samedi 13 mars 2021

Nécessaire Essentiel Superflu

Dans un article précédent sur l'argent j'avais proposé l'idée de scinder notre monnaie en deux,  une qui serait affectée au nécessaire (au vital) et l'autre au superflu. Notre président actuel Macron m'a fait remettre en question cette partition. J'avais omis la troisième part essentielle, celle de notre humanité. Peut-être faudrait-il donc une troisième monnaie ? Après tout il court bien sur la planète de multiples devises (euro, dollar, yuan, yen, rouble, etc.). Je ne vois pas en quoi ces trois monnaies pourraient être plus difficiles à gérer, surtout avec l'informatique mondiale.

Dans certains cas les mots « nécessaire » et « essentiel » peuvent être employés comme synonyme. Je vais les utiliser selon les définitions suivantes prises dans le dictionnaire de l'Académie :

« Nécessaire: Adjectif - 1.  Dont on ne peut se passer, dont on a absolument besoin pour quelque fin. La respiration est nécessaire à la vie. 

Essentiel: 4.  Subst. Ce qui est le plus important. Venons-en à l’essentiel, au plus important. Se borner à l’essentiel. Vous oubliez l’essentiel !

Superflu : ■ Superflu s’emploie aussi comme nom masculin et désigne ce qui est de trop, ce qui est au-delà du nécessaire. Les sages ne désirent que le nécessaire, ils se mettent peu en peine du superflu. Le superflu, chose si nécessaire. Donner un peu de son superflu. »

Je considère donc le nécessaire comme étant ce qui permet la survie de l'animal humain, et l'essentiel ce qui fait que l'être humain se différencie de l'animal par le langage, le comportement, la culture, la convivialité, les rapports individuels et sociaux, etc., c'est-à-dire tout ce qui est capital pour maintenir notre humanité (évidemment je disqualifie notre bêtise, nos guerres, etc., cette partie animale que notre humanité devrait gommer un jour, il faut le souhaiter, à vos descendants.)

Aujourd'hui au 21e siècle les gouvernements n'ont pas prévu, la pollution, le changement climatique, les pandémies, la surpopulation (car il y a surpopulation, voir mon article), le logement et la nourriture de chacun, la distribution équitable des biens publics à chacun des associés (forcés à l'association par contrainte d'existence)... et ce n'est pas exhaustif. Tout cela est pourtant leur rôle fondamental. 

S'ils ne prévoient pas le nécessaire et l'essentiel, les gouvernants ne servent à rien. Le rôle des associés-citoyens est de leur imposer ce boulot, pas seulement leur rappeler, mais leur imposer. Le gouvernement n'est pas souverain, il n'est que le représentant commandité pour exercer le métier de gestionnaire prévisionniste ; ce sont les associés qui sont souverains. Le territoire appartient aux associés, à tous les associés. Les gouvernants tiennent le gouvernail que les propriétaires du bateau, le peuple, lui confient. Mais le peuple dit où va le bateau.

Tous les pouvoirs doivent être remis aux associés (au peuple), pas seulement les pouvoirs législatif, exécutif, et judiciaire, mais le pouvoir de l'éducation, de l'argent, des médias, etc. Ces pouvoirs sont le bien commun du peuple, pas celui des gouvernants et encore moins de quelques brutes épaisses capitalistes sans tête et sans cœur.

Certes il vaudrait mieux supprimer les frontières et gérer l'ensemble du globe et des humains d'une règle commune basique respectant les différences, et en cela le nécessaire est commun à tous alors que l'essentiel humain peut être différent, quant au superflu les riches en usent à profusion ; ils abusent de superflus quand de très nombreux humains crèvent de ne pas avoir le nécessaire.  Alors que la supposée démocratie aurait dû régler ce problème depuis longtemps. 

Différence entre essentiel et nécessaire : il y a connexion entre les deux d'où la difficulté de les délimiter. Le nécessaire à l'existence animale (le nécessaire à la survie), et l'essentiel à l'existence humaine (l'essentiel à la culture). Notre part animale empiète sur notre part humaine, les deux sont mêlées. L'essentiel pour les individus n'est pas que de faire le nécessaire, c'est que ce nécessaire leur parvienne.

La part animale a été phagocytée par la part humaine. La part humaine est ce qui cherche à donner un sens à la part animale. C'est la culture. Les religions ont romancé nos existences. Les romans non religieux foisonnent. La culture est notre manière humaine d'être. Sans culture pas d'humanité, pas de lois, pas de gouvernances. Si l'on supprime la culture, il faut supprimer la gouvernance. Cette deuxième n'existe que parce que la première existe.

Mais si la part humaine est essentielle, alors il faut rendre transparente la part animale. Le seul moyen de l'oublier est de la rendre gratuite. Ce qui parait logique. Il faut donc en venir, en revenir, au « Dû d'existence » (que certains nomment le « Revenu d'existence » en le dévoyant). Mais pour qu'il y ait un véritable « Dû d'existence », il faut que la production du nécessaire animal soit totalement automatisée et distribuée. Car les actuels producteurs du nécessaire animal sont des êtres humains qui ont le même droit au Dû d'existence que tous les autres. Et puisqu'ils sont obligés aux corvées qui maintiennent la vie de la nation, ils doivent être doublement rémunérés en essentiels (pour l'instant 2 fois 0 égal 0). À moins de faire un roulement entre associés-citoyens de façon à ce que tout le monde participe aux corvées de la Maison-Nation (il faudrait donc définir et désigner les corvées, mais cela ne doit pas être trop difficile à réaliser !). 

Le « Dû d'existence » est une obligation sociale, car la société interdit le chantage sous toutes ces formes, donc le chantage à la faim, à la soif, à la nudité, à la protection. La vie d'une personne doit être prévue avant sa conception.

À quoi sert de fabriquer le nécessaire s'il ne parvient pas à ceux qui en ont besoin ? À quoi sert de fabriquer l'essentiel si le nécessaire n'est pas là ? Il n'est pas humain de ne pas distribuer le nécessaire à ceux qui en ont besoin et n'ont, comme chacun d'entre nous, pas demandé à exister.

Le nécessaire est dû à l'animal humain, l'essentiel est également dû à l'être humain. N'est pas humain celui qui ne donne pas l'essentiel à chaque humain. Pour un être humain pas plus le nécessaire que l'essentiel doit s'obtenir par la force. L'un comme l'autre doivent être prévus avant de lancer la fabrication d'un nouvel être humain. Et ça, c'est avant tout le rôle des prévisionnistes que sont les gouvernants.

Comment les gouvernants ont-ils pu ne pas prévoir la pandémie actuelle de la Covid 19 alors qu'un siècle plus tôt l'humanité entière avait subi la pandémie de la grippe espagnole ? Si vous avez des morts (dans votre famille) dus à ce virus, n'hésitez pas à porter plainte contre l'imprévision de l’État.

Quand avec l'argent nos dirigeants et nos capitalistes mêlent le nécessaire, l'essentiel, et le superflu, ils font de nous intentionnellement des esclaves. Je précise bien « intentionnellement », car il est impossible qu'autant de personnes qui ont dirigé et dirigent le monde, autant de scientifiques, autant de philosophes, autant de chercheurs dans tous les domaines, et en particulier l'économie, ne se soient pas aperçues que le système d'une monnaie unique faisait de l'ensemble humain un système esclavagiste au service de ceux capables de se servir à leur aise dans le puits (le coffre) sans fond du travail humain. Le travail que le peuple produit n'est pas du bénévolat, ce n'est pas une simple contribution, c'est réellement de l'esclavage brut. L'être humain contraint à exister est soumis au chantage de la faim, de la soif, de la santé, de la protection, et doit travailler sous ces autres menaces permanentes, tout en étant grugé par ses propres représentants. Est-ce admissible ?

(Voir l'article sur l'argent ou le livret sur Amazon.)

Bien, n'oubliez pas : « contraint d'exister » égal « innocence d'exister » égale « innocent de ses actes », et c'est valable pour tout le monde, mais dans notre système, tant qu'il y aura des peines et des punitions érigées par l’État comme système éducatif, vous pourrez porter plainte contre l’État  afin d'éduquer l’État lui-même. C'est contre eux et pour nous une arme à double tranchant, profitez-en. Personne n'est responsable, donc personne n'est coupable, mais puisque la loi utilise la peine et la prison comme système éducatif, éduquez vos représentants. Quand ils en auront mare, et vous probablement avant, ils réagiront.

Un peu de superflu culturel donc superficiel mais essentiel et tout à fait animal : « Trois gros gras grands gris grillons grugent trois griots de grés qui graves grincent griffent grimpent graveleux la gravière. »

Fin – E. Berlherm


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