vendredi 12 juin 2020

Tous innocents de nos actes

Tous innocents de nos actes

Nous sommes innocents d'exister, et c'est indéniable. L'univers est « aresponsable » (sans responsabilité), et c'est indéniable. Nous sommes issus de cet univers, et c'est indéniable. Nous sommes tous, par conséquent, innocents de nos actes, et pour moi, et quelques autres personnes, c'est également indéniable. (Voir mes différents articles sur l'innocence d'exister, dont le premier celui-ci → sur YouTube : https://youtu.be/O_fXz8vHxAY → sur mon Blog : http://chandicapant.blogspot.fr/2016/07/linnocent-et-lobligation-dexister.html )

Le bébé est un être innocent, la Justice le reconnait et tous le reconnaissent. Alors comment la société imagine-t-elle que ce bébé innocent puisse devenir responsable de ses actes et éventuellement coupable d'actions antisociales alors qu'il n'a pas demandé à exister, et dans ce monde barbare ?

Mis à part le mien trop empathique, aimable et rationnel pour être admis facilement, il y a trois autres points de vue qui peuvent être envisagés : celui des parents, celui des autres personnes, celui de la Justice sociale.


1.1. Les parents :

J'imagine mal les parents actuels modernes et occidentaux ne pas admettre qu'ils sont pour quelque chose dans l'existence et l'éducation de leur propre bébé, même une fois devenu grand. Mais la responsabilité pleine et entière de leur enfant devenu adulte ! comment imaginent-ils ce passage de l'innocence vers la culpabilité-responsable ? Cela choque ma logique. Ils savent évidemment que sans leur participation, l'enfant n'existerait pas. Comment imaginent-ils que l'enfant se comporterait s'ils l'avaient construit parfait, tel un dieu de l'Olympe, plutôt qu'avec ce physique d'humain normal pathologique ? Si j'étais parfait, je me conduirais parfaitement, n'est-ce pas ? À qui dois-je mes imperfections et donc le résultat de ces imperfections ? Il doit bien y avoir un rapport entre notre physique et notre intellect, n'est-ce pas ? Aujourd'hui la science le sait parfaitement. L'intellect n'est pas dans un nuage, une âme vagabonde ; il est matériel. Donc les parents ont façonné la structure de l'intellect, le cerveau, sans le vouloir précisément, mais ils ont lancé sa construction et en sont responsables selon leurs normes. Et s'ils sont responsables de son existence avec qualité et défaut de la structure, comment font-ils pour se défausser du comportement de l'enfant devenu adulte qui doit tout à cette existence, et qui n'y est donc pour rien ? Ce corps grisâtre spongieux mou et fragile qu'est le cerveau fonctionne tout seul, comme poumons, rate, reins, vésicule, pancréas, estomac, intestins, etc. Le cerveau est plein de choses actives par myriades, et qui courent dans tous les sens à des vitesses vertigineuses. Personne ne peut gérer humainement une telle gare de triage. Et comment pourrions-nous le faire puisque nous sommes mentalement le résultat de cette activité, et bien entendu nous n'en sommes pas maitres. Le cerveau a appris à fonctionner culturellement comme la marche a été acquise par pure imitation, et en parallélisme avec le langage quand nous apprenons à gérer notre très complexe système de phonation. L'égo n'est pas extérieur au corps. Ses intentions ne sont pas extérieures au corps. Il faut des neurones et d'autres bricoles tout autant hors de portée pour que cela fonctionne. Qui a fabriqué cet égo ? Comment ne comprennent-ils pas, ces parents indignes, que leur enfant ne soit pas responsable de la moindre structure physique ou mentale de son corps qu'il n'aurait pu avoir sans exister, alors qu'ils sont responsables eux (selon leur système de responsabilité) de l'entièreté de l'existence de cet enfant, donc de l'égo, donc du « Je »  et de ses intentions et de ses actes? Soit la responsabilité existe et ils sont responsables de cette existence, soit ils ne le sont pas et l'enfant n'est pas plus responsable que ses géniteurs-procréateurs-fabricants. Si la valeur de la responsabilité dépend du pouvoir, alors le pouvoir totalitaire, absolu, fantastique, que les parents (et la société coresponsable) avaient sur lui, l'enfant, en le fabriquant, le rend innocent par comparaison. Idem pour chacun de nous qui sommes enfants d'enfants d'enfants... Il n'y a pas de passage à l'âge responsable. C'est impossible. Aucun rite de passage , aucun déclic, aucune interruption mentale ne peuvent rendre compte de la bêtise que l'humanité a faite en s'imaginant responsable, en responsabilisant ses enfants et donc elle-même. Devenir majeur à 18 ans, ce n'est pas devenir responsable, c'est simplement devenir autonome.


1.2. Les autres personnes :

Le point de vue des autres personnes. Il y en a tant de ces autres personnes que je ne peux évidemment me mettre à leur place. Mais démocratiquement parlant, ou culturellement parlant, ne sommes-nous pas le résultat d'une sorte de moyenne établie d'après le comportement de chaque personne ? Pour que la responsabilité de son propre enfant ait été inventée, il faut que chacun d'entre nous ait responsabilisé les enfants des autres, différents de nos propres enfants, et certainement moins bien éduqués que le sien. Les autres en font autant avec le mien. Les autres responsabilisent mon enfant, plutôt que de responsabiliser les géniteurs (par lâcheté je l'accepte), et j'en arrive à oublier que cet enfant, le mien, je l'ai contraint d'exister tel qu'il est, tel que je l'ai fabriqué, qu'il n'est pas responsable de ses défauts ni d'un comportement qu'il n'a pas demandé à avoir dans une société qu'il n'a pas demandé à côtoyer, ni d'en être sociétaire. Personne n'a signé de contrat social, Mr Rousseau, et personne ne doit en signer, car ce serait de la manipulation !


1.3. La justice sociale :

Du point de vue de la Justice sociale. Dès que le juge dit à l'accusé qu'il était « libre de faire ou de ne pas faire », il démontre le contraire simplement en émettant des mots qui modifient la structure mentale, donc la pensée de la personne. Si notre cerveau est à la disposition de n'importe qui, il n'est pas libre. Or n'importe qui peut encombrer notre mémoire de n'importe quoi pourvu qu'il soit à proximité auditive ou visuelle. Et d'ailleurs, qui a fabriqué notre mémoire et nos besoins de mémoriser, et nos besoins de penser, et nos possibilités d'erreurs de réflexion ? Qui nous a installés dans un monde où le crime est possible puisque la victime est possible ? Et qui a accepté notre fabrication aléatoire avec tous les risques sur notre dos, sinon la Justice elle-même, sinon la Nation elle-même ?

Je pense que la Justice est lâche. Elle agit toujours afin d'éviter le trouble à l'ordre public. Mais la pyramide sociale a été construite à l'envers, elle est instable. Il faut la remettre à l'endroit.

Cette stupide, inadéquate, et paradoxale invention de la responsabilité individuelle doit remonter à la nuit des temps. Il faut la supprimer et rénover la justice. La Justice n'est pas tenue d'obéir aux ordres de nos ancêtres Cro-Magnon. Nous vivons dans un univers aresponsable. Nous sommes innocents d'exister, TOUS.

Fin – E. Berlherm


Voir l'article sur l'innocence d'exister → https://youtu.be/O_fXz8vHxAY 

http://chandicapant.blogspot.fr/2016/07/linnocent-et-lobligation-dexister.html 





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