jeudi 5 novembre 2020

Anti-avortement et calembredaines

Certes, il vaut mieux utiliser l'éducation, la prévention, et les préservatifs plutôt que de devoir avorter d'une manière ou d'une autre. Mais si vous avez mal éduqué vos enfants ou si la personne a eu un problème « technique » ou autre, mieux vaut avorter que de contraindre une nouvelle personne à perpétuer la bêtise humaine au milieu de gens qui ne la considèrent que comme une nouvelle esclave du capitalisme international, plutôt que comme une invitée à accueillir aimablement. 
Si les anti et les pro-avortement sont en état de quasi-guerre civile, sans parler de vos autres animosités radicales, cela signifie que votre monde est minable. Ne rajoutez pas une personne supplémentaire dans le berceau Terre tant que vous ne l'aurez pas nettoyé de vos immondices matérielles et mentales.
Quand elles portent un enfant, les femmes valent doubles. (Et tant que l'enfant n'est pas en âge de voter...) Est-il normal qu'une personne en gestation ou existant, mais trop jeune, n'ait aucune reconnaissance sociale de ses désirs par son vote ? Prenez donc vos deux voix mesdames, la loi et les droits humains vous les accordent ! C'est à vous de gérer le monde en fonction du poids de vos votes. (On ne devrait pas en arriver là si le monde était rationaliste, mais il ne l'est pas.)
La procréation est la mère de tous les crimes, et de multiples crimes en soi (entre autres, esclavage et mise en danger infinie de la vie d'autrui). Il est clair que la procréation n'est pas éthique puisque mettre une personne devant un fait accompli, sans lui demander évidemment son avis, ne l'est pas, c'est de la contrainte absolue, de la dictature, de l'esclavage, etc. (ni la création d'ailleurs si un dieu avait créé les humains. Et si vous y réfléchissez un peu, vous comprendrez que l'idée de création démontre en soi qu'il n'y a pas de dieu; aucun dieu ne serait assez con pour créer un être imparfait pour ensuite le punir de crimes qu'il n'aurait pu commettre sans existence et le noyer comme un chaton tout en le menaçant de l'enfer. C'est totalement absurde). 
Certains Polonais catho prétendent que dès que l'ovule est fécondé, l'enfant existe, et qu'il est donc criminel d'avorter. Si c'est le cas, alors il y a deux personnes en une dès la fécondation; et ces deux personnes valent doubles. Leurs voix, dont une est inaudible, comptent doubles. Cet ovule fécondé ne peut parler que par la bouche de sa mère. Cela signifie qu'il faut donner double poids légal aux femmes qui portent un enfant puisqu'elle représente l'enfant, après tout ce sont elles qui font l'enfant dans sa totalité, l'homme n'étant qu'un déclencheur (cet homme pouvant d'ailleurs être remplacé par un clonage).
Il y aura également un léger problème pour savoir quand la fécondation a eu lieu. Mesdames attendez-vous à être surveillées de très très près ! 
Imaginez que vous touchiez le Revenu Minimum d'Existence (RME), ou mieux, le Dû Minimum d'Existence (DME), pour deux personnes dès la fécondation ! Est-ce que ça ne serait pas chouette ce double salaire ?
Malheureusement, il ne peut y avoir deux corps en un, c'est impossible (sauf chez les kangourous, les requins, les hippocampes, et autres bestioles). Ce serait comme de dire que tous les pépins d'une pomme sont des pommiers, ou d'affirmer que les neuf œufs pas encore expulsés dans le ventre d'une mésange bleue sont des mésanges ! (Qui gobe un œuf gobe un poulet !) Il n'y a donc pas d'enfant dans le corps d'une autre personne humaine, le corps d'une femme. Il n'y a qu'un organe qui sera expulsé vivant ou mort à sa sortie et plus ou moins tôt. Cet organe est éventuellement le précurseur d'une autre personne et n'a aucune existence en tant que personne humaine. 
C'est la personne qui choisit ce qu'elle fait de son corps et si elle veut se suicider ou risquer sa vie, c'est son choix. De très nombreuses personnes risquent leur vie quotidiennement, et d'ailleurs si elles risquent leur vie c'est parce que des idiots (femelles et mâles, surtout patriarches) leur ont imposé l'existence pour des clopinettes puisque la vie n'a aucun sens. 
La femme choisit. 
Pourquoi l'homme qui n'a pas le droit de violer une femme peut-il avoir du pouvoir sur son utérus et son sexe ? Mystère ! De quoi ces lois machistes patriarcales se mêlent-elles ? Mesdames, faites vos lois entre vous. Mais surtout, faites vos vies par vous-mêmes pour vous-mêmes. Idem pour les hommes qui ont une petite avance, mais qui ne sont pas encore libérés totalement du harnachement social.
Pour un catho, une personne peut aller en enfer quand elle devient responsable de ses actes. En avortant, une femme envoie donc directement au paradis ce pseudo-enfant puisqu'il n'est pas encore responsable et bien entendu n'a pu commettre aucun méfait. Elle est donc une sainte d'éviter l'enfer à une personne. En fait plus elle avorte, plus elle envoie de personnes au paradis. Alors, mesdames, avortez, avortez... les dieux vous en récompenseront puisqu'ils ont besoin de petits animaux domestiques.
Nulle n'est tenue d'obéir aux ordres de la Nature ni de sa nature (c'est ce que les croyants appellent le libre arbitre, ce qui est valable pour l'avortement. Le libre arbitre signifie « pas de contrainte extérieure », sinon « pas de responsabilité », et « pas de dieu »). 
[Le libre arbitre et la responsabilité n'existent pas (voir mes articles sur le sujet), mais je me mets dans la peau du croyant au libre arbitre.]
La procréation est une mise en danger infinie de la vie d'autrui, puisque l'enfant est fabriqué imparfaitement, et sans son accord bien entendu. Il va souffrir et mourir obligatoirement pour le service de ses parents et de la société (pourquoi vouloir le faire souffrir, pauvre bonhomme ou bonne femme ? Pourquoi l'installer sur le toboggan fatal de l'existence, ce couloir de la mort ?) et il est menacé de l'enfer (selon les croyants dès qu'il devient « responsable »). 
Comment comparer cette mise en danger absolument inique avec un envoi direct au paradis (selon les croyants) s'il est avorté ? Si l'avortement est un crime alors la mère ira probablement en enfer (selon les croyants) et c'est son problème, sauf qu'elle-même n'a pas demandé à exister et n'a pas demandé à devoir subir la maternité ou les affres des choix qui lui ont été imposées par ses propres parents (et un dieu selon les croyants). 
Donc l'enfant va au paradis et la mère en enfer, et ils sont séparés éternellement. Voyez le pauvre enfant cherchant sa misérable mère en train de cramer éternellement en enfer. Pauvre enfant, s'il ne verse pas de larmes éternelles, je pense que son dieu l'enverra directement rejoindre la pitoyable créature ! 
Imaginez l'inverse :
L'enfant n'a pas été avorté, il n'a toujours pas demandé à exister, mais il existe et doit s'y faire mal gré mal gré, et pour une raison stupide (à onze ans il se fait enrôler par une bande de vendeurs de shit.) il est envoyé en enfer alors que sa mère l'attend au paradis. Pauvre mère qui va pleurer son enfant en train de griller pendant qu'elle voit l'éternité en noir dans un paradis bleu. Si elle ne pleure pas son enfant, alors hop, mauvaise mère, en enfer ! Après tout, c'est bien toi qui l'as fabriqué imparfaitement et éduqué imparfaitement (avec l'aide de la société, qui elle s'absout de tous les crimes de ses enfants, c'est plus pratique !).
Si un dieu avait voulu interdire l'avortement, il l'aurait rendu impossible, et on ne trouverait aucune plante abortive dans la nature, et aucun moyen pour avorter chimiquement ou avec une aiguille à tricoter. Si un dieu avait voulu qu'embryon et fœtus soient des personnes, il aurait choisi le mode de reproduction par scissiparité.
Les femmes étant libres de leur choix (avortement ou poursuite de la grossesse), comment faire en sorte qu'elles n'aient aucune pression pour ou contre ? D'ailleurs si elles n'ont aucune pression, pourquoi sont-elles femelles sans en avoir fait le choix ? Et pour nous tous, femmes et hommes, pourquoi n'avons-nous pas eu le choix d'exister ou pas ? Quelles sont les andouilles qui nous ont contraints à nous morfondre dans un lieu aussi stupide qu'est l'univers, dans la jungle humaine, et de devoir faire des choix que personne n'aurait eus à résoudre s'il n'avait pas existé, ou au moins être immortels, parfaits, omniscients, omnipotents, et créateurs (créateur de conneries) ?
Le droit de choix, c'est le droit de soi. N'est-ce pas normal pour des personnes humaines ?
Fin – E. Berlherm

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