La Genèse de l’univers et du couillon
Au tout début de l’éternité, et même quelques instants avant (durée non précisée), fut Mordioux le Théophage, le dieu Mangeur de dieux. Il était sur le point de résoudre la question existentielle « Pourquoi suis-je plutôt que rien ? » quand surgit le premier dieu de la longue lignée des apparitions divines, venant de rien, fait de rien, et s’installant dans ce même rien, auquel il ne laissa même pas la moindre étincelle d’éternité pour prendre assise dans le néant. Il le phagocyta instantanément, le digéra et rota. Bon appétit !
Il ne fit que roter en silence, car l’air n’était pas encore apparu et le son ne se propageait pas, on s’en doute. Que le son fût ! Fut son premier acte créateur après avoir entendu que le son manquait à son monde infini. Ce n’est pas pour cela qu’il put entendre le deuxième rot, car il avait oublié de se créer des oreilles. Que l’oreille fût ! Ce n’est pas pour cela qu’il entendit son troisième rot, car il n’avait pas encore de cerveau pour interpréter les signaux sonores. Que le cerveau fût !
Il fit ainsi quelques bons repas (que la bouche et l’estomac fussent rétroactivement !) surtout quand s’enchainèrent les quelque 330 millions d’avatars de Vishnou. Commença alors la longue défécation de l’univers, ou diarrhée cosmique (que le cul fût !), que les initiés appellent le Destin Intestinalement Intelligent ou DII. Nous humains appelons ce divin geste, la Création.
Pourquoi ? Parce que !
Mordioux le Théophage était parfait. Et même ses imperfections étaient parfaites. Il ne pouvait donc admettre plus grande perfection que lui-même, ni plus vaporeuses imperfections.
Que la lumière fût ! Pourquoi ? Parce que c’est joli, quand on vous dit que c’est joli ! Là-bas sur un crottin dispersé par la queue de l’hippopotame divin prospérait l’homme qui ne tarda pas à créer, artistiquement parlant, un miroir. Et Mordioux se vit tel qu’il était, parfait et déesque. Plus déistique que tous ceux qu’il avait phagocytés. L’instinct de consommer du dieu le prit aux tripes et il commença à s’ingérer. C’est là que le prophète apparut. Que le prophète fût ! Que le phallus fût ! Que les tétons fussent ! Que la main fût !
Pourquoi ? Parce que !
Comment ? Les voies de Mordioux sont pour longtemps impénétrables puisqu’il a fini par se bouffer et se déféquer en totalité. Il n’a même pas laissé le moindre écrit, pas de Tables de la loi, pas de commandements, pas de livres sacrés, pas de versets sataniques, ni aucune recommandation à ses créatures intestinales, juste quelques bouffées de lui-même qui planent encore dans l’univers, et qu’il faut savoir intercepter et interpréter. Chose que j’ai découverte par le plus grand des hasards, moi son seul prophète déclaré et adoubé par mes pairs.
Mordioux le Théophage finit donc athée avec extase en exprimant son dernier souffle.
L’Armageddon du couillon
Quatorze milliards d’années après le premier pet divin, que les humains appellent Bigbang, le couillon couillu s’ébranla en masse. Il eut mieux valu qu’il se branlât plutôt qu’il copulât pour éviter l’overpopulation de la souffrance, mais l’homme ne tint pas compte des signes précurseurs.
Pourquoi ? Parce que ! Réponse intelligente à l’image de son divin créateur, même niveau intellectuel. Que la connerie fût !
Voici comment je prophétise. Voilà ma recette : dans un fut de dix litres en bois de chêne, parfaitement stérilisé. Un litre de Chartreuse verte, je vous déconseille la jaune pour l’expérience. Dix décilitres de Suze citron fraichement distillée. Deux litres de rhum paille de vingt ans d’âge, provenance martiniquaise. Une mésange bleue et son araignée rose-vert. Cent grammes de sueurs de pavot afghan saigné sur pied de vos propres mains. Un litre de calvados de chez nous, France de gauche. Et n’oubliez pas cent grammes de thé vert indispensable. Mélanger le tout fermement dans le sens rétrograde. Glissez un crapaud-buffle vivant par la bonde, ne vous inquiétez pas âme sensible et zoophile il ne le restera pas longtemps. Obturer. Cirer. Laisser vieillir 69 ans. Puis buvez le tout d’un trait. Si vous ne trépassez, vous prophétisez, je vous le garantis. La méthode est la même pour chaque prophétie, la recette variant à peine. Mais ne doutez pas un instant que la vérité sorte de ma bouche puisque je fus certifié prophète par le Théophage lui-même lors de son unique et ultime télépathie. Que la télépathie fût ! Que la prière fût ! Que la croyance fût ! Que le mensonge fût ! Que le fut fût !
L’intestin divin avait tout prévu, de l’évolution de la bactérie initiale à l’Armageddon humain qui en était la juste fin. Destinée, non, Évolution déterminée par les mécanismes de l’horloge universelle induite par le puissant jet anal. Personne n’étant capable de tout prévoir dans les moindres détails, mais tout étant déterminé dans les moindres recoins sans que cela soit prévisible, cela revient au même pour les résultats, mais les couillons ne s’en aperçoivent pas et prennent l’un pour l’autre.
Pourquoi ? Parce que !
Je vous le dis, en vérité. Les armées se mettent en place. Huit super Milliardaires super esclavagistes, Quatre Religions prétentieuses infaillibles, Huit Nations géantes belliqueuses. Le compte est bon. Deux huit et un demi huit ce sont deux fois l’infini debout encadrant la nullité.
Pourquoi ? Puisque je vous le dis. Puisque c’est écrit, je viens de l’écrire. Je suis prophète oui ou merde ! Ne suis-je l’envoyé de Mordioux le Théophage, le seul et l’Unique ?
Prière : Mater noster : Révélation : Seules les femmes créent la vie : CQFD : Mordioux la Théophage est une femelle : Que le vagin et l’utérus fussent pour la reproduction, et le clitoris pour le plaisir (rétroactivement évidemment) ! Rien ne vaut une bonne masturbation. Que la masseturboaction fût ! Que le plaisir fût !
Un humain est une bulle de flotte en surfusion à la surface de la poêle à frire Terre. Plus il y a de bulles, plus ça chauffe, car plus c’est chaud, et vice versa. Réchauffement climatique et surfusion du couillon. Tout est lié, tout s’explique clairement, nul n’est besoin d’être prophète pour dessiner la fin du poème cataclysmatique humain. Que l’Armageddon fût ! Que la fin fût ! Amène !
Fin – E. Berlherm
Que l’universolisme fût ! Que le rationalisme fût !
Que la création du Fut fût ! À ta santé !
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