samedi 9 janvier 2021

Le Cinquième Élément

Voici un article sur la notion de causes et d'effets. 

Ce n'est pas moi, Émile Berlherm, qui prétend que l'univers est un continuum espace-temps, c'est un homme qui est reconnu mondialement comme un génie de la physique. Comment peut-il y avoir dans un continuum des causes et des effets ? L'univers étant nécessairement perpétuel, ce continuum n'a pas de début et n'aura pas de fin. 

Je reprends un point sur le temps (voir « Il est Temps ») : le temps de Planck n'étant pas considéré comme du temps, notre seconde valant un certain nombre de fois ce temps de Planck, ne peut être du temps, car la multiplication de quelque chose qui n'est pas du temps par une valeur aussi grande soit-elle ne peut être du temps. L'heure (3600 s), le jour, le mois, l'année ne sont donc pas du temps scientifique (mais peuvent le rester au sens mémoriel du terme...). 

Un continuum, c'est une chose sans début et sans fin, sans étape, sans arrêt et sans redémarrage. Il n'y a donc aucun moyen de préciser ce qui dans cette continuité est la cause d'un effet. On en revient à ma notion d'aresponsabilité (voir article « Responsable ou aresponsable »). 

Quelques notes sur les supposés causes et effets : 

« Les mêmes causes produisent les mêmes effets. » S'il y avait eu des causes et des effets, cela aurait pu être vrai, mais le petit problème c'est qu'il n'y a jamais les mêmes causes. Deux causes identiques ne peuvent exister, puisque, soit elles sont dans le même temps (difficile à vérifier) donc pas dans le même espace, soit elles sont dans le même espace (impossible à vérifier), mais pas dans le même temps. Dire que les mêmes causes produisent les mêmes effets est un produit de notre mémoire qui est très inefficace comme chacun sait. 

Comment peut-on dire que l'évènement A est la cause de l'évènement B, ou que B est l'effet de A, quand on ne sait pas et quand on ne peut, décrire correctement ni A ni B ? On dit que les mêmes causes produisent les mêmes effets quand des évènements semblables entre eux produisent d'autres évènements également semblables entre eux. Le mot « même » est employé dans le sens de semblable et non identique. La notion de « semblable » est le résultat approximatif de nos perceptions limitées. Le terme « identique » est mathématique et n'a rien à voir avec la réalité physique. 

Pour la notion de justice, une punition pour un même crime doit produire les mêmes effets chez ceux qui la subissent. Or les individus ne ressentent pas les mêmes choses, il y a donc peu de chance que la justice soit respectée. Une punition qui ne produit pas la même sensation d'être puni n'est pas une punition équitable. Mais comme nous sommes tous innocents d'exister, aucun être humain fabriqué imparfait, éduqué imparfaitement, n'est punissable. Et la non-équité d'une punition est un argument supplémentaire, s'il en fallait encore un, à la suppression des punitions entre humains dont aucun n'a jamais demandé à exister, ça se saurait n'est-ce pas ? 

On peut prévoir une éclipse de Lune, mais pas la météo. Le cerveau d'un homme est pire que la météo puisqu'on n'a aucune vision des objets dont il est constitué, on ne voit que les effets résultant de leur combinaison dans le comportement humain. Un être humain de l'univers est comme un nuage dans l'atmosphère. Le nuage n’est pas la cause de la pluie. Les hommes se prennent pour autre chose que des nuages, mais ils ne sont rien d’autre, ils fonctionnent de la même façon… 

Un objet physique n'est un objet déterminé que pour l’œil qui le perçoit et l'homme, à qui cet œil appartient, peut lui donner un nom qui semble le délimiter. Un évènement est un phénomène auquel l'être intelligent donne un nom afin de pouvoir le mémoriser pour soi ou le définir pour un autre individu. Objets et évènements sont le résultat de la perception des individus, donc incomplets, car les sens sont limités. Tout objet physique peut être qualifié d'évènement temporaire, car il est la rencontre de myriades de particules élémentaires qui le composent provisoirement (tous les objets de l'univers sont soumis à l'érosion. Aucun n'est définitif. Même un diamant, ou un trou noir.). Aucun objet n'est une entité inamovible ; il est un pseudo-objet, il est continu et ne résiste pas au délitement. 

Imaginons une boite qui tombe, elle arrive au sol, que se produit-il? La cause est la chute de la boite, l’effet et le résultat de la rencontre avec le sol. Est-ce que cette description suffit pour parler de cause et d’effet? Supposons que la boite parfaitement close soit pleine d’objets mobiles hétéroclites. Est-ce que ces objets n’ont aucune importance pour la description du phénomène qui s'est produit? Bien évidemment ils en ont. Or tout objet en mouvement est composé comme cette boite d’une foultitude d’éléments en mouvements, donc que décrivons-nous quand nous décrivons n’importe quel évènement qui fait nécessairement intervenir le mouvement d’objets hyper-complexes. La forme extérieure d’un objet, en fait la forme mentale de l’objet. L’objet est mental et l’évènement décrit est mental, il n'est pas réel. La cause et l’effet sont des évènements mentaux et non réels. Là encore, je vous rappelle que la seconde vaut environ 5,4 X 1044 fois le Temps de Planck (qui pour rappel n'est pas du temps), la seconde est donc quelque chose d'immense. 

Il n'y a pas de raison à l'existence des êtres et des choses, car si vous invoquez une cause première, cette cause première ne peut pas expliquer son existence par elle-même (la notion d'autogènie est une ânerie: « je me crée parce que j'ai envie d'exister »), et si vous invoquez l'infinité des relations de cause à effet la raison de cette existence se perd dans le brouillard de l'infini des répétitions. 

Quand il y a une infinité de causes à un évènement, alors il n’y a pas de cause. Nous sommes, nos actions, nos comportements, nos gestes, des évènements qui ont une infinité de causes que sont toutes les particules élémentaires qui nous composent. Particules que personne ne peut décrire, car personne n'en a jamais vu, et personne ne sait ce que c'est. Le principe d'incertitude d'Heisenberg ajoute encore à l'impossibilité de décrire quoi que ce soit réellement. 

Rappel des quatre premiers éléments, démontrant la non-culpabilité des personnes quoi qu'ils fassent, éléments que j'ai déjà cités par ailleurs et vous les décrit succinctement. 

Tout d'abord, la notion d'aresponsabilité de l'univers qui existe perpétuellement et de ses constituants dont il induit les plus complexes par ses activités tout aussi perpétuelles, constituants dont nous sommes. Ensuite le déterminisme de l'univers et de tous ses mécanismes, nous y compris. Troisièmement, l'impossibilité du libre arbitre compte tenu du déterminisme et d'autres arguments formels, par exemple le fait que je sois le résultat d'un assemblage de cellules fonctionnant indépendamment de mon autorité. Quatrièmement, la notion d'innocence de nos actes dépendant de notre innocence d'exister due à la contrainte qui nous est faite d'exister, et tel que nous sommes. 

(Nous sommes « de » l'univers et non « dans » l'univers est une confusion importante à ne pas faire. Quand nous disons que nous sommes « dans » l'univers, cela vient de la perception que nous avons des objets autour de nous. Nous les percevons comme indépendants de leur environnement. Nous ne percevons que l'essentiel des objets et pas tout le flot de particules qui les environne et s'en échappe. Les scientifiques décrivent les objets comme des nœuds d'ondes. C'est ce que nous sommes nous également. N'oubliez pas que notre seconde vaut 5,4 X 1044 fois le Temps de Planck. C'est gros une seconde, et notre matière est extrêmement lente.) 

Le cinquième élément démontrant la non-culpabilité des personnes (quoi qu'ils fassent) est la notion de cause et d'effet. Il n'y a ni cause ni effet dans l'univers, car l'univers est perpétuel ; il est un continuum. La perpétuité et la continuité impliquent qu'il ne peut y avoir de cause initiale et cela jamais. Rien ne peut commencer. Tout s'enchaine au niveau quantique. S'il n'y a pas de cause initiale, il n'y a pas de cause secondaire. Et s'il n'y a pas de cause, il n'y a pas d'effet qui devient une cause qui engendre un effet, qui devient cause, etc. 

Si tout ne parait pas s'enchainer au niveau supérieur que sont les niveaux humains et cosmiques, eh bien, c'est à cause de nos manques de performances dans l'observation directe, et surtout le refus de compréhension, le dénie. Nous sommes constitués d'éléments de l'univers. Nous ne sommes pas « dans » l'univers, mais « de » l'univers. Nous sommes des éléments de l'univers non disjoints. La continuité de l'univers est aussi la nôtre. Il suffit d'observer les photos de notre corps au cours de la vie pour voir cette continuité nous affecter. Nous sommes constitués au niveau quantique de mécanismes continus, nous sommes donc nous-mêmes continus. Nous ne sommes jamais les mêmes personnes (problèmes juridiques de l'identité !). Nous possédons simplement un système mémoriel continu (quand il fonctionne correctement), qui nous permet de mémoriser une pseudo-identité apprise par nos parents et la culture. Pour simplifier, chaque jour je me souviens qui je suis, mais je ne remarque pas les variations journalières, car le changement fait partie de cette identité. 

Les boules de billard qui s'entrechoquent après le coup du joueur sur la première boule semblent avoir une cause : le geste du joueur. Mais imaginez que les boules de billard bougent perpétuellement, qu'il n'y ait donc pas de cause initiale, pas de joueur. L'univers est ainsi, en perpétuelle activité, et nous en faisons partie. Prétendre que l'univers a une cause initiale (un joueur divin éventuel) c'est reporter le problème de la cause initiale sur le joueur qui lui n'aurait pas de cause initiale et fonctionnerait perpétuellement. Cela ne fait que compliquer une tentative d'explication en compliquant le problème pour rien (rasoir d’Occam). Et comme je le démontre dans plusieurs de mes articles, ce genre de joueur créateur est impossible (voir mes articles). 

Il n'y a pas de cause (donc pas d'effet) puisque personne ne peut dire quand se situe le début de la cause et encore moins décrire l'évènement cause, que ce soit au niveau quantique, au niveau humanistique, et au niveau cosmique ou universel. 

Je cite une dernière fois les 5 éléments de ma liste contre la responsabilité et la culpabilité des personnes : 1) L'aresponsabilité, 2) Le déterminisme, 3) La continuité interdisant causes et effets, 4) l'impossibilité du libre arbitre, et 5) l'innocence d'exister. 

La notion d'innocence d'exister devient donc le cinquième élément de cette liste. N'est-ce pas suffisant pour améliorer l'éducation et supprimer la punition (donc, ouvrir les prisons) ? Et si vous doutez encore, n'oubliez pas que le doute profite à l'accusé. Mais comment pouvez-vous douter de votre propre innocence d'exister et de celle de vos propres enfants ? 

Vous ne pouvez pas tuer ou simplement punir une personne (innocente d'exister) simplement parce que vous vous dites que la société fonctionnera mal si l'on admet comme vrais ces cinq éléments. La science doit être la base de la Justice, mais pas la démocratie. La science n'est pas dictatoriale. La démocratie l'est, c'est une dictature par essence. Toute dictature est haïssable, et vous ne pouvez vivre dans la haine. La société peut éventuellement utiliser certains de ces termes dans le langage courant, mais ni la Science ni la Justice n'ont le droit de baser leurs argumentations sur des éléments erronés. L'être humain est innocent d'exister et les arguments scientifiques sont là pour le démontrer. 

Fin – E. Berlherm 

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