vendredi 27 janvier 2023

La Pensée est matérielle - Saison 1 Épisode 2 - L'Objet mental


Rappel

Nous sommes issus du fonctionnement de l'univers, nous sommes « de » l'univers, nos mécanismes mentaux sont matériels, et la mémoire donc la pensée est structurelle (voir l'épisode 1 et l'article « Paradoxe de Thésée »). Un rationaliste peut admettre cela sans difficulté, je suppose.

Nous en étions à « je me contrôle ». Le suspense sera intense dans cet épisode.

Le titre est « objet mental », qui est un nœud important de mon arborescence, celui qui va le plus fructifier, car tout peut-être considéré comme « objet mental », même le point de départ qu'est la perception. J'aurais pu commencer par « Objet mental », mais comme il était important de toujours avoir présent à l'esprit les trois niveaux indiqués dans le dessin, j'ai préféré schématiser mon arborescence ainsi.




La mémoire est structurelle

La mémoire est structurelle et la pensée s'établit en fonction de notre structure mémorielle qui varie peu d'un humain à l'autre dans son ensemble. Mais cet ensemble va permettre la mémorisation de détail dans un système global qui contient le fonctionnement spécifique de l'humain. Le système nerveux du chat contient la spécificité du chat, le système nerveux de l'humain celui de l'humain, mais l'ensemble va permettre pour chaque espèce de gérer les détails du comportement de l'espèce.



L'objet mental

Ce que je nomme objet mental est tout ce que nous pouvons caractériser par une étiquette, un signe, une couleur, un évènement, etc., et les mots eux-mêmes en tant que sons ou signes écrits ou gestuels. Ce sont des objets représentés par une structure dans notre mémoire, et qui peuvent être activés quand cela nous est nécessaire ou pas puisqu'ils peuvent être déclenchés intempestivement. Par exemple le 3 X 9 qui est intempestif pour moi qui le pense sans raison (consciente), mais nécessaire pour vous qui le lisez. Ma mémoire n'a pas été forcée pour penser 3 X 9, mais la vôtre l'a été en le lisant ou en l'entendant. Je ne vous ai pas contraint à la lecture de cet article, mais j'ai contraint votre cerveau par les mots que j'ai prononcé que vous ne pouviez prévoir (connaitre à l'avance ce que vous lisez n'aurait aucun intérêt pour vous).

Comment une structure nerveuse qui n'a en principe rien à voir avec l'objet que l'on perçoit permet-elle de mémoriser cet objet et de le reconnaitre ? Eh bien, observez un objet devant vous, puis fermez les yeux (ou le sens que vous utilisez). Évoquez-le. Si vous êtes fait comme moi, alors vous ne voyez que du noir (sauf si vous êtes aveugle de naissance et dans ce cas vous ne verrez même pas le noir), mais vous « savez » à peu près comment est l'objet évoqué, et vous pourriez même le dessiner sans le regarder si vous êtes habile.

Si l'objet est habituel, vous en ferez le tour facilement. Mais vous ne « voyez » rien. Vous évoquez, et rien d'autre. Vous évoquez sa forme aussi bien que sa couleur. Vous évoquez sa situation dans l'espace et les éventuels objets qui l'environnent (il y en a toujours). Ce ne sont qu'évocations. Et si vous n'êtes pas doué en dessin, votre tracé sera maladroit et la couleur laissera à désirer. Parce que l'évocation n'est pas la vision directe. Pourquoi, puisque tout se passe en mémoire, aussi bien la vision directe que l'évocation ? Pourquoi, puisque vous re-connaissez ?

Et pourquoi êtes-vous capable d'extraire mentalement un objet de son environnement et de l'appréhender seul hors de tout contexte alors qu'il y a toujours un contexte ? C'est pour cette raison que je le nomme objet mental (d'autres l'ont fait avant moi).

Il y a des personnes capables de mémoriser de façon extraordinaire ce qu'ils perçoivent, pas seulement de stocker en mémoire, mais de rappeler ce qu'ils ont stocké, de s'en servir à la demande. Le commun des mortels comme moi-même en est incapable. Il faut être capable d'expliquer le système mémoriel dans les deux cas et les intermédiaires.



Intersection

La première qualité d'un objet n'est pas son extériorité, c'est l'inconstance de sa présence. C'est cette inconstance qui fera en partie son extériorité.

Comment se constitue un objet mental ? C'est-à-dire une structure nerveuse qui nous permet de reconnaitre un objet ou d'évoquer un objet tel que nous l'avons perçu. Il faut d'abord différencier les objets. Quand nous regardons un objet, il n'est jamais seul. Il n'est jamais perçu seul. Il doit donc être « extrait » de son environnement. Il faut imaginer le bébé qui ouvre les yeux pour la première fois. Son champ visuel est saturé de lumière qui ne le renseigne pas sur le monde. Ce qu'il perçoit n'est que signaux. Son système de perception n'a encore fait aucune corrélation entre ces signaux. Il ne tire aucune information de cette lumière.

Il faut tenir compte du fait que si on considère que l’œil fonctionne à 24 images secondes, cela fait 1440 images par minutes (en fait il fonctionne en continu, puisque les photons parviennent aux capteurs en continu, mais cela permet d'imaginer un ordre de grandeur). 1440 images c'est beaucoup et en si peu de temps le cerveau a fait énormément de corrélation avec les autres sens. Parce que vous avez besoin des corrélations entre vos sens pour associer un « espace » commun à tous ces sens : vision, audition, toucher, odorat, gout, saveur, etc. (Le point commun à tous les sens est l'espace.)

(Remarque : Si vous vous dites qu'il faut les deux yeux pour voir le relief, eh bien vous vous trompez, un seul œil suffit, demandez donc aux borgnes comment ils arrivent à conduire une voiture, ou fermez les yeux et voyez-vous l'espace, mais aussi hors du champ stéréoscopique de vos deux yeux (environ 70°) l'espace est-il soudain absent ?)

Un objet mental se constitue par intersection, comme une intersection d'ensembles en mathématiques. Il s'extrait de cette manière de tous les fonds dont il a fait partie et donc également de tous les « temps » (les évènements) dont il a fait partie également. L'objet devient donc indépendant des autres objets et du temps. (Un objet n'est jamais que spatial, il est perçu dans le temps un certain temps et en général à des époques successives de la première à la dernière fois.) J'explique cette intersection par le phénomène de renforcement. L'objet lui-même étant plus perçu que les éléments qui l'entourent, les circuits qui le composent se renforcent par l'utilisation répétée qui en est faite. Nous ne sommes pas des statues figées, comme la statue de Condillac, et nous tournons autour des objets. Nos points de vue sur l'objet changent ce qui modifie le fond sous lequel est perçu l'objet alors que l'objet lui-même change peu. Les circuits nerveux qui le représentent sont ainsi renforcés. Il reste des éléments associés à tous les objets, c'est d'abord nous-mêmes, celui qui perçoit et qui fait partie du tableau, et l'espace que l'on retrouve dans tous les objets. Les circuits nerveux doivent donc nous associer à tous les objets que nous percevons (c'est normal, car il n'y a pas de trou, de discontinuité, dans la trame nerveuse de la tête aux pieds). Et quant à l'espace, nous le retrouvons dans tous les systèmes de perception. Tous les objets sont spatialisés (et temporels), aussi bien les visuels que les sonores, ainsi que les autres systèmes de perception.


Utilisation des objets mentaux

Les animaux au système nerveux complexe peuvent inhiber la réaction motrice à la perception d'un évènement. Les humains apprennent presque tous à le faire. Ils n'y parviennent pas toujours. Nous avons tous réagi à des émotions. Chez un chien la vue, le bruit ou l'odeur des croquettes entrainent la salivation et l'excitation, chez un humain la vue d'un bon repas (quand on a faim) entraine la même réaction.






L'objet mental principal

N'oublions pas l'objet mental principal. Voulez-vous quelques secondes de réflexion pour découvrir duquel il s'agit ? C'est fait ! Il s'agit bien sûr de nous-mêmes. Car il faut bien que nous nous mémorisions quelque part, n'est-ce pas ? Je parle de notre image directe ou dans le miroir, des sons que nous émettons, notre voix, le toucher quand nous nous palpons, et les autres qui s'associent pour former un tout. Et pourquoi cet objet ne serait-il pas sensiblement stocké au même endroit que les autres ? Cet objet qui est nous-même, nous le percevons constamment, même la nuit inconsciemment. Il s'agit de l'objet qui est le plus renforcé de tous les objets perçus. Il ne peut qu'être le centre des activités mentales. Tout s'y concentre. Et il est connecté à l'ensemble, car l'ensemble c'est nous, notre corps en totalité.

Nous pouvons percevoir les détails de notre corps comme nous percevons un objet extérieur à nous. Un objet dans notre main et notre main sont perçus simultanément visuellement. Les deux ont leur structure dans le système nerveux.

La connaissance de soi se fabrique de la même façon que la connaissance du monde extérieur. La différence entre les deux types d'objets mentaux provient de la répétition et de la continuité des informations qui proviennent sur soi alors que ce n'est pas le cas pour l'extérieur. Quand je capte le monde extérieur sur mes rétines, je peux fermer les yeux et me retourner, et j'aurais une image toute différente sur mes rétines en rouvrant les yeux, alors que mes sensations sur moi-même sont quasiment identiques. Mes rétines sont toujours placées au même endroit sur mon corps, mais les sensations qui leur parviennent sont différentes, ce qui n'est pas le cas pour les autres sensations internes et surtout la proprioception. La proprioception envoi des informations en continu et quasiment toujours identiques alors que les rétines sont comme des écrans de télé sur lesquels apparaissent des images qui ne sont pas forcément continues ou qui se modifient très rapidement et souvent avec impossibilité de mémoriser toutes ces images. Ce qui n'est pas le cas de la proprioception qui renseigne en continu, ni de l'écoute de notre corps ou de la vision des éléments extérieurs de notre corps.

La surface de la rétine est composée de capteurs disjoints, et pourtant nous percevons des surfaces continues. Pourquoi ? Parce que les manques de capteurs ne sont pas perçus.

L'objet "Soi" ne peut pas exister sans univers mental, c'est-à-dire sans objet provisoire avec lequel il coexiste. Tout notre champ mental est ouvert, avec des informations déclenchées par des signaux provenant de toutes les perceptions ainsi que de signaux internes. Je peux être conscient de ce champ mental global, je peux être conscient d'un détail infime de ce champ. Je passe de l'un à l'autre sans problème. Le champ mental global peut être considéré comme un objet mental composé de milliards d'éléments. La différence entre "Soi" et les autres objets est la grande stabilité de "Soi" par rapport aux changements constants de notre univers mental que forment ces autres objets.

La conscience de Soi n'existe pas précisément puisque c'est le Soi qui permet la conscience, mais on peut être conscient d'éléments de Soi, et plus vraisemblablement de modifications intervenant sur des éléments de Soi plutôt que sur les éléments eux-mêmes qui sont déjà intégrés à Soi et sont donc de ce fait hors de portée des connexions qui permettent la conscience.

« Je pense ». Qu'est « Je » ? C'est le corps dans sa totalité. Or le corps dans sa totalité ne pense pas (cœur, poumon, muscles, peau, etc.). La pensée résulte de certaines activités de certaines parties du corps. Ce qui pense est une représentation du « Je » corporel dans la mémoire. Ce « Je » est un objet mental construit comme tous les objets mentaux.

(Je suis rationaliste, et donc je refuse de croire, et je n'admets pas que l'univers puisse prévoir mon individualité. Nous sommes des êtres mécaniques. L'univers a induit l'être humain, la fourmi et le poulpe. La structure fait la bête et son comportement. Nous, humains, avons par un très long cheminement et de très nombreux individus engendrés des cultures et des significations qui nous imprègnent dès que nous naissons en structurant notre système nerveux. La signification est liée à l'outil.)

Au départ le nouveau-né doit voir les choses collées à l’œil, c'est-à-dire de la taille de la surface de la rétine. Il ne verra l'espace donc l'étendue qu'après apprentissage.



Notes complémentaires

Perception limitée : L'univers mental est composé d’objets. Ces objets sont créés par les défauts de nos perceptions qui ne nous permettent pas de remarquer tous les éléments qui forment la continuité de l’Univers extérieur. Nous ne percevons pas l’air ni toutes les particules, photons y compris, qui traversent l’espace qui nous entoure sans nous parvenir. Nous ne percevons qu’une faible partie des ondes hertziennes et sonores. Dans le cas contraire, nous serions dans le brouillard le plus complet, mais quelques éléments de perception supplémentaire seraient bien utiles, comme la détection de tous les types de dangers (demandez donc à vos procréateurs et leurs complices la raison de cette absence ! Car c'est réellement très handicapant, n'est-ce pas ?).


L'objet n'est pas dans la nature

La nature ne connait pas d'objets, c'est nous les humains qui nommons ce que nous pensons être des choses remarquables pour nous-mêmes.

Origines des objets : Les objets mentaux peuvent avoir 2 origines: ils peuvent être soit de « construction », soit « appris » → un objet de « construction » est construit à partir de notre ADN, ce sont tous les objets qui sont spécifiques à une espèce, comme les instincts ou les émotions qui sont contrôlables comme la respiration peut l'être ; ils ont une structure nerveuse. Les objets « appris » sont ceux qui sont acquis au cours de notre vie, qui proviennent de nos expériences.

Cryptage de l'objet : L'objet est crypté (c'est-à-dire traduit) sous forme de réseaux neuronaux, qui n'a pas dans sa forme, sa nature, le même aspect que l'objet physique auquel il correspond. Et il n'y a pas de nécessité de décryptage pour le cerveau puisque pour lui tout se présente sous la même forme, c'est à dire réseaux neuronaux. Quelle que soit la structure de l'objet mémorisé, elle sera confrontée à une structure de même type pour lui donner son sens. Entre deux cerveaux humains, un même objet physique ne sera pas traduit par une structure neuronale de même forme, ou d'une même quantité de neurones, ni même se situer au même endroit dans le cerveau nécessairement. Pourtant visuellement et tactilement les deux humains vont percevoir des objets sensiblement identiques dont ils feront par consensus culturel des descriptions quasiment identiques. (Quand l'ordinateur recherche une image d'objet, il ne recherche pas l'image il recherche le code représentant l'image sous forme binaire. Il compare du binaire.)

Déplacement d'un objet : Un objet mental est quelque chose qui, quand il est déplacé, transporte avec lui tous les éléments qui le composent (Caméléon et Gobelet), exceptés certains éléments comme ses dimensions et la distance à soi.

Cohésion entre types de perceptions : Les objets nous paraissent cohérents parce que les différents types de perceptions sont accordés. Le toucher confirme en général la vision. Mais à distance le son ne confirme pas la vision, à cause de l’écart entre les vitesses du son et de la lumière.

Existence de l'objet mental : Un objet mental n'existe pas tant que les réseaux qui le représentent ne sont pas activés. Même s'il a déjà été activé plusieurs fois. Il ne peut exister que complet, c'est-à-dire en association avec « l'objet Soi ». De la même façon que les quelques octets gravés sur le disque dur ne sont pas l'objet, mais sa représentation. Dans le cas contraire, il serait en quelque sorte toujours « affiché sur notre écran mental ».

Différenciation entre les objets : Tous les objets mentaux sont encryptés dans le système nerveux. La différence entre les uns et les autres est leurs plus ou moins fréquentes et longues relations avec l'objet Soi ; la proximité avec Soi. (La main de « la famille Addams » ressent-elle l'absence du corps à qui elle devrait être normalement associée ? La mémoire (du corps) ressent l'absence de la main !)

Corrélation entre types de perception et les motricités : Si l'activité musculaire des yeux en corrélation avec la perception permet la fabrication des objets visuels (espace, stéréoscopie), il parait évident que la corrélation avec les autres sens et motricités va également ajouter quelque chose aux objets mentaux perçus en finalité. Le toucher et la motricité ne vont pas jouer que pendant la plus tendre enfance de l'apprentissage. L'apprentissage est continu.

Cas particulier de l'odorat : L'odorat est un cas particulier, car l'objet perçu représente quelque chose en soi, mais peut également représenter un objet distant. C'est-à-dire que l'on confond l'émetteur de l'odeur avec l'odeur elle-même. Par exemple, on dit ça sent le muguet et non pas ça sent l'odeur émise par le muguet. C'est par apprentissage que l'on sait que tel objet est l'émetteur de l'odeur. Nous avons donc construit l'objet mental « odeur » et sa signification qui l'associe à son émetteur. Souvent d'ailleurs nous avons besoin de rechercher l'émetteur de l'odeur jusqu'à satisfaction. (→ la sonnerie du téléphone n'est pas le téléphone, mais y est associée intimement.)

Types d'objets concrets

· Objets limités : Objets qui ont une limite extérieure selon nos perceptions, permettant ainsi de les différencier de leur environnement, ce qui permet de connaitre leurs dimensions.

· Objets limités palpables : tout objet ayant une cohésion matérielle s'opposant à notre corps, qu'on peut approcher à une distance nulle par une partie quelconque de notre corps.

· Objets limités impalpables : objets situés au-delà de la perception tactile, et donc imaginés à partir des autres types de perception, la vue, l'ouïe et l'odorat. C'est la corrélation habituelle de ces 3 types de perception avec la perception tactile qui permet de confirmer la "réalité" de ses objets impalpables.

· Objets non limités : tout objet qu'on ne peut appréhender entièrement avec aucun système de perception.

· Objets non limités palpables : tout objet qu'on ne peut appréhender entièrement avec aucun système de perception et à portée du toucher. Par exemple la terre sous nos pieds.

· Objets non limités impalpables : tout objet qu'on ne peut appréhender entièrement avec aucun système de perception et hors de portée du toucher ou sans consistance. Par exemple l'air.

Pourquoi la notion d'objet mental et pourquoi pas un autre terme nouveau et distinct représentant à la fois la notion d'objet et celle de sa représentation mentale par les réseaux neuronaux ?

→ Parce que les objets sont consensuels. Parce qu'ils sont essentiellement visibles et tactiles, et que ce sont les deux perceptions qui ont donné le plus de mots accordés parfaitement l'une à l'autre. Est-ce que les circuits neuronaux qui donnent les images visuelles sont distincts des circuits qui donnent les impressions tactiles ? Oui, certainement en partie. Est-ce que les circuits qui donnent les mots sont distincts des impressions visuelles et tactiles ? Oui, certainement en partie. Est-ce que la fonctionnalité de l'objet est construite à partir de circuits différents ? Oui, certainement en partie. Mais est-ce que tous ces circuits différents sont associés quand l'objet est présent dans le champ mental global ? Bien sûr, sinon comment aurions-nous la signification globale de l'objet présente instantanément à l'esprit ? et comment pourrions discourir indéfiniment sur les qualités de l'objet ?

→ Donc, pourquoi ne pas utiliser l'expression « objet mental » pour tout ce qui concerne cet objet dont nous sommes tous d'accord pratiquement en ce qui concerne son aspect physique, son nom, sa fonctionnalité, et un grand nombre d'autres détails. Tous ces éléments étant constitués par des réseaux neuronaux, il n'y a pas de raison de distinguer un neurone d'un autre neurone. Donc si le nom d'objet « mental » convient à certains aspects, pourquoi faire des distinctions qui ne simplifient pas la compréhension ?

→ Mon idée est que toutes les liaisons entre neurones ne sont qu’un seul principe de connexion. Ce que nous percevons du monde est essentiellement des objets, et nous les nommons constamment. Ce principe est consensuel. L’objet se manifeste dans le système nerveux par des connexions entre neurones. Il n’y a pas de raison de nommer des mécanismes identiques par des noms différents. Du moins il n’est pas essentiel de les multiplier. Je suis parti de l’idée de nommer objet mental toute connexion qui se reproduit. Cela pourra donc être aussi bien une fonction mentale qu’un concept abstrait, une évocation, une conduite, un évènement, etc.. En fait toute chose qui sera mémorisée et donc répétable.

Structure : Les objets mentaux n’ont pas la structure des objets réels; c'est un peu comme la mécanique quantique qui n’est pas une représentation de la mécanique générale, mais la mécanique générale se déduit de la mécanique quantique.

Objet en soi : Les objets mentaux sont les objets perçus. Les détails de ces objets sont également perçus. Un objet extérieur existe en soi, en correspondance avec l’objet perçu, mais il n’est que supposition, c’est une sorte d’objet statistique. On ne peut pas le connaitre dans sa totalité, et ses connexions avec son environnement sont si grandes qu’en fait on est incapable de dire où commence l’objet et où s’arrête l’environnement. En fait l’objet est une partie de l’univers, et sa nomination n’est due qu’à la correspondance avec les perceptions que nous avons de lui.

Stockage et rappel : Aucun mot n’existe dans la structure mentale, aucun objet mental d’ailleurs, il faut exprimer (entendre, lire, penser) le mot pour qu’il se manifeste, pour qu‘il existe. C’est la totalité du circuit qui fait l'objet. Il faut avoir les yeux ouverts pour que l’image existe, idem pour les oreilles. Une partie du circuit activée va induire le reste du circuit qui est l’objet mental.

Stockage unique : Si on reconnait une main comme étant une main, cela signifie que le décodage se fait au même endroit que les autres mains perçues, seules les différences se décodent ailleurs, mais en liaison avec le codage de la main.

Objets de la proprioception : Tous les sens sont associés à la proprioception. Aucun ne donne d'information isolément. Toutes les informations de la perception nécessitent un apprentissage. Il ne peut y avoir sensation que s'il y a mémoire et il ne peut y avoir mémoire que s'il y a connexion entre neurones et donc apprentissage.

Conscience : La conscience fait la liaison avec un objet, quelle que soit la taille de l'objet. L'apprentissage peut rendre très complexe un objet mental. Tout le champ mental peut être considéré comme un objet → plus l'objet est complexe moins il est précis.

Idées : Les idées ne sortent pas de nulle part. Les idées, de quelques nature qu'elles soient, nécessitent un fonds qui ne peut provenir que d'un apprentissage dans le domaine dont elles naissent. Les idées apparaissent forcément dans un environnement d'objets mentaux avec leurs significations disparates associées. C'est probablement des corrélations entre toutes les significations, donc entre objets mentaux, que naissent les idées. Elles finissent, par répétition, donc renforcement, par devenir elles-mêmes des objets mentaux à part entière. J'appelle objet mental une sorte d'incarnation de la notion d'objet physique dans le système nerveux (ce n'est pas de l'holographie). J'étends cette notion, que j'applique à tous les réseaux neuronaux qui sont plus ou moins figés dans leur structure, résultat d'un apprentissage conscient ou non. Cela peut représenter un objet statique ou dynamique, ou même un geste ou une action, c'est-à-dire un évènement complexe. L'automatisme de la marche ou de l'écriture sont des exemples types de ce qui peut être représenté par un objet mental du genre action (c'est une somme d'évènements classés comme le sont, dans le langage, les mots d'une phrase).

Objet Soi : Il y a une constante modification de l'objet mental Soi, et lors de la croissance cette transformation est encore plus grande. Il faut que le jeune animal, le jeune humain, adapte constamment ses nouvelles possibilités musculaires et la proprioception de ces activités à l'action mémorisée par construction, parade nuptiale, ou chasse par exemple. Il ne faut pas oublier non plus le besoin d'entrainer sa musculature, et surtout l'apprentissage de la coordination permettant de résoudre de nombreux cas non préparés par la construction qui fournit uniquement la tendance, l'instinct de base.

XXX

Les gens qui ne se posent pas de questions sur eux-mêmes et l’univers sont comme des objets déposés dans un lieu et fonctionnant à la demande.

(Jetez encore une fois, svp, un œil sur l'arborescence. Vous voyez qu'en parallèle à « l'objet mental » il y a « l'objet en soi » (l'objet réel). Si vous ne voulez pas vous faire berner par les religions, surtout les religieux retors, demandez-vous si l'objet mental qui est tout ce que votre connaissance possède du monde, a un correspondant approximatif chez les objets en soi, ou si cette correspondance n'est pas certifiée par vous-même. Et quand elle est certifiée par d'autres, mais pas vérifiée par vous, tenez-en compte. Cela reste pour vous une idée, une hypothèse ou une théorie, mais pas une réalité absolue. Prenez comme exemple l'ornithorynque et la licorne. Vous n'avez probablement vu du premier que des images et c'est un animal certifié par d'autres, ce qui n'est pas le cas de la licorne dont vous avez pourtant vu beaucoup d'images également. Même question pour les dieux, les anges, les diables, le paradis, l'enfer, etc., et même les extraterrestres ! Qui est le plus probable ? Un dieu ou un extraterrestre ? Ce sont beaucoup d'idées non certifiées, n'est-ce pas ? Il faut toujours garder l'étiquette de la valeur de probabilité collée à l'objet pour ne pas se faire avoir.)

Fin – E. Berlherm





samedi 31 décembre 2022

Droit à l'alimentation (gratuite)


Vous imaginiez-vous en entrant dans l'existence, le nez sortant ahuri du vagin violeur et des cuisses ensanglantées de votre maman qu'après être nourri de sang comme un vampire (par le nombril) pendant neuf mois, vous alliez passer, par une alimentation lactée gratuite; pendu au téton de votre mère, tantôt à gauche côté cœur, tantôt à mordiller la droite avec avidité ? Vous commenciez à vous faire les dents. C'était déjà le gout de la viande. (Le biberon c'est moins digeste moins attrayant, moins odorant, mais on s'habitue à tout, même à parler chinois ou zoulou.) Après le vampirisme le cannibalisme ! Erreur ! vous alliez devenir omnivore.

Et pour cet omnivorisme appris avec application en quelques années et servi gratuitement... que dis-je gratuitement ? Vos abominables progéniteurs, ces minables abominations de parents vous apprennent en fait à passer de vos rêves d'aventures terrestres à travailleurs involontaires au service du pendule social. Tic tac, l'heure de l'esclavage a sonné. Bande d'hypocrites dégénérés !

Vous passez vos nuits difficilement parce qu'il vous faut désapprendre l'obscurité quasi totale de plus de 4 mois dans le ventre maternel. 4 mois minimum, parce que vous n'avez pas d'yeux dès la conception (18e jour), et surtout pas de cerveau à peu près terminé pour la perception ! Et certains d'entre nous vivront sans noir ni blanc tout au long de leur vie, quant à d'autres ils finiront par n'y voir que du noir. Donc passer ses nuits c'est difficile à apprendre. Puisqu'il faut se rythmer sur le circadien des sociaux.

Passer du sang au lait c'est immédiat, c'est comme la respiration : soit vous respirez dès les premiers instants de la dissociation d'avec votre fabricante (vous dites génitrice), soit vous allez voir daisy pour l'aider à pousser (« pushing daisy »). Pareil pour le lait, soit vous acceptez ce liquide, soit vous allez croquer le confrère de la pâquerette qu'est le dent-de-lion (dandelion in english = pissenlit). Comment des parents peuvent-ils avoir fabriqué un rejeton allergique ou intolérant à une nourriture aussi primordiale ? N'est-ce pas merveilleux ? « Allez pompe, Turlupin » dit la mère avec des yeux énamourés tout en empoisonnant...

Quand vous voyez une vache ou une gazelle brouter, vous vous dites « quel pied ! Le soleil gratuit, la nourriture gratuite, je lézarde je gambade et vive la vie ! ». Mais non, mon couillon, tu es là pour apprendre à militer pour la société.

Que sert la société ? L'être humain ! À quoi sert la société ? À se défendre ou attaquer une autre société d'êtres humains ! À quoi sert l'être humain ? À tourner vicieusement en bourrique ! À quoi sert l'être humain réellement ? À rien ! Le pendule social ne donne l'heure à personne. Le pendule individu cesse de donner l'heure à la fin de son existence. Les connaissances collectées et transmises d'individus en individus, ce que l'on appelle culture, finissent individuellement et socialement quand individu et société et humanité disparaissent.

Vous êtes donc mis au monde pour ça, c'est-à-dire rien. S'ils vous nourrissaient gracieusement, travailleriez-vous gracieusement ? Non, bien sûr ! Il y a bien d'autres choses à faire que de bosser tel un zombi social jour après jour après jour au service de...

Si l'on prend le leitmotiv des croyants, leur Dieu ne vous a pas qu'accordé le libre arbitre, mais la faim, la soif, le froid, pour contraindre votre libre arbitre à bosser. Bizarre ce libre arbitre ! (Je crois que je me suis déjà posé des questions sur ce fameux libre arbitre! J'irais faire un tour dans mes notes.) Nous humains on serait bien plus gentils avec nos enfants, du moins ceux qui en ont, mais qui sont cons d'en avoir, car si on pouvait on supprimerait toutes ces obligations de souffrance et même les obligations de se nourrir, de courber l'échine. N'est-ce pas ? Pas d'existence, pas de dos, pas d'échine... rien à courber, rien à réclamer.

Ceux qui veulent du pouvoir, c'est-à-dire contraindre les autres, c'est pour accumuler le pouvoir de ces autres pour eux-mêmes. Sinon à quoi servirait ce pouvoir ? Que fait votre Président parasite ? Il parasite en vous faisant croire à sa nécessité...

Puisque vous avez faim et soif, eh bien supprimons la gratuité de la nourriture et de l'eau, comme ça tout individu devra trimer pour ne pas souffrir. On lui dira que c'est ainsi, c'est normal, et on lui apprendra à tourner en roue libre dans la société sans qu'il ait à se poser la question de l'éthique du procédé. Puisque tout le monde le fait, alors c'est juste. Regarde la gazelle encore une fois ! Mire la mouette par la fenêtre ! Caresse le chat qui ronronne sur tes genoux !

Cela vous parait juste de bosser pour participer au monde social, à la progression de la culture, du savoir, même indirectement. Ce serait juste si cela servait au final à quelque chose, mais cela ne vous sert que pendant votre existence, et cela ne sert la société que lors de sa propre existence. Et tout cela va cesser. Y compris l'humanité à très longs termes. (C'est toujours très long après votre mort et avant votre naissance, c'est du moins l'idée que l'on s’en fait quand on existe, mais tant qu'on n'a pas été fabriqué on ne peut pas compter, alors pas de défilement des présents, pas de compteur pour faire le temps.)

Vous avez le droit d'avoir de la nourriture gratuitement parce que vous êtes, parait-il, selon vous, mieux qu'un simple animal qui, lui, broute gratuitement, et ne subit pas le chantage à la souffrance pour acquérir ce minimum vital. Humains, vous qui avez instauré ce système sans y prendre garde par votre accumulation sur la planète, vous êtes plus que dégueulasses, vous êtes simplement stupides.

Bientôt vous allez vous battre pour de l'eau entre nations, pas seulement de petites escarmouches, mais une bonne grosse guéguerre comme vous en avez l'habitude depuis des millénaires. Vous achetez du pétrole et du gaz pour l'énergie pour travailler ou vous chauffer ; vous allez acheter de l'eau pour exister. Vous allez donc travailler pour vos voisins qui ont de l'eau, vous allez bosser pour eux, comme vous marnez actuellement pour vos nations. Il n'y aura aucune différence, mais vous allez guerroyer pour ça alors que vous le faites déjà sans guerroyer ! Vice de forme et de fond de vos cerveaux.

« Nous partîmes à deux ; mais par un prompt renfort - Nous nous vîmes huit-milliards en arrivant au bord. » (Corneille - Le Cid ou presque → « au bord du précipice »)

Non, je ne fais pas partie de ça. Je vous ressemble, dans le miroir, mais pas dans la pensée.

Fin – E. Berlherm




samedi 24 décembre 2022

La Création du Fut

La Genèse de l’univers et du couillon


Au tout début de l’éternité, et même quelques instants avant (durée non précisée), fut Mordioux le Théophage, le dieu Mangeur de dieux. Il était sur le point de résoudre la question existentielle « Pourquoi suis-je plutôt que rien ? » quand surgit le premier dieu de la longue lignée des apparitions divines, venant de rien, fait de rien, et s’installant dans ce même rien, auquel il ne laissa même pas la moindre étincelle d’éternité pour prendre assise dans le néant. Il le phagocyta instantanément, le digéra et rota. Bon appétit !

Il ne fit que roter en silence, car l’air n’était pas encore apparu et le son ne se propageait pas, on s’en doute. Que le son fût ! Fut son premier acte créateur après avoir entendu que le son manquait à son monde infini. Ce n’est pas pour cela qu’il put entendre le deuxième rot, car il avait oublié de se créer des oreilles. Que l’oreille fût ! Ce n’est pas pour cela qu’il entendit son troisième rot, car il n’avait pas encore de cerveau pour interpréter les signaux sonores. Que le cerveau fût !

Il fit ainsi quelques bons repas (que la bouche et l’estomac fussent rétroactivement !) surtout quand s’enchainèrent les quelque 330 millions d’avatars de Vishnou. Commença alors la longue défécation de l’univers, ou diarrhée cosmique (que le cul fût !), que les initiés appellent le Destin Intestinalement Intelligent ou DII. Nous humains appelons ce divin geste, la Création.

Pourquoi ? Parce que !

Mordioux le Théophage était parfait. Et même ses imperfections étaient parfaites. Il ne pouvait donc admettre plus grande perfection que lui-même, ni plus vaporeuses imperfections.

Que la lumière fût ! Pourquoi ? Parce que c’est joli, quand on vous dit que c’est joli ! Là-bas sur un crottin dispersé par la queue de l’hippopotame divin prospérait l’homme qui ne tarda pas à créer, artistiquement parlant, un miroir. Et Mordioux se vit tel qu’il était, parfait et déesque. Plus déistique que tous ceux qu’il avait phagocytés. L’instinct de consommer du dieu le prit aux tripes et il commença à s’ingérer. C’est là que le prophète apparut. Que le prophète fût ! Que le phallus fût ! Que les tétons fussent ! Que la main fût !

Pourquoi ? Parce que !

Comment ? Les voies de Mordioux sont pour longtemps impénétrables puisqu’il a fini par se bouffer et se déféquer en totalité. Il n’a même pas laissé le moindre écrit, pas de Tables de la loi, pas de commandements, pas de livres sacrés, pas de versets sataniques, ni aucune recommandation à ses créatures intestinales, juste quelques bouffées de lui-même qui planent encore dans l’univers, et qu’il faut savoir intercepter et interpréter. Chose que j’ai découverte par le plus grand des hasards, moi son seul prophète déclaré et adoubé par mes pairs.

Mordioux le Théophage finit donc athée avec extase en exprimant son dernier souffle.

L’Armageddon du couillon


Quatorze milliards d’années après le premier pet divin, que les humains appellent Bigbang, le couillon couillu s’ébranla en masse. Il eut mieux valu qu’il se branlât plutôt qu’il copulât pour éviter l’overpopulation de la souffrance, mais l’homme ne tint pas compte des signes précurseurs.

Pourquoi ? Parce que ! Réponse intelligente à l’image de son divin créateur, même niveau intellectuel. Que la connerie fût !

Voici comment je prophétise. Voilà ma recette : dans un fut de dix litres en bois de chêne, parfaitement stérilisé. Un litre de Chartreuse verte, je vous déconseille la jaune pour l’expérience. Dix décilitres de Suze citron fraichement distillée. Deux litres de rhum paille de vingt ans d’âge, provenance martiniquaise. Une mésange bleue et son araignée rose-vert. Cent grammes de sueurs de pavot afghan saigné sur pied de vos propres mains. Un litre de calvados de chez nous, France de gauche. Et n’oubliez pas cent grammes de thé vert indispensable. Mélanger le tout fermement dans le sens rétrograde. Glissez un crapaud-buffle vivant par la bonde, ne vous inquiétez pas âme sensible et zoophile il ne le restera pas longtemps. Obturer. Cirer. Laisser vieillir 69 ans. Puis buvez le tout d’un trait. Si vous ne trépassez, vous prophétisez, je vous le garantis. La méthode est la même pour chaque prophétie, la recette variant à peine. Mais ne doutez pas un instant que la vérité sorte de ma bouche puisque je fus certifié prophète par le Théophage lui-même lors de son unique et ultime télépathie. Que la télépathie fût ! Que la prière fût ! Que la croyance fût ! Que le mensonge fût ! Que le fut fût !

L’intestin divin avait tout prévu, de l’évolution de la bactérie initiale à l’Armageddon humain qui en était la juste fin. Destinée, non, Évolution déterminée par les mécanismes de l’horloge universelle induite par le puissant jet anal. Personne n’étant capable de tout prévoir dans les moindres détails, mais tout étant déterminé dans les moindres recoins sans que cela soit prévisible, cela revient au même pour les résultats, mais les couillons ne s’en aperçoivent pas et prennent l’un pour l’autre.

Pourquoi ? Parce que !

Je vous le dis, en vérité. Les armées se mettent en place. Huit super Milliardaires super esclavagistes, Quatre Religions prétentieuses infaillibles, Huit Nations géantes belliqueuses. Le compte est bon. Deux huit et un demi huit ce sont deux fois l’infini debout encadrant la nullité.

Pourquoi ? Puisque je vous le dis. Puisque c’est écrit, je viens de l’écrire. Je suis prophète oui ou merde ! Ne suis-je l’envoyé de Mordioux le Théophage, le seul et l’Unique ?

Prière : Mater noster : Révélation : Seules les femmes créent la vie : CQFD : Mordioux la Théophage est une femelle : Que le vagin et l’utérus fussent pour la reproduction, et le clitoris pour le plaisir (rétroactivement évidemment) ! Rien ne vaut une bonne masturbation. Que la masseturboaction fût ! Que le plaisir fût !

Un humain est une bulle de flotte en surfusion à la surface de la poêle à frire Terre. Plus il y a de bulles, plus ça chauffe, car plus c’est chaud, et vice versa. Réchauffement climatique et surfusion du couillon. Tout est lié, tout s’explique clairement, nul n’est besoin d’être prophète pour dessiner la fin du poème cataclysmatique humain. Que l’Armageddon fût ! Que la fin fût ! Amène !

Fin – E. Berlherm

Que l’universolisme fût ! Que le rationalisme fût !
Que la création du Fut fût ! À ta santé !  





vendredi 16 décembre 2022

Heureux de votre séjour terrestre !


Avez-vous été content de votre voyage terrestre ? Avez-vous été bien accueilli ? Le logement était-il confortable ? Les hôtes et hôtesses se sont-ils montrés aimables ? La nourriture était-elle bonne, variée, digeste ? Le spectacle, les êtres et les paysages étaient incroyables, époustouflants comme prévu. On ne vous a pas trompé sur la marchandise, n'est-ce pas ? Dites-le-nous, nous vous en prions.

Tout sera fait pour satisfaire votre voyage de rentrée. Notez-nous, notez votre aventure humaine. Soyez assuré que vos commentaires seront pris en considération. Une planète vierge gratis et dix-mille habitants pour démarrer votre installation seront offerts à toute personne qui nous enverra un nouveau visiteur. Merci. Et bon retour dans le néant ! Avec la reconnaissance éternelle de la Compagnie Mondiale de Capitalisation Humaine.

Fin – E. Berlherm


dimanche 11 décembre 2022

Innocence d'exister - Simplissime


Pour tenter de résumer une dernière fois, peut-être, la notion d'innocence d'exister.

Est-ce qu'une amibe est innocente de ses actes ? Évidemment qu'elle est innocente de ses actes. Sinon, il va falloir envoyer pas mal de monde devant les tribunaux. Est-ce qu'un million d'amibes est innocent des actes de la collectivité d'amibes ?

Un innocent + un innocent + un innocent, etc. =, cela fait un grand amas d'innocents, rien de plus. La somme ne change pas la valeur, elle ne change que la nature du mécanisme qui résulte de l'addition des mécanismes simples. Cela reste un mécanisme. Le tout n'est pas supérieur aux parties qui le composent, imaginer le contraire est un jugement de valeur tout à fait humain et prétentieux. La fourmi avec cent-mille neurones fait tous les actes de la survie. Un être humain ne fait rien de plus. Ce qu'il prétend faire d'autre, de meilleur, de plus grandiose, est son jugement de valeur sur lui-même. C'est pratique comme tribunal.

Remplacez l'amibe par une cellule de votre corps. Est-ce que cette cellule est moins innocente qu'une amibe ? Êtes-vous prêt à l'envoyer aux assises si elle déraille ? Je vais supposer que vous êtes saines et sains d'esprit.

Cette cellule est innocente d'exister, que ce soit une cellule de la peau, une cellule du foie, un globule rouge ou blanc, et même un neurone. Ce sont des cellules vivantes, elles sont actives. Elles agissent. Elles n'ont pas demandé à exister. Elles sont innocentes d'exister et de leurs actes sur Terre et dans notre corps. Pour mon corps j'en suis absolument certain. Je n'ai aucun moyen intelligent pour communiquer avec elle.

Il paraitrait donc que nous sommes constitués de quelques mille milliards de cellules innocentes individuellement de leurs existences et de leurs actes. Et comme pour les amibes, la somme ne change pas la valeur, elle ne change que la nature du mécanisme qui résulte de l'addition des mécanismes simples. Cela reste un mécanisme. Pouvez-vous me dire comment je pourrais devenir responsable et éventuellement coupable de la somme d'actions innocentes ?

Si vous pensez à la notion de rétroactivité, n'ayez crainte, je vous rassure sur ce sujet. Le résultat de l'activité ne modifie pas ce qui la produit, mais éventuellement la production à venir (sinon nous pouvions imaginer le voyage dans le passé). De cette manière, l'asticot que nous sommes, s'il perçoit un mur réagit après l'avoir perçu. L'honneur est sauf et l'innocence d'exister reste.

Et surtout, ne rajoutez rien par-dessus tout ça, car si c'est vous ou autrui qui l'ajoutez, j'en serais toujours aussi peu responsable. Dans tous les cas, je n'ai désiré ni les cellules qui me composent ni votre enduit immatériel qui ne rajoute rien à l'affaire d'aresponsabilité dans laquelle nous baignons tous.

Ne vous en faites pas, je ne vais pas me formaliser si vous n'appréhendez pas quelque chose d'aussi simple à comprendre. Mais je serai déçu qu'un de mes compagnons de misère humains ait des difficultés à la compréhension de ces quelques mots.

Fin – E. Berlherm




samedi 10 décembre 2022

Droit au Logement


Légifrance → « Art. L. 300-1. - Le droit à un logement décent et indépendant, mentionné à l'article 1er de la loi n° 90-449 du 31 mai 1990 visant à la mise en œuvre du droit au logement, est garanti par l’État à toute personne qui, résidant sur le territoire français de façon régulière et dans des conditions de permanence définies par décret en Conseil d’État, n'est pas en mesure d'y accéder par ses propres moyens ou de s'y maintenir.

Ce droit s'exerce par un recours amiable puis, le cas échéant, par un recours contentieux dans les conditions et selon les modalités fixées par le présent article et les articles L. 441-2-3 et L. 441-2-3-1. ». 

Implication de « l'innocence d'exister » sur le droit au logement

Si on expulse une personne de son logement, c'est parce qu'elle ne peut payer le loyer (entre autres raisons du même acabit). Ce sont toujours des raisons légales. C'est-à-dire que la société, par une loi qu'elle a elle-même pondue de façon sordide, expulse son propre associé d'un logement qui lui est dû, du fait que cet associé a été contraint d'exister par cette société même !!! Ouah ! C'est déjà époustouflant de stupidité de faire une loi donnant le droit au logement alors que vous, la société, avez contraint cette personne à exister, mais c'est encore plus ignoble de ne pas le faire en simplement lui proposant un autre logement et en la déménageant avec précaution, amabilité, et gratuitement bien entendu. Bande d'animaux féroces et sans cervelle !

L'expulsion d'un logement, c'est l'équivalent d'un exil forcé, d'un bannissement, d'une exclusion, d'un rejet, d'ostracisme. Société ! Tu es conne !

Si la Terre était un pays, ces immondes salopards de gouvernants capitalistes seraient capables de vous expulser dans l'espace pour défaut de paiement de location d'une minuscule parcelle de planète !

Mais pourquoi doit-on payer un loyer ? Cela parait normal dans les conditions de vie actuelles de devoir payer un loyer, mais est-ce vraiment normal puisqu'on m'a imposé l'existence pour servir la société, qui a donc, je suppose, besoin de moi pour la servir en bonne santé. Et comment être en bonne santé sans un toit sur la tête (et sans air, et sans eau, et sans nourriture) ? Nous ne sommes plus dans la préhistoire, que diable ! Sinon pourquoi m'a-t-elle mis au monde, cette étrange société qui m'impose l'existence et qui a imaginé les droits humains par la même occasion ? Pourquoi m'a-t-elle fabriqué avec les risques que moi je cours ? Avant d'être fabriqué évidemment je ne courais aucun risque puisque je n'existais pas, alors pourquoi me les faire courir ? Pourquoi m'installez-vous dans une société soi-disant humaniste qui n'est pas capable de m'assurer un toit sur la tête ?

La société existe déjà. Ce n'est pas mon cas, alors elle me fabrique, sans me demander mon avis évidemment, pour sa pérennité et me demande d'être une personne qui ne réfléchit pas à certains sujets ; comme, par exemple, celui de « l'innocence d'exister », celui de « l'aresponsabilité », et aussi celui de la « pérennité du non pérenne » (je parle de l'humanité). Pour son malheur, pardon non, pour son bonheur, je réfléchis à haute voix, et je transmets.

La société me fabrique imparfait, m'éduque imparfaitement, m'installe dans son paradis infernal et il faut que je mérite de poursuivre la vie qu'elle m'a imposé ! Mais je ne t'ai rien demandé, moi ! Ne me fous pas au monde pour te servir, immonde machin sans âme ! Payer pour survivre est du chantage, puisque vivre sans toit, sans manger, et sans boire fait immanquablement souffrir. Pourquoi, société, m'as-tu fabriqué avec un estomac, le potentiel d'avoir froid, le sens de la douleur et de la souffrance ? Pourquoi, puisque tu m'as fabriqué n'as-tu pas prévu ce qu'il me fallait pour vivre ? As-tu choisi d'être humain ou animal ? Fais ton choix ? Loi ou pas loi, droit ou pas droit ?

Le droit à la sécurité et au logement est supérieur au droit à la propriété, surtout quand le propriétaire est multipropriétaire. Parce qu'avant d'être propriétaire il faut exister tout comme un locataire. On peut se demander comment une personne peut être propriétaire et appartenir à la Nation France, et une autre personne être également Française dans les mêmes conditions de naissance (dans les deux cas, il faut avoir été fabriqué sans l'avoir demandé), mais devenir un locataire. Comment mériter ou démériter quand ni l'un ni l'autre n'a demandé à exister ? Mystère du labyrinthe mental humain !

(et d'ailleurs à propos de la propriété, je vous recommande de lire mon article sur « la propriété c'est le vol » ; j'ai ajouté quelques compléments à l'analyse de ce cher Proudhon. Le lien est dans la présentation. N'oubliez pas que si vous préférez ne pas entendre ma voix, vous pouvez couper le son ou aller lire ce texte sur le blog.)

Le droit au logement est inhérent à l'existence qui a été imposée pour le service social par la société même qui a autorisé ma fabrication donc mon existence.

Les personnes ne peuvent être expulsables tant qu'un autre logement équivalent ne leur a pas été proposé. D'ailleurs personne ne devrait et ne mérite d'être expulsé. La société n'a donc pas prévu que j'allais exister.

Quoi ! de 700 000 à 800 000 personnes naissent et meurent en France chaque année et le phénomène n'a pas été prévu ? Stupéfiant! Voilà, c'est fait, je vous le dis, je l'ai prévu. C'est aussi valable pour l'année à venir. Alors au boulot. Préparez l'hébergement de ces personnes que vous contraignez à exister et à crever. Donnez-leur un logement et une bière agréables.

Chaque être humain est notre associé et a été coopté par la société avant même son existence. L'avenir et la sécurité des personnes doivent être assurés avant même que la procréation soit décidée. L’État doit assurer ce que les parents ne peuvent réaliser. L’État doit vérifier que les enfants seront bien traités par la société et chacun de ses membres avant qu'un enfant soit mis au monde et doit lui procurer le bienêtre, car c'est un devoir de l’État et de la Société que l’État représente.

Puisqu'on nous impose l'existence pour servir parents et surtout la société, pour quelle raison cette dernière n'assure-t-elle pas notre existence dans le bienêtre ? Et dans la notion de bienêtre, il y a bien évidemment un toit sur la tête. Donnez le toit que vous avez promis implicitement en reconnaissant les droits humains ; donnez-le à tous les individus. Aucun ne devrait être un esclave social par chantage à la souffrance ! Le froid, l'humidité, la saleté sont des moyens de chantage contre ceux que vous mettez au monde. Beurk !

Fin – E. Berlherm

vendredi 9 décembre 2022

La Pensée est Matérielle – Saison 1 - Épisode 1


L'innocence d'exister, c'est d'abord l'innocence de sa propre pensée, par exemple 3 fois 9. Pouvez-vous dire où se situe chacun des mots de la phrase précédente, et leur signification, dans votre mémoire, ainsi que le résultat de la multiplication ? Si vous ne le savez pas, d'où viennent-ils et que produisent-ils sur vous alors qu'ils sont en vous sans que vous sachiez où ? Et vous, ce vous dominant votre pensée et votre corps, vous qui êtes censé penser librement, où vous situez-vous dans votre propre cerveau, afin que cette liberté qui doit être contrôlée par vous le soit effectivement ?

Le texte qui suit débute une série potentielle sur le fonctionnement de la pensée. Ce serait de la prétention de ma part d'avoir fait cette recherche et de vous en parler si la pensée était quelque chose d’extraordinaire, mais ça ne l'est pas. L'univers ne fait rien de compliqué, et nous sommes « de » l'univers. Nous nous embrouillons tout seuls, les humains sont doués pour ça.

Les animaux ne cherchent pas à savoir comment fonctionne leur pensée quand ils en ont une, mais quand un animal possède une forme de pensée ne devrait-il pas chercher en priorité comment elle fonctionne ? Le cerveau n'est-il pas l'organe le plus important ? Alors, cherchez-vous ? (logiquement et méthodiquement.) Si l'on ne sait pas comment fonctionne la pensée, à quoi sert de penser et surtout d'imaginer qu'on puisse avoir raison envers et contre tout, c'est-à-dire « croire » ? Phrase qu'il y a un certain temps que je n'avais prononcé : « Avant de croire à quoi que ce soit, il faut commencer par vérifier que l'on est effectivement libre de penser. »

Un automate est une « chose » que l'on dépose quelque part et qui fonctionne sans se poser de questions sur les raisons de son existence et de son fonctionnement. La plupart des humains sont ainsi. Ils acceptent leur existence, et ne cherchent pas à savoir le pourquoi et le comment ils vivent et ils pensent. Ils sont déposés ici ou là sur la planète et à telle ou telle époque. Ils fonctionnent telles des machines. Ils sont de simples machines. Si vous qui me lisez ou m'écoutez vous n'avez pas déjà commencé cette recherche existentielle capitale (au vrai sens du terme), voilà quelques éléments sur le fonctionnement de la pensée qui pourraient vous intéresser :

La pensée est matérielle, et ne peut être que matérielle « par définition ». La matière est ce qui interagit. Quand ça n'interagit pas, ce n'est pas connaissable. Et ce qui n'est pas connaissable n'a aucun intérêt (sauf pour le roman fantastique ou la personne mystique). La pensée se répète, elle est donc mémoire. La mémoire est matérielle. La conscience se répète, elle est mémoire, elle est matérielle. La perception se répète, elle est mémoire, elle est matérielle. Vos idées sont matérielles puisque constituées de matière.

Une chose importante à savoir est qu'il ne peut y avoir un interpréteur dans l'interpréteur, car si vous cherchez un interpréteur des informations dans le cerveau, il faudra vous demander comment cet interpréteur fonctionne et comment il possède les informations de décodage des informations qui lui parviennent (le cerveau n'est pas un emboitement infini de poupées Matriochka). Notre corps est l'organe de la pensée, car il n'y a pas de raison de distinguer un neurone d'un autre neurone, un circuit nerveux d'un autre circuit. Le corps entier est l'interpréteur du monde. Nous n'avons pas d'interpréteur installé à la construction. Cet interpréteur du monde, c'est nous dans notre globalité, et il est, nous sommes, construits de A à Z par notre mère qui a juste copulé pour lancer la fabrication. Il ne reste plus qu'à comprendre comment se configure l'interpréteur du monde que nous sommes.

Au bout de huit jours chez les acheteurs, aucun des ordinateurs, (sortis d'une même usine et parfaitement identiques à la construction, quasiment dans les moindres détails), ne possèdent les mêmes fonctionnalités et mêmes données. Chez les humains, tout est différent dans les détails aussi bien à la construction que dans la première semaine de fonctionnement, même si nous sommes semblables morphologiquement. Des jumeaux parfaits deviennent rapidement différents, même si vous n'êtes pas capables de les différencier superficiellement (le corps est, avant tout, sous la peau. La peau n'en est que la surface).

La structure anatomique et morphologique de l'animal est en relation directe avec son potentiel d'action. Il en est de même pour nous. Si nous avions des ailes, nos comportements seraient en accord avec la structure nerveuse que nécessite l'utilisation des ailes ; et notre pensée serait différente, nos sociétés seraient différentes, et nos politiques totalement différentes. La mémoire est structurelle et la pensée s'établit en fonction de cette structure mémorielle.

Il y a quelques milliards d'années sur Terre apparaissait la première cellule capable de se reproduire (quasiment) à l'identique. À partir de ce moment, ce que nous appelons « la vie » s'est répandu sur la planète. La multiplication a été quasi exponentielle et donc probablement extrêmement rapide. La planète a été entièrement occupée par les monocellulaires. Les tempêtes, les courants marins ont disséminé les cellules à travers le globe, et quand les conditions étaient viables elles se divisaient, grossissaient et recommençaient la division indéfiniment.

La structure moléculaire des cellules étant complexe, elles sont fragiles. La fragilité conduit à l'instabilité (l'instabilité relative est le principe premier de l'existence). Les cellules évoluent. De multiples types de cellules apparaissent. L'évolution n'est qu'une conséquence de l'instabilité, et si nous n'avions pas été bloqués par les religions, nous aurions dû le découvrir depuis longtemps. L'évolution est normale. La bonne question est : comment se fait-il que certaines espèces soient plus stables que d'autres. Et en connaissant la rapidité d'évolution de l'humain (toutes les sous-espèces qu'a produites cette branche animale), sans parler de sa stupidité, on peut se demander si son avenir n'est pas bouché...

Dans un milieu restreint, les cellules ont dû rapidement crier famine. Il leur restait deux solutions, aller voir ailleurs donc se déplacer, ou cannibaliser la voisine. Les deux solutions ont été adoptées et quelques autres comme celle du myxomycète qui est une cellule géante avec de multiples noyaux.

Il y a aussi la coopération. Nous humains, comme tous les multicellulaires, sommes des assemblages de cellules qui ont coopéré pour survivre. Ce n'est pas une coopération raisonnée. C'est une coopération mécanique. En tant que rationaliste donc matérialiste, je suppose que cette agglomération s'est produite et a prospéré parce que c'était mécaniquement possible. Ce n'est pas une opération divine qui a agencé tous ces multicellulaires qui ont été nos précurseurs.

Pour nourrir les cellules au centre d'une masse cellulaire il faut soit que les cellules se déplacent dans la masse afin que chacune puisse gagner l'interface (comme les manchots qui se protègent du froid en Antarctique), soit qu'elles soient alimentées par les cellules en périphéries, donc un système de propulsion de la nourriture des bords vers le centre, le futur système sanguin. Pour que l'ensemble qui a besoin de plus de nourriture puisse en trouver, il fallait une sorte de coordination mécanique pour le déplacement, une flèche que l'ensemble des cellules agglomérées suivait, ce fut la tête et le système nerveux.

Les cellules se sont spécialisées selon leur position. Mais pour conserver les acquis, il fallait un système mémoriel de la morphologie et de l'anatomie du multicellulaire, ce fut l'ADN qui représente donc la mémoire structurelle de cet amas matériel, car ce n'est que de la matière. Je suppose qu'il a fallu pas mal de temps, d'innombrables essais et erreurs avant que la cellule avec son ADN produise un multicellulaire sensiblement identique à la « génitrice ».

Que signifie « je me contrôle » ? Est-ce que « je » contrôle « me » ? C'est-à-dire « je » contrôle « moi » ou plutôt « je » contrôle « je » ? Mais qu'est-ce que ça peut bien pouvoir dire ? Si « je numéro 1 » contrôle « je numéro 2 », comment peut-il y parvenir ? Soit les deux « je » sont identiques, soit il y a deux personnes en une. C'est incompréhensible (en apparence). Il y a plutôt encore une tentative d'embrouiller le logicien, qui ne se laisse pas abuser, soyez rassuré !

Fin de cette première partie sur la pensée, d'autres devraient venir, si j'ai un avenir.

E. Berlherm