Bébés
médicaments
Définition
de « bébé médicament » captée sur Doctissimo:
« Un
nouveau-né capable de sauver son frère ou sa sœur d'une maladie
grave, voilà ce que signifie l'expression de "bébé
médicament" ou "bébé du double espoir". Si ce terme
peut parfois choquer, il est aujourd'hui possible de concevoir un
enfant possédant de telles caractéristiques. »
Un
embryon peut être choisi selon ses spécificités (donc après la
fécondation de l'ovule et plutôt que de l'avorter il est
sélectionné pour soigner un membre de la fratrie gravement malade).
Cela permet de soigner un frère ou une sœur porteurs d'une maladie
génétique sans remède. Sa fabrication (sa mise au monde) autorise
par exemple une greffe de sang du cordon ombilical ou de moelle
osseuse pour le frère ou la sœur incurable sans cela. Le premier
bébé médicament est né en 2000 aux USA, la France a autorisé la
fabrication d'un enfant médicament en 2006.
Cette
autorisation de procréer un bébé médicament suppose que le bébé
médicament sera (relativement) sain. L'embryon est même mis en
route pour cette raison : il faut qu'il soit indemne de la
maladie de son ainé. La personne est donc fabriquée pour « servir »
ses parents et sa sœur ou son frère, et la société par la même
occasion, car si l'on peut soigner l'enfant malade, cela fera autant
de moins à payer tout au long de sa vie par des soins souvent lourds
et couteux. Le premier avait déjà été fabriqué pour le service
parental et social, il n'y a donc pas de grandes différences de
conception (c'est le cas de le dire) entre le premier et le second.
Le
premier avait été loupé, et comme cela porte préjudice à la
famille et à la société statistiquement, on lance la fabrication
d'un autre pour rattraper le coup. Si les parents étaient dans la
normalité, avec le bébé sain à venir, cela fera du 25% loupé. On
reste dans les normes mondiales. Trois pour faire tourner la nation
et le quatrième qui servira à occuper quelques membres de la même
nation.
Fabriquer
un bébé (une personne), un seul, n'est pas une obligation. Personne
n'y est obligé (excepté les femmes violées vulgairement ou
patriarcalement). Avant que ce bébé soit fabriqué, sa vie n'avait
pas de sens puisqu'il n'existait pas. Donc le fabriquer sans raison à
ses très grands risques (et aussi celui de la mère) est carrément
stupide, c'est animal donc stupide, mais quand c'est humain,
c'est-à-dire quand l'acte est analysable logiquement,
compassionnellement, c'est immonde.
Un
dessin vaut mieux qu’un long discours :
Ce
rectangle (vous ne voyez pas un rectangle ?) représente les
quelque 140 millions de personnes qui sont fabriquées chaque année
sur Terre en ces dernières décennies de folies. La partie à droite
est encombrée de formes colorées représentant les humains censés
être normaux, et à peu près bien portants.
La
partie étoilée à gauche représente les handicapés de naissance,
les plus gravement infirmes, les plus douloureusement sabotées par
leurs parents avec l'assentiment social et votre propre accord. Cette
part gauche de l'humanité a toujours existé, plus ou moins
importante, mais a toujours existé.
Quand
vous lancez la fabrication d'un enfant, le vôtre (qui ne vous
appartient pas), vous acceptez ces millions de handicapés comme une
nécessité pour la pérennité de votre espèce, pour la pérennité
de votre nation, pour la pérennité sociale, pour la pérennité de
vos idées, pour la pérennité des mécanismes de l'univers (dois-je
vous demander à quoi servent ces différentes pérennités ?).
Vous êtes complices du crime infini de leur fabrication.
Avant
de lancer la fabrication d'un enfant, avez-vous ouvert les yeux sur
leur sort ? Avez-vous fait un tour (tel un touriste du malheur)
dans un hôpital, dans un centre pour handicapé physique ou mental,
une école pour enfants inadaptés, une simple petite excursion sur
le site de l'OMS, sur celui de handicap international ? Vous ne
voyez pas de handicapés autour de vous, c'est qu'ils sont cachés
(condamnés au confinement à perpétuité pour cause d'impéritie
des fabricants).
Je
reviens à mon quasi rectangle ci-dessus. La part de handicap de
l'humanité est une certitude. Je dirais une habitude. Nous ne
pouvons faire sans. Chaque couple, chaque femme, quand ils ébauchent
leurs nourrissons, l'espèrent au moins normal, l'imagine même
supérieur. En fait, ils jouent aux dés à quatre faces sur le dos
du marmot qui n'est pas encore une personne puisque ce jeu est
interdit sur la tête des humains non consentants. L'humanité elle,
ne joue pas au dé. Le sort d'une part d'entre elle est d'emblée
inéluctablement joué.
Pour
que les normaux existent et fassent tourner quelque chose qui n'a
aucune utilité dans l'absolue, ils doivent faire exister le handicap
et obliger à souffrir son porteur
i-n-c-o-m-m-e-n-s-u-r-a-b-l-e-m-e-n-t (au vrai sens de l'adverbe).
Si
un individu joue à la roulette russe, par contre l’État ne le
fait pas. Il ne joue pas. Il coupe la poire en quatre. Il ne désigne
personne en particulier pour subir le malheur du handicap. Mais ce
quart sera handicapé gravement. Pire qu'à la guerre. Pire que le
confinement servant à sauver quelques milliers ou dizaines de
milliers de personnes. L'humanité est handicapée, elle souffre,
mais les États s'en foutent. La souffrance est virtuelle pour eux
puisqu'ils ne la ressentent pas directement. (Pour rappel, un quart
de huit-milliards de personnes, cela doit faire aux alentours de
deux-milliards. Les entendez-vous chuchoter leur douleur ?)
Ce
quart de handicapés pourrait être sauvé, mais l’État a besoin
de sa propre pérennité sans utilité (la continuité de l’État).
Alors il préfère conserver le tabou sur le sujet existentiel.
L’État fait tout ce qu'il peut pour conserver le peuple dans
l'ignorance de la question existentielle dont les philosophent
parlent pourtant depuis des milliers d'années. À quoi sert
d'exister ? Réponse : à rien. Alors, pourquoi faire
souffrir tant de gens ? Réponse : je dois poursuivre.
Quoi ? Réponse : l'existence de l'inutilité.
Pourquoi
obéir à l'ordre d'exister de l'univers ? Réponse : je
suis une personne libre d'obéir si ça me chante, au détriment des
souffrants (il s'agit du même genre de libéralisme que le
monétaire, toujours au détriment des autres. Libéralisme animal =
loi du plus fort.)
Nous
sommes tous des bébés médicaments. Nous servons à colmater les
brèches de la nation que sont les vieux qui meurent sans gaité de
cœur. Nous sommes fabriqués pour soigner la psychopathologie de nos
parents. Sans nous ils s'ennuieraient. Sans nous leurs libidos
auraient des lacunes. Sans nous l'idée de pérennité que la culture
leur a mise en tête leur provoquerait un traumatisme profond.
Nous
devons faire gonfler le ventre de nos mères, qui se plaindront de
leur propre souffrance. Tu accoucheras dans la douleur. Ne mérites-tu
pas de souffrir si c'est pour participer à ce carnage du handicap ?
Voyez ces dizaines de milles ventres gonflés à terme expulsant ce
jour (aujourd'hui comme demain) les souffreteux pour le service
national.
Société
= associés = complices.
Merci.
E.
Berlherm
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