mardi 13 octobre 2020

Moins qu'une femme

Je ne suis ni féministe ni masculiniste et encore moins machiste. J'ai mis un certain temps à devenir rationaliste à peu près, et je ne remercie pas la société qui ne m'a pas éduqué à l'être dès ma naissance. Par contre, je suis « personniste ». C'est-à-dire que nous sommes tous des « personnes », et à moins de vouloir jouer du sexe ou vouloir être amoureux de l'un ou l'autre sexe, nous ne devrions pas nous considérer comme des femelles ou des mâles ou autres ambigüités humaines plus ou moins naturelles « quand nous nous rencontrons ».

Si vous qui êtes un homme, un vrai mâle, vous êtes moins grand que certaines femmes, moins fort que certaines femmes, moins rapide que certaines femmes, moins habile que certaines femmes, moins coordonné que certaines femmes, moins intelligent que certaines femmes, et autres qualités humaines ou animales, alors pourquoi dites-vous que les femmes sont moins ceci ou cela que les hommes ? Ce sont ceux qui sont plus ceci ou cela que certaines femmes qui ont le droit de le dire, et certainement pas vous.

Mais y a-t-il un seul homme qui n'ait pas au-dessus de lui dans un domaine ou un autre une femme qui soit plus ceci ou cela que lui ? 

Y a-t-il un seul homme, un seul mâle qui ne va pas perdre son titre de mâle viril à la fin de sa vie, alors que sa propre mère l'a certainement bien remis à sa place d'enfant inférieur, de petite personne, quand il n'était encore qu'un mâle en devenir et mâle très peu de temps au cours de sa très courte vie ?

Pourquoi vous vantez-vous d'être un mâle (ou femelle d'ailleurs) alors que vous n'y êtes pour rien ? Même les championnes et champions du monde ne le restent pas longtemps, et ceux-là sont souvent bien plus modestes que les multitudes d'autres. Si vous donnez au hasard naturel de la naissance sexuée plus d'importance que cela n'en a, c'est que la nature vous a très mal doté intellectuellement et que vos éducateurs n'ont pas su corriger cette défectuosité animale.

Toute personne à qui l'on impose d'exister (femelle ou mâle ou autre) devrait au moins pouvoir vivre avec un corps sain et un intellect sain, sur une planète saine et non belliqueuse, et d'y mener gratuitement une vie longue et intéressante (de mâle ou de femelle ou autre). Il est plus important de faire cesser le malheur et surtout de ne pas en rajouter, que de ménager les personnes (l'autocensure étant une forme de dictature). L’obligation d’exister implique le fait de ne pas être responsable d’exister ni d’aucune de nos actions au cours de l’existence. 

Nous sommes innocents d'exister, toujours, et toujours innocents de nos actes.

Fin – E. Berlherm

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