lundi 30 mars 2020

Retraite




Retraite


Vous pensez qu’être payé à la retraite en fonction du travail que vous avez effectué est normal ? Mais on vous a contraints à exister à la demande sociale. Vous avez été fabriqué pour servir la société, car vos parents sont des sociaux. Vous avez été fabriqué aléatoirement, c’est-à-dire que vos capacités mentales et physiques sont aléatoires. Et méritez-vous d’être payé en fonction de dons qui vous ont été accordés aléatoirement par la nature aidée de vos parents, ainsi que des aléas de la vie, ainsi que la capacité de vos éducateurs à vous intégrer dans la société ? Êtes-vous pour quelque chose dans tous ces aléas, et surtout de la mise devant le fait accompli de votre existence ? Pourquoi devriez-vous mériter de vivre plus ou moins bien alors qu’on vous a contraints à exister pour le service d’autrui ? N’avez-vous pas participé à faire tourner la Nation sans votre accord ?
La retraite, c’est l’avenir. Mais quand on y est, à la retraite, l’avenir c’est le cercueil, ou l’urne. L’avantage de l’après-vie c’est que nous n’avons pas à la financer. (Mais certains croient à la réincarnation ; ceux-là doivent se méfier, car on va leur demander de financer cette réincarnation. Ils vont devoir ouvrir un compte, à moins qu’on leur fasse payer un impôt pour préparer leur nouvelle future enfance ! Il ne faut s’étonner de rien avec les capitalistes.)
À peine commençons-nous à travailler qu’il faut prévoir la retraite. Non seulement nous avons dû chercher du boulot, que déjà nous devons prévoir notre fin de vie. N’est-ce pas ahurissant ces soi-disant sociétés, c’est-à-dire association entre personnes ayant un but commun ? Quel est notre but commun ? Maintenir la société ? (Mdr ou lol comme disent les jeunes…) Normal que l’araignée qui trotte dans notre cervelle tourne en rond, car pour produire des idées de ce genre il faut le cercle vicieux de notre crâne. Savez-vous quel est le premier mot du dictionnaire, celui qui fonde tous les autres ? Non. Eh bien vous avez raison, il n’y en a pas, comme dans notre cerveau. Rien ne confirme rien. Nos perceptions ne confirment pas le monde, elles ne font que se renforcer les unes les autres. Ne croyez pas que les autres confirment notre opinion sur le monde, car ils ont exactement le même défaut mental que nous ; leur cerveau joue la même ronde que le nôtre, et ils se servent de nos opinions pour assoir les leurs. Pleurons ensemble sur notre sort.
Pensez-vous qu’ils aient prévu notre vie avant de nous l’imposer, nos chers parents et autres associés ? Non, même pas ! Débrouillez-vous comme les animaux que vous êtes ! À 18 ans vous êtes sevrés socialement. Vos tuteurs (père et mère) peuvent lâcher le jeune animal en société ; il est théoriquement apte à brouter ou trouver sa proie, c’est selon l’orientation culturelle parentale (socialiste ou capitaliste). Et puisque tu es sevré, prépare ta retraite. Est-ce que ça ne vous mine pas ce genre de raisonnement ?
On vous a contraint à exister. Vous n’avez rien demandé. La vie est belle. Gagne ta vie. Prépare ta retraite. Pense à la mort. Déjà !
Eh bien, moi, j’y suis. Déjà au bout d’un chemin sans intérêt. Et pourtant combien de personnes auraient aimé vivre une vie comme la mienne plutôt que la leur ?
Ont-ils une tête vos parents et associés ? J’en doute.


Fin – E. Berlherm



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