jeudi 4 mars 2021

Je ne suis pas une machine, mais

Je ne suis pas une machine, mais :

Mais je respire de façon rythmée, ce n'est pas moi qui décide d'avoir besoin d'air.

Mais je bois de manière rythmée, et ce n'est pas moi qui décide d'avoir soif.

Mais je mange de façon rythmée, ce n'est pas moi qui décide d'avoir faim.

Mais j'urine et défèque de manière rythmée, ce n'est pas moi qui le décide.

Mais je dors de façon rythmée, ce n'est pas moi qui décide d'avoir sommeil.

Mais je rêve profondément et paradoxalement de manière rythmée, et ce n'est toujours pas moi qui l'ai décidé.

Mais au fait est-ce moi qui active les mille milliards de cellules qui me composent, ou bien suis-je le résultat de leur fonctionnement rythmé ? Ne suis-je pas obligé de vivre et de penser selon leur rythme puisque je suis le résultat de leur assemblage ?

Mais mon cœur bat de façon rythmée, et je n'ai pas choisi d'avoir des pulsations cardiaques pour une circulation sanguine.

Mais je vais à l'école comme tous les autres élèves, telle une copie conforme.

Et j'étudie matin midi et soir comme les autres élèves pour passer des examens qui vont me classer dans le système social alors que je n'ai pas demandé à exister ni à être classé pour mériter de la nation et mériter un salaire et un travail que je n'ai pas demandé à devoir réaliser pour survivre et mériter une vie que je n'ai pas désirée puisque ce sont les autres, les existants, qui ont désiré mon existence.

Mais je suis le rythme des jours alors que rien ne m'y oblige, sauf d'avoir à me régler sur la société.

Je choisis le type de travail selon les professions existantes, mais je ne choisis pas de travailler (à moins d'être SDF ou bandit ou héritier).

Le mot « Robot » signifie, en Tchèque, « travail pénible, corvée », c'est-à-dire travail forcé, car personne volontairement ne s'astreindrait lui-même à une corvée s'il n'y était contraint. Puisque nous sommes contraints de travailler pour simplement survivre, pour échapper à la douleur de la faim et de la soif, pour nous vêtir, car la loi nous y oblige, nous sommes donc des robots. Ce n'est pas la pseudo-liberté de choix que vous avez entre les différents boulots qui fait de vous des êtres libres. Ce n'est pas non plus le fait de pouvoir choisir de mendier votre nourriture ou de simplement mourir qui vous rend libre (« Arbeit macht frei ! » Non merci, monsieur Nazi.).

Je travaille la journée ou bien je travaille la nuit, mais le rythme est celui des besoins de l'entreprise, ce n'est pas moi qui décide.

Je suis le rythme des semaines, le rythme des mois, le rythme des saisons, le rythme des années.

Je suis les règles sociales, mais ce n'est pas moi qui décide de ce qui a été établi par nos ancêtres morts.

Je suis les règles édictées par des personnes à qui je n'ai pas donné mon accord pour réguler ma vie. Ce n'est pas moi qui ai décidé d'avoir des régleurs-régulateurs de vie (législateurs, fonctionnaires et gouvernants). Ce n'est pas moi qui ai donné mon accord pour être commandé.

Si nous ne sommes pas des machines, alors pourquoi tout est-il si répétitif, si rythmé ?

Pourquoi même ceux qui sont soumis à très peu de règles sociales, artistes professionnels, sportifs professionnels, et autres profiteurs du système, vivent-ils comme ceux qui font les corvées sociales, et à leur rythme ?

Pourquoi la nation est-elle une horloge ?

(Ah ! J'ai oublié les corvées quotidiennes à domicile : lever, pipi, toilette, courses, ménage, repas, télé, coucher, etc. (l'ordre est presque facultatif, bonne journée !))

Fin – E. Berlherm

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