué est-il votre esclave ou votre invité ? Et vous-mêmes vous sentez-vous invité ou esclave des parents et de la société ?

Votre enfant est-il libre d’agir ? Pour cela il faudrait que le libre arbitre existe, que le cerveau ne soit pas une boite noire, et que chacun puisse choisir corps et intellect avant d’exister. Évidemment ça n’est pas possible. Supposons que vous soyez libre d’agir malgré toutes ces barrières infranchissables. Maman papa vous impose d’aller de A en B qui sont le début et la fin de vie. Quelle liberté à celui qui doit suivre le chemin qu’on lui ordonne ? Quelle liberté a celui qui doit obéir aux ordres de son corps ? L’estomac à remplir quotidiennement ainsi que les poumons d’un bon air bien pur de préférence pour maintenir l’actif. Je connais même des gens qui prétendent aimer l’exercice douloureux de vivre qu’on leur a imposé. Ce serait incompréhensible si l’imprégnation n’était pas la règle du fonctionnement de notre système mental né vierge de toutes connaissances et significations culturelles.

Votre enfant est-il sous la dépendance d’un maitre? Bien sûr, il en a même plusieurs comme on l’a vu plus haut, et à commencer par vous-mêmes ses parents. L’accueil de ces maitres est tellement menaçant. Ils emploient la police armée, la Justice et ses prisons, les contraventions, les huissiers. Et toutes ces gentillesses dès votre apparition dans ce monde. Aussitôt intégré aussitôt menacé. C’est un chantage permanent. Quel accueil pour un invité !

Votre enfant est-il un objet ? Il suffit de voir le début de vie d’un nouveau-né. Bébé est trimbalé comme tel. Gamin fait ce qu’on lui dit, éducation obligatoire. Ado commence à réclamer le large, mais est prisonnier du social. Adulte rentre dans le rang et bosse. Retraité est esclave de son propre passé social.

Vous ne vous sentez pas le négrier de votre enfant malgré ces remarques ? C’est pourtant pour votre propre service que vous l’avez fabriqué, certainement pas le sien puisqu’il n’existait pas et qu’après un temps de vie très court il retournera à la non-existence, particules éparpillées. La majorité des humains intègrent la société dans laquelle ils sont nés, et participent comme rouage national par impôts et taxes à faire vivre les autres associés et à payer les retraites.


Invité, non, je n’ai pas été l’invité de ce monde.


Quoi d’autre ? À vous de me le dire…


Pourquoi conter tout ça, ce qui n’arrangera pas l’ambiance délétère constante de la planète ? Dites-moi comment faire pour prévenir tout ce gentil peuple d’impensants sans le leur seriner quotidiennement, alors que tous les jours naissent plus de 350 000 bébés innocents, innocents ce jour et tout au long de leur vie d’humains ?


Fin - E. Berlherm




lundi 4 décembre 2017

Child labor


 (Based on the article on "Child begging", if you have read it please be aware that this is only an adaptation to child labor, see also "Children's rights".)

Today, 168 million children are victims of exploitation (source UNICEF). 168 million children who suffer the mental penury of their parents and of the society that wanted them and hosted them because they need slaves.

The following text could be used for any act of child abuse. To send an underage child to earn a living is an act of ill-treatment, worse if he does it to feed his family. Letting him work is an act of ill-treatment. Watching him work without acting and turning his head is criminal complicity.

Nations and their leaders who let their children work, or even worse who send them to the coal mine or the landfill, any children, no matter where they come from, are accomplices, and therefore are criminals.

To procreate, that is, to make a child, is to invite him to Earth, is it to make him a social slave before the hour and unconscious of being a slave? Is this how we welcome a guest that we have desired? Is this how we treat this guest who has no other way to leave our planet than to die?

Has this innocent child been brought to the world so that he must work daily to buy his food to maintain and build his body? Living just to survive, but what's the point? Is that what you intend for yourself? A life without interest!

Have you made it come out of nothingness, your child, to suffer, or to see you suffer? If you plan to suffer during your life, and you will suffer for sure, then why impose the vision of this suffering on your future child while you are going to do everything so he  loves you. Do you think it's easier to suffer with him than alone, Madam?

Many people will suffer around you and in the world during the life of your child, do you think that you need to make additional eyes to admire this suffering, to admire the human misery? Are you masochist and sadistic at the same time?

To build a child is to invite him to our planet, we are the hosts of this child, who is also a person, as we ourselves are guests of our ancestors and on this planet. Is it not better to prevent than to heal? And once you have made a person who is suffering or has been given a stupid life, how can you undo what you do not want to do if you are a parent who plans to love your child?

Because we are human people, aren't we, thinking, conscious, sensitive; and we possess the capacities of analysis and foresight. So before you start building a child in the female uterus, your uterus, Madam, the fragile uterus of your wife, so fragile a woman, this fabrication so dangerous for the fragile and sensitive child that you desire, which is the most important act for every human being, why not take the time to think before?

But it is so nice to make love… that we forget the pain and death that we will impose on an innocent person even more innocent than ourselves.

Here is what I'm able to predict to what can happen to a child who would be put into this world:

He may be born seriously disabled or become disabled, he can quickly become an orphan, his parents may lose the means to live properly or become disabled themselves, he may be born in the middle of a war or suffer terrorism, nature can become violent with earthquakes, floods, hurricanes, tsunamis, fires, the society that houses it can become a dictatorship, and many other sneaky calamities like old and new epidemics (see the WHO website).

Imagine that you are making yourself, disabled, insane, or other physical or mental abnormalities to come. You would do it? Would you start your own manufacturing knowing all these risks?

More than 350,000 babies are born each day, thousands of them will be disabled immediately or in their lifetime, that's absolutely certain. The builders you are, ladies, are extremely incompetent, you must recognize it. You just read this, my predictions have become yours.

To make a child by knowing all that, and you knew it before I told you about it since you are a human being, so planning like me, so to make a child is to commit a criminal act by recklessness according to our laws, our own written laws and our moral laws. If on top of that it is to have to put your child to forced labor as soon as he is able to walk and use his hands, to get rid of it because he is embarrassing you, so why make it?

Would you have wanted to be treated this way yourself? All this was predictable. Is it the only desire for sex that made you lacking in foresight Madam? I specify, Madam, because your body belongs to you, it is not a field to plow nor a playground belonging to breeding males. You are mistress of your body.

If responsibility exists, and according to you it exists, then you are responsible as an individual for what enters your body (a penis) and what comes out of it (a child, my partner, our partner to everyone).

A child is only made for the own service of the manufacturer, and certainly not that of the child. Procreate is a totally selfish service that one gives to oneself. There is no worse danger than to exist. And it is useless to go from the state of non-existence to that of being alive. We do not win anything to exist.

My incredible adventures of being alive will not brighten my bones in the grave or my ashes if I am cremated. How will a child to forced labor, almost slave, go to thank his parents for living a life a thousand times more absurd than mine? What is the use of offering him as a welcome gift on the planet the difficulty of living? Work to subsist. Work to survive.

Food is as necessary as the air your child breathes. Why did you build it with a stomach if it is not to offer him its food as a guest of the Earth? Why did you just invite him? Is not this a warm invitation, a friendly invitation? Have not you planned to show him how beautiful life is on the planet? Have you not planned to love the one you put before the fait accompli of existence?

The children are placed before the accomplished fact of existence, as you have been, did you do it in your turn, your child, to avenge yourself or by a mere animal need of reproduction? Have you made your child to sweat blood to survive from an early age, and besides, regardless of his age?

To make children to enliven one's life is stupid and absurd. It's an abject vicious circle.

We are nearly 8 billion inhabitants on the planet, our species is not on the list of species in danger of extinction except by our warrior stupidity. You know, madam, that men are violent, are not they? Must you add an extra warrior to the men's army to defend you from the army of other men?

To make children by mistake, or by violating, is not human, it is animal. Abort! A life does not deserve to be inflicted or lived in a world of rapists and idiots.

To make children for the sustainability of the species is stupid since you do not even know what a species is, and did you look at yourself in a mirror? Do you see anything other than a maggot? Moreover, a "species" is perennial with only ten thousand individuals who would be happy to know each other and to know that nobody lacks anything from birth.

Whereas at ten billion it is rather war after war after war, since time immemorial. And they are children at work who did not ask to exist, let alone to live fooled by you the mothers.

To make children for society is even more absurd, as society is not a thinking being. And individuals associate, that is, form a society, to protect themselves from another society. What stupidity! Why add a problem instead of deleting it?

To make children for a possible god, what's the point, since in a word he can make for himself myriads of servants, and even better, he can serve himself of one simple word, and therefore what is the use of servants? What would be the point of stupid companions when he can make them as intelligent as he is? What do you want such a god to make children who will become cunning and vicious, with reason, to live a life of forced labor a life of convict?

Your parents did not give you birth by pure kindness of their hearts, it is not a profit for you to exist, you gain nothing there, they are the only winners of something and not always, because that often attracts annoyances, but they believe to be in their right by making you. Their eggs and sperm belong to them, so they start your fabrication, and then shamelessly, if they can not feed you until you reach the age of majority, well they'll swing you to work. What morality!

Making a child is like pottery, we make a ceramic pot, we put it in the oven, when the cooking is over it will be the surprise. After a quick review, if the pot is missed, well too bad, it is thrown in the dumpster and we make another.

With the baby, the oven is the maternal belly, but lack of luck (fortunately or unfortunately for the toddler) we can not break this kind of pot once it is out in the open, the law forbids it, so it is thrown into the street or sent to pay dearly for survival in a slave owner and even when he has no apparent defect (but there are always defects, even from you, the proof!)

Now, let's talk about society, the one that is supposed to protect us throughout our life and that taxes us dearly for this security. What is the usefulness for society of letting an existence be created that will begin its life by tiring its body from its earliest childhood, and who will therefore, so young, pay taxes to society like an adult?

Since this person, this rubbish sorter, this stones breaker, lives, as long as he lives, it is that he finds the means, and therefore that he eats the social left-overs like a rat in a garbage can. A society is an association between humans, how can you treat your associates of rats?

What vision do you have of yourself if all you can guarantee, to people who have not asked to exist, is this kind of unhealthy and absurd life in your rubbish?

The role of the state is to foresee. To foresee in order to give an interesting life to each person who lives on the territory, otherwise it is useless to have authorized their manufacture, their procreation.

Has the state planned to let your children starve? Does he plan to educate them the hard way in the mine, at the factory? Does he plan to teach them how to reach out? Has he planned to let them beg their daily pittance? Does he need additional offenders to assert his authority? If this is what the state has planned for your children, then avoid doing it. The state does not like you.

He does not like you, Madam. He does not like you Sir. You serve him only as job fodder, taxable fodder, and cannon fodder. You are the pieces of his absurd social game.

If society is interested only in the usefulness of people for society, it is because they consider them slaves. Is that the humanity, the humanity of your rulers, your own humanity, because you are an associate, we are all associated as soon as we exist and not only between humans?

In any case, do not put your child to forced labor, do not send him to this adult prison. Go see social assistance. It's their job to make up for your shortcomings, your mistakes, your faults. Society has planned everything, at least, as we have seen, it's the job of the state to foresee. The term "Society" means that the humans who compose it are associated to manage a territory of which they are co-owners, as well as, and especially, the associates or their guests who live on this territory.

If you have been allowed to have a child, it is because the society needs new partners to replace those who die or leave the territory.

This implicit authorization granted to you to procreate gives you the right to claim what the society owes you because to live is necessarily to need food, protection, housing, to the strict minimum. If not, why allow yourself to fabricate an additional partner?

Society does not have the right to treat the work of its children as a mere collateral damage. How can one imagine that 168 million children are a mere collateral damage? Every individual is important because society is made up of individuals. The Society can not be a vicious circle that needs slaves to maintain its status as a society.

A society that does not guarantee an exhilarating life to each of its associates does not do its job. To make everyone find an interest in living must be his goal.

Why must we always remember that we are all innocent to exist, all innocent of our bodies, all innocent of our intellects, therefore all innocent of our actions? The making of an existence only serves those that already exist and no one masters this fabrication. Why make a child if it is to put him to work?

When we plan to have a child (since we are not animals, we plan, do not we?), We must also plan the whole life of the child. The society agrees with getting new partners to replace the old ones, this agreement is worth contract. So why do parents make more children than society can handle peacefully, and without society doing anything to give the best to each of his new partners, his children?

Besides, why does one have to earn a living, since the life has been imposed on us? Since we have been forced to exist, should not we have a good life, a healthy body, a healthy intellect, a long and interesting life, otherwise what is the use of forcing us to exist?

There are different types of forced child labor in each country and according to the countries. Children are at work for different reasons:

- Illiterate parents ignorant of the laws or parents' poverty: disgusting society, why are these parents, your associates, ignorant or poor? Why do you let them vegetate in misery and ignorance? What is the use of existing in these conditions? Why did you allow their existence, their coming into this world, their manufacture without guarantee of having a good life? Why do you let them make children who will undergo this animal life? Being human must be synonymous with good life, beautiful life, interesting life, since we have the means to control our procreation system which is a so-called voluntary act.

- Slavery employers who probably have children themselves. People who make children in this world after experiencing a 20th century of bloodthirsty barbarism are obviously idiots without name. It is not surprising that these employers use the child of others as forced laborers; they are inexpensive and more able than adults to perform certain tasks.

- Children without a birth certificate and therefore without age. The employer can thus, depending on the country, use a child who is not of legal working age on the pretext that the person has deceived him about his age. To overcome this problem, it should be up to the employer to prove the legality of the worker's job, therefore his age. (This problem is found in child prostitution.)

- Children out of school for multiple reasons. In the 21st century this lack of schooling is an aberration. The society must look after each of its members and ensure that they are welcomed properly on our planet. And as they arrive on Earth untouched by all knowledge, it is up to the parents and their associates, who allow the introduction of a new partner, to educate the children to our world, to our culture, in the best conditions . Otherwise there is no need to invite these children, we are quite numerous enough to only add misery to misery.

- Instability of countries without law. What is the UN waiting for to intervene? Nations have artificial boundaries, but not humanity, when it is in danger, when some of these members are in peril, it is up to this international organization to intervene to restore human rights, rights of each individual to continue the existence imposed upon him.

Child labor is like the death penalty, it comes from the same problem of misunderstanding of what we really are, and the refusal to apprehend it by the mass that transmits its stupidity to its leaders:

We are all innocent to exist, we have all been forced to exist, and these are our parents forced themselves to exist before us, and so on by recurrence, until the basic animal. But are we still animals that copulate for no reason and reproduce without knowing why, without being able to control our actions?

We are all innocent to exist, all innocent of our bodies and our intellects, so all innocent of our actions throughout an existence that we did not ask. We are truly innocent of all our actions, because nothing of what we are has been asked by ourselves, neither the life nor the environment, nor our educators, nor culture, nor society.

And of course, given that we are born virgin of all cultural knowledge and that our brain functions like a black box, we obviously can not acquire free will, this is absolutely impossible, free will is technically impossible, and besides this obligation to exist makes us innocent of everything.

Could we not just understand this principle? Could we not disseminate it, make it understand if it is necessary by insisting, while it is very simple to understand? Free will is not necessary to understand, we are capable of understanding things that are more complex than that.

The law prohibits abuse of the particularly vulnerable situation of a person who has no other real and acceptable alternative than to submit to that abuse; even more if it is a child, and there is no more child than one who is born without having given permission.

This is exactly the case of procreation with the obligation that made to us to exist, and the obligation to work so as not to starve and protect oneself. We are made by our parents with the obligation of having to feed us, otherwise to suffer of hunger and even death, which is obviously well known to all their associates.

Society and parents use this constant threat to our life to force us to work until death. But the Social Law prohibits this kind of threat. How is it that nobody understands this permanent blackmail of society on its own associates? Or rather, how is it that everyone turns a blind eye to this obvious blackmail? Work or die of hunger!

How is it that humanity who preaches humanism multiplies the number of these unhappy children instead of guaranteeing them a healthy, happy, long, and interesting life? What do not you understand in this simple sentence?

To let children work is a social aberration, since we are forced to exist to serve parents and societies. How to exist without food, without health, without protection? Why make us exist and let go in nature as an animal would? Why authorize the manufacture of a person if there is the slightest risk that the child ends up on the street or worse that he is born handicapped?

Children and parents are our partners, the concept of "deprivation of care", as mentioned in the law, should be as valid for children as for parents. Society is the mother of all its associates, the "care deprivation" also applies to it. Society must be punished as a legal person. Do not hesitate to make a complaint, make collectives, associations, gather together.

The current penal system makes it possible to punish the perpetrators of the exploitation of children and trafficking in human beings in the framework of the work of minors. To make a child for oneself or society, is it not human trafficking.

French law says: "It is therefore in the interest of the children not to be separated from their parents, except to prove that the parents actually exploit their children or are harmful to them." Parents are always harmful to their children since the making of an existence is an infinite risk and slavery to say the least. But as society is a collection of parents, obviously it is not his interest to self-berating. She turns a blind eye to her own crimes.

Society can not reproach anyone with anything because it has authorized in all knowledge of cause and effect the imperfect fabrication and imperfect education of imperfect beings.

Individuals can not blame society since free will does not exist and a society is a collection of individuals who still live according to customs older than them, customs generated by people who knew less than us.

What should be done in this case to solve the general problem of human relationships? Well, admit what you are, what we are all without exception, because no one is guilty of existing, and get to work. Send the message, it's time to stop messing around.


End - E. Berlherm