samedi 14 avril 2018

Liberté d’expression


Rappel de la loi :

La liberté d’expression est définie par la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 qui affirme que « Tout individu a droit à la liberté d’opinion et d’expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considération de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d’expression que ce soit. »

L’article 10 de la Convention européenne des droits de l’homme (CEDH) confirme la liberté d’expression en disposant que « Toute personne a droit à la liberté d’expression. Ce droit comprend la liberté d’opinion et la liberté de recevoir ou de communiquer des informations ou des idées sans qu’il puisse y avoir ingérence d’autorités publiques et sans considération de frontière. »

Le Conseil Constitutionnel a précisé en 1994 que la liberté d’expression est une « liberté fondamentale d’autant plus précieuse que son existence est une des garanties essentielles du respect des autres droits et libertés. »

Article 19 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques adopté en 1966, la liberté d’expression peut « être soumise à certaines restrictions, qui doivent toujours être prescrites par la loi et être nécessaires. »

La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) énumère les restrictions que les États sont en droit d’apporter à la liberté d’expression. Ainsi, les restrictions doivent être fondées sur :
l’intérêt public : sécurité nationale, intégrité territoriale, sûreté publique, défense de l’ordre et prévention du crime, protection de la santé, protection de la morale, etc.

La protection de la réputation ou des droits d’autrui : protection des informations confidentielles, protection du droit à l’image, protection de la présomption d’innocence, etc.

Exemples de limites à la liberté d’expression :
Le devoir de réserve des agents publics, qui doivent faire preuve de neutralité ;

la protection des personnes et des droits de la personnalité : la diffamation, l’injure, l’atteinte à la vie privée, la provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence, l’apologie des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité, des crimes de réduction en esclavage ou d’exploitation d’une personne réduite en esclavage ou des crimes et délits de collaboration avec l’ennemi, la négation, la minoration ou la banalisation de ces crimes (articles 29 et suivants de la loi du 29 juillet 1881), etc. ;

la liberté d’expression cinématographique est subordonnée à la délivrance d’un visa de censure préalable à l’exploitation des films ;

la protection de certains intérêts publics fondamentaux : interdiction de la publication de certains documents relatifs aux secrets de la défense nationale, interdiction de la publication de certains documents concernant des affaires judiciaires en cours, etc.


Mon analyse sur la liberté d’expression :

Trois types de liberté sont envisageables : 1) La liberté sociale est le fait que nos actions sont limitées par celles des autres qui possèdent la même liberté que nous. 2) La liberté motrice, notre autonomie, est le fait que nos actions sont limitées par nos capacités motrices dans notre environnement. 3) Le troisième type, la liberté mentale est impossible, car aucune action ne permet de l’envisager, il n’y a pas de possibilité pour que la pensée active la pensée, puisque la pensée est le produit des activités matérielles internes massivement parallèles de myriades de particules regroupées en atomes, associés en molécules, puis en cellules toutes vivantes simultanément et hors conscience. Conscience qui est elle-même le résultat des activités neuronales. (Voir l’article sur le libre arbitre.)

Ma définition de « liberté d’expression » : la liberté d’expression est une activité musculaire. C’est d’abord une liberté motrice. Nous ouvrons ou fermons la bouche en modulant des sons, ou nous écrivons des signes, qui prennent une signification dans la tête des auditeurs ou lecteurs.

Émettre énormément de décibels (en vociférant) est une action que l’on produit sur l’exérieur, et c’est une liberté d’expression contrôlée par la loi, c’est donc une liberté sociale contrôlée. Mais ce n’est pas que le mouvement musculaire qui importe et l’action sur l’extérieur qu’elle produit. C’est le sens que prennent les mots prononcés ou écrits dans la tête d’un autre individu. La liberté d’expression est donc à la fois une liberté motrice et une liberté sociale.

Il y a trois types de loi, d’abord pour rappeler que chacun à le droit à la liberté d’expression, ensuite des lois pour limiter la liberté d’expression dans certains cas, et puis des lois pour punir. Si la liberté d’expression a d’abord été limitée c’est parce que certains dictateurs et éducateurs y ont trouvé un intérêt. Quel intérêt cela aurait-il si le libre arbitre existait effectivement, puisque le choix des personnes doit se faire en toute conscience et toutes connaissances, et non sous la contrainte ?

Restreindre la liberté d’expression, c’est avouer, sans le dire, que l’on sait que le libre arbitre n’existe pas, et qu’on ne veut pas que celui qui parle ou écrit modifie le contenu du cerveau de celui qui capte l’information. Si le libre arbitre existait le contenu de la mémoire des personnes n’aurait aucune importance, puisque le choix de la personne s’effectuerait sans manœuvre extérieur, et donc même à l’intérieur de son propre cerveau.

Or ce n’est pas le cas. Nos activités physiques et mentales sont liées. Quand le contenu du cerveau est modifié, le comportement est modifié. Nos éducateurs et nos gouvernants le savent parfaitement. D’où la croyance de certains dictateurs qu’ils peuvent contrôler précisément non seulement les actions physiques mais la mentalité de leurs sujets. Mais le cerveau humain est bien trop complexe. Il n’est pas formatable aussi parfaitement qu’un ordinateur. Et finalement tout fini par se transmettre et se savoir sur toute la planète. Taire un sujet n’est pas rentable. Si le sujet est valable il améliore le système et la société, s’il ne l’est pas le débat permet de trouver rapidement les erreurs d’argumentation.

Question : pourquoi y a-t-il des lois pour limiter la liberté d’expression et des lois qui rendent les gens punissables, puisque en écrivant la loi les législateurs admettent que les gens ne sont pas responsables de leurs actes ? (Il est vrai que les législateurs eux-mêmes ne sont pas responsables de leurs absurdités !)

L’éducation doit nous apprendre à ne pas subir les manipulations. Il existe des méthodes que le rationaliste possède, mais rien n’est parfait surtout dans ce domaine, personne ne peut se surveiller constamment. Les commerciaux et les politiciens sont très forts dans cet exercice de manipulation mentale au moyen de la pub, des slogans, et des émotions primaires. Pour veiller au grain et aux manoeuvres subtiles, il faut surveiller son propre ressenti émotionnel à toutes les informations importantes, et les insidieuses.

Un nouveau-né est vierge de connaissances culturelles tel un livre blanc. Le bébé, puis l’enfant, puis l’adolescent, possèdent beaucoup moins d’informations qu’un adulte, leurs choix sont donc plus restreints que celui de l’adulte, qui lui-même ne possède pas toutes les informations, et de beaucoup. L’adulte n’est pas omniscient, donc ses choix imparfaits, dans son intellect analyseur imparfait, se font sans connaître tous les paramètres.

Nous ne pouvons pas choisir de penser ce que nous voulons, car les neurones fonctionnent sans savoir que nous existons, et notre pensée résulte de leur activité foisonnante. Mais si nous apprenons à le faire (en ayant eut le cerveau modifié par nos éducateurs) nous pouvons à peu près contrôler ce que nous exprimons. Ce « nous » est un élément de notre cerveau qui a été façonné par un long apprentissage qui ne cesse de se peaufiner qu’à la fin de la vie. La conscience est elle-même un mécanisme acquis et intégré dans notre cerveau. La conscience est un genre de focalisateur sur le champ mental de l’instant, et qui fait la liaison entre le « moi » et l’idée ou le mot ou l’image, etc.


Pourquoi la liberté d’expression est-elle nécessaire ?
Sans liberté d’expression la vérité ne circule pas, ne se trouve pas et ne s’établit pas : (Voir l’article sur la vérité) La vérité n’est pas un objet ni un évènement. La vérité est une description de ces objets ou évènements. La vérité passe par un langage, quel qu’il soit (parole, écriture, signe, image, etc.) La vérité cherche à établir une correspondance aussi exacte que possible entre l’objet ou l’évènement et sa description par un langage quelconque. La vérité est une relation que l’on fait à soi ou à un autre que soi.

La vérité ne peut jamais être absolue, elle est toujours restreinte, car incomplète. Elle est toujours subjective, et donc diffère selon les individus, puisqu’il y a autant d’interprétations que de collecteurs d’expériences, c’est-à-dire de personnes. Comme il y a autant d’interprétations que d’individus, il doit y avoir autant d’individus que possible pour donner leur avis sur les informations avant qu’elles ne deviennent des vérités reconnues qui ne seront jamais quoi qu’il en soit des vérités absolues. Il faut faire circuler les informations (peut-être des vérités) pour les vérifier, c’est une nécessité vitale pour l’humanité.

La culture est un sytème de partage des informations. Pour que la culture se transmette avec un minimum d’erreur, il ne faut pas fausser les informations ni empêcher qu’elles ne soient transmises. Les vérités s’établissent au moyen des vérités précédentes. Et de vérité en vérité nos connaissances progressent dans la bonne direction. Nous baignons tous dans la culture qui nous précède et sommes imprégnés progressivement dès notre naissance de ce que contient la culture.

Sans liberté d’expression il n’y a pas de rationalité. Quand des vérités sont sabordées, c’est l’ensemble du système qui est faussé. La nation et l’humanité y perdent. Les dictateurs, censeurs d’idées, âbétissent leur propre pays. Les parents sont supposés améliorer leurs propres connaissances afin de les transmettre dans les meilleures conditions. Ces connaissances étant de plus en plus nombreuses, ils se doivent de faire le tri et de ne rien oublier d’essentiel. Ils doivent autant que faire se peut propager les bonnes connaissances.

Sans liberté d’expression l’éducation est mauvaise, il n’y a pas de progrès, l’humanité n’évolue pas. Que serait l’état actuel du monde si nous pensions encore avec les croyances et les connaissances de l’homo érectus ? Les croyances ne sont pas des connaissances vraies, elles viennent de l’imaginaire collectif. Les croyances sont irrationnelles. Le conte de fée et la croyance sont du même ordre de valeur, ce ne sont pas des vérités.

Sans liberté d’expression la personne est tronquée. Notre corps animal est une machine autonome, elle a besoin d’exprimer la totalité de cette autonomie, dans tous ses actes musculaires. Or nous vivons dans un monde où nos mouvements sont de plus en plus restreints et contraints aux coutumes sociales. Nous sommes aliénés au travail, à la ville, à la foule, à la culture érronée étouffante des anciens. La parole est une action musculaire primordiale chez l’être humain. Et cette parole doit pouvoir s’exprimer dans toutes les conditions, pas seulement chez soi devant un miroir. Personne n’a le droit de bâillonner une autre personne, et encore moins des milliers, des millions, des milliards.

Sans liberté d’expression il n’y a pas de bienêtre. Une personne contrainte physiquement n’est pas bien dans son corps. L’interdiction d’exprimer ce que l’on pense est de l’esclavage, car c’est le corps qui est contraint par autrui. C’est une servitude ajoutée à celle qui nous est faite d’exister pour servir parents et société, pour servir les idées d’autrui (ce qui est déjà en soi « la » contrainte physique par essence).

Nous ne pouvons pas avoir été « invité » sur la planète pour vivre dans le malêtre, le bienêtre nous est dû en totalité par ceux qui nous contraignent d’exister, sinon inutile de nous inviter. La vie est absurde, il est inutile de rajouter de l’absurde à l’absurde.


Fin – E. Berlherm







jeudi 5 avril 2018

Serment du Paysan

Suite à l’essai sur le « Serment des Parents », voici un autre essai pour un « Serment du Paysan » établi sur le même modèle du serment d’Hippocrate, car le paysan est celui qui produit les briques du corps humain, ce qui est l’équivalent d’une mère concevant son enfant. Il n’y a pas de santé sans aliments sains. Si le médecin, qui fait l’acte secondaire de soigner, doit prêter serment, pourquoi le paysan qui fait l’acte essentiel de produire les briques du corps humain, ne prêterait-il pas serment ?

Le paysan doit travailler main dans la main avec le diététicien, le médecin, et bien entendu les parents. Le médecin ne devrait intervenir que pour soigner les conséquences des défauts initiaux du corps et non les défauts dus à de mauvais aliments.

S’il y a un serment d’Hippocrate, il doit y avoir un serment du Paysan.


Début du serment du Paysan :

Au moment d’être admis(e) à exercer le métier de paysan, je promets et je jure d’être fidèle aux lois de l’honneur et de la probité.

Mon premier souci sera de garantir que les aliments produits soient sains, afin de préserver ou de promouvoir la santé des personnes dans tous ses éléments, physiques et mentaux, individuels et sociaux.

Je respecterai les sols. Je respecterai les animaux. Je respecterai l’écologie. Je respecterai la biodiversité. Je respecterai les humains. Je respecterai la Nature dans son ensemble.

Je ne tromperai jamais la confiance des personnes. Même sous la contrainte, je ne ferai pas usage de mes connaissances contre les lois de l’humanité.

Je n’userai d’aucun artifice pour augmenter la production. Je ne me laisserai pas influencer par la soif du gain ou de la gloire.

Je préserverai l’indépendance nécessaire à l’accomplissement de ma mission. Je n’entreprendrai rien qui dépasse mes compétences. Je les entretiendrai et les perfectionnerai pour assurer au mieux les services qui me seront demandés.

Produire l’alimentation étant un acte social nécessaire, participant de l’entraide générale, j’apporterai mon aide aux autres paysans ainsi qu’à leurs familles dans l’adversité.

Que les hommes et mes confrères m’accordent leur estime si je suis fidèle à mes promesses ; que je sois déshonoré(e) et méprisé(e) si j’y manque ; que la Justice me condamne si j’y manque.

(Remarque : Les serments sont dits par des individus, mais il faudrait que, puisqu’ils disent des serments, la Nation respecte elle-même un serment vis-à-vis des personnes qui travaillent pour elle afin de garantir qu’ils puissent vivre correctement. Il ne peut y avoir de serment individuel sans contrepartie nationale.)


Fin – E. Berlherm

mardi 3 avril 2018

Serment des parents

Voici un essai pour un « Serment des parents » établi sur le modèle du serment d’Hippocrate, car le parent est celui qui fabrique l’enfant, il est l’initiateur de toute société. Si le médecin, qui fait l’acte secondaire de soigner, doit prêter serment, pourquoi le parent qui fait l’acte principal d’engendrer, ne prêterait-il pas serment ? Le parent doit travailler main dans la main avec le paysan, le diététicien et le médecin. Le médecin ne devrait intervenir que pour soigner les conséquences des défauts initiaux du corps et non les défauts dus à de mauvais traitements (éducation, alimentation, hébergement, société).

S’il y a un serment d’Hippocrate, il doit y avoir un serment du Parent, de chaque parent.


Début du serment des Parents :

Au moment d’être admis(e) à exercer la parentalité, je promets et je jure d’être fidèle aux lois de l’honneur et de la probité.

Mon premier souci sera d’établir et de préserver le bienêtre de mon enfant dans tous ses éléments, physiques, mentaux, et sociaux, aussi longtemps que je serais en vie et tant que ma santé physique et mentale me le permettra.

Je respecterai mon enfant en tant que personne, en tant que mon égal(e). Je préserverai la neutralité de son éducation afin qu’il puisse établir par lui-même ses propres convictions ou absence de conviction. Je ne le contraindrai à exercer aucune religion. Je n’abuserai pas de mon autorité. Même sous la contrainte, je ne ferai pas usage de mes connaissances contre les lois de l’humanité.

Je ne tromperai jamais sa confiance et n’exploiterai pas le pouvoir hérité de l’imprégnation parentale, culturelle, et sociale pour forcer sa conscience.

Je ne me laisserai pas influencer par la soif du gain ou la recherche de la gloire.

Admis(e) dans l’intimité de mon enfant, cette personne, je tairai les secrets qui me seront confiés. Reçu(e) à l’intérieur de sa chambre, je respecterai les secrets de son intimité et ma conduite ne servira pas à corrompre ses mœurs.

Je ferai tout pour soulager ses souffrances. Je ne prolongerai pas abusivement son agonie. Je ne provoquerai jamais sa mort délibérément.

Je préserverai l’indépendance nécessaire à l’accomplissement de ma mission. Je n’entreprendrai rien qui dépasse mes compétences. Je les entretiendrai et les perfectionnerai pour assurer au mieux les services qui me seront demandés pour assurer le bienêtre de mon enfant.

Faire un enfant étant l’acte social par essence, participant de l’entraide générale, j’apporterai mon aide aux autres parents ainsi qu’à leurs familles dans l’adversité.

Que les humains et mes concitoyens m’accordent leur estime si je suis fidèle à mes promesses ; que je sois déshonoré(e) et méprisé(e) si j’y manque ; que la Justice me condamne si j’y manque.

(Remarque : Les serments sont dits par des individus, mais il faudrait que, puisqu’ils disent des serments, la Nation respecte elle-même un serment vis à vis des personnes qui travaillent pour elle afin de garantir qu’ils puissent vivre correctement. Il ne peut y avoir de serment individuel sans contrepartie nationale.)


Fin – E. Berlherm

Serment d'Hippocrate

Au moment d’être admis(e) à exercer la médecine, je promets et je jure d’être fidèle aux lois de l’honneur et de la probité.

Mon premier souci sera de rétablir, de préserver ou de promouvoir la santé dans tous ses éléments, physiques et mentaux, individuels et sociaux.

Je respecterai toutes les personnes, leur autonomie et leur volonté, sans aucune discrimination selon leur état ou leurs convictions. J’interviendrai pour les protéger si elles sont affaiblies, vulnérables ou menacées dans leur intégrité ou leur dignité. Même sous la contrainte, je ne ferai pas usage de mes connaissances contre les lois de l’humanité.

J’informerai les patients des décisions envisagées, de leurs raisons et de leurs conséquences.

Je ne tromperai jamais leur confiance et n’exploiterai pas le pouvoir hérité des circonstances pour forcer les consciences.

Je donnerai mes soins à l’indigent et à quiconque me les demandera. Je ne me laisserai pas influencer par la soif du gain ou la recherche de la gloire.

Admis(e) dans l’intimité des personnes, je tairai les secrets qui me seront confiés. Reçu(e) à l’intérieur des maisons, je respecterai les secrets des foyers et ma conduite ne servira pas à corrompre les mœurs.

Je ferai tout pour soulager les souffrances. Je ne prolongerai pas abusivement les agonies. Je ne provoquerai jamais la mort délibérément.

Je préserverai l’indépendance nécessaire à l’accomplissement de ma mission. Je n’entreprendrai rien qui dépasse mes compétences. Je les entretiendrai et les perfectionnerai pour assurer au mieux les services qui me seront demandés.

J’apporterai mon aide à mes confrères ainsi qu’à leurs familles dans l’adversité.

Que les hommes et mes confrères m’accordent leur estime si je suis fidèle à mes promesses ; que je sois déshonoré(e) et méprisé(e) si j’y manque.

Fin


(https://www.conseil-national.medecin.fr/le-serment-d-hippocrate-1311)

mardi 27 mars 2018

Democracy of the Healthy

For there to be human, French for example, for the society to be sustainable, for the Nation to work, it is necessary to give birth. This nation needs, to exist, to constantly renew its "constituents-citizen" because a large number joined the kingdom of worms during the year. By nature, unfortunately, the fabrication of "associate-citizens" is not reliable. A high rate of babies does not pass the control of perfection, indeed the totality. But we have to do with it. The human contents himself with few to say that he is the most beautiful, the strongest, the most intelligent, and that, obviously, it is not difficult. The problem is those who are clearly missed, and as we have invented morality and rights, useless to think of getting rid of it, the law forbids it. These handicapped people are human, whatever we say. But why do not we hear them more, those miserable kids that clutter us, while they are so numerous, millions only in France?

Who runs faster, who has the biggest biceps, the biggest mouth? The healthy one, naturally! Who suffers, who hides his physical or mental misery from shyness or shame, who is dumb? Unhealthy one obviously!

Power belongs to the healthy ones. Too bad for others. You the unhealthy were manufactured to participate in the human adventure, the perpetuity of the species, the competition social and international, and also a little bit to please mom/dad. But only the healthy ones are amused or amused with that sometimes.

What kind of adventure? Are you happy with your painful adventures? Are you happy with your obstacle races to get your means of locomotion, your hospital beds, your home nurses, your drugs in an all-night drugstore? Bastards of disabled who dope themselves to take our places of healthy people!

What durability? The human species is not sustainable, because none is, since life is constantly evolving. And if there was a "human species", it would not run any danger with 8 billion people. Evolution, is not it a little bit progress? The wars we produce to show who is the best warrior nation certainly do not show the intelligence of the belligerents, and that produces handicaps in spades. We do not compete for an intellectual evolution, but for the best manufacturer of tools for extinguishing people and soil desertification.

What competition? The one between the partners. The one between the nations. But how could that not derail, such a system? Everything is done so that the battle ends according to the animal principle: the biggest predator gives up the place for lack of prey. The Petri dish is cleaned, nothing to consume, so no more consumers.

What pleasure? That of mom and dad who saw you crying as if it was not predictable that you could be born handicapped. It was certainly not for your pleasure that they made you because you had no way to refuse the invitation. Come! just like our genes will build you! Come! Frankenstein's little monster! Come on, slave!

But on the planet everyone is responsible according to the law, so you are responsible for your own disabilities, so you have to pay for it. You clutter the people. Why do you refuse to goose-step like everyone else? You are grains of sand in the clock. You're embarrassing them. This is probably why they forget you that they close their eyes and ears.

It is the active and healthy ones who make the laws. Have you ever seen parliamentarians in wheelchairs, in hospital beds? Probably one or two, and not very often since the Republic. Are the chairs of the Assembly made to welcome them? But what is the percentage of disabled people in the country? Who represents them? Should not there be the same percentage of disabled people in parliament as in the nation? Because disabled people have specific rights.

Are we not saying that there should be as many women as men in the government? Women with disabilities of their sexuality risking their lives when they procreate. Because "one" forgets this very big risk. By the way, do our mothers actually get a risk premium? But, to procreate, is this a need, a desire, a pleasure, a job, a duty, a power, an obligation, a personal or social necessity?

Do not pretend that the nation is a Fatherland, if you leave the least of your fellow citizens in the shit, if you authorize the fabrication of disabled (by birth). Fatherland is not my mother, it is my general-in-chief of the armies of the Republic. It's my taxman. It's my boss. Fatherland is not a democracy since he is sovereign, king of a sovereign nation. Why should I call Fatherland the Nation who screwed me into shit?

Do not pretend to be humanistic if you put your child at risk, a risk that you would certainly not have taken for yourself. A humanist does not put others at risk, he does not make children and even less to install in this grotesque world. The one who makes a child is an "animalist". And if you are a humanist, how can you impose your goals on me, that is to say, compel me to exist (fabricate me) to include myself in your system by putting myself before the fait accompli to exist? Oars up, galley slave, it's my adventure and it's the one I'm imposing on you.

Your parents owe you the absolute perfection of your body, of your intellect, and the world in which they install you, in which they invite you. Yet they have gratified you with all your imperfections, all your physical and mental defects, and this nightmarish world.

The democracy of the healthy ones is like the democracy of the cities, the most numerous impose their laws on the minorities. When two cities decide to build a highway to connect them, the peasants on the route have little hope of opposing the declaration of public utility. But the peasants feeding the urban, they have to fear only urban recklessness. This is not the case with the unhealthy ones, they are dependent on society without having asked to be one since they did not ask to exist for parental and social service. Their disabilities are collateral damage from the war of life against life. The healthy ones consider themselves lucky to have escaped the numerous handicaps that procreation reserves as a gift to every new living being.

Once he has escaped bad luck, the healthy one no longer thinks of it. Or rather, he often has a strong reaction towards the handicapped, as if he reproached him for existing. Children and idiots have this very rejection reaction. They insult, mock, sarcasm when they do not throw the stone. The older ones seem to think: why don't you suicide? Why do you endure this miserable life? Why do you ruin my landscape by your presence? Why do you show me that I could have been twisted? Why do you remind me that I can become like you? Why do I have to pay taxes for your livelihood? Why do you clutter my fatal toboggan?

The current democracy is an Athenian-type democracy, the democracy of the haves. Those who are healthy. Those who take advantage of their physical and mental good fortune to add a double penalty to the wretches, that of being able to enrich themselves without any other merit than the fate which has temporarily fed them with approximate well-being. And the unhealthy slaves who bear the weight of their faulty inheritance. They have relieved the healthy ones of the burden of the handicaps that they get stuck with all day long. The disabled are the dockers of misfortune.

Democracy is a system of relations between humans supposedly free and equal in a given territory when they are too numerous to agree without a legalized and controlled management of their actions.

You, the disabled ones, do not you feel harm at the base? Reduction of your fundamental freedoms and of birth equality. From your first breath, the democracy of the healthy ones tricks you. They will not ask you if you are happy to exist and of your disabilities. Why would they? Your disabilities are normal since it has always been so. It's Nature, it's like that, it's imperfect. In the old days, the animals would have eaten you. But since it's natural and normal, gently accept your fate. You're not going to, in addition to your bad life, boring the healthy ones, for they support your daily hell? Them, they have a Nation, a clock, to run... It is already good that they grant you the minimum vital. Do not ask too much.

The unhealthy one is like a sacrificed on the altar of the Nation in favor of the healthy one. For the Nation France to obtain its seven hundred thousand more or less healthy ones a year, it is necessary to launch the manufacture of eight hundred thousand babies.

Do you not hear, Lady and Gentleman Healthy, the unanimous cry of grief of the billions of unhealthy ones you procreated to satisfy your personal desires? Once you have fabricated a suffering being, how to undo the suffering?



End – E. Berlherm

Démocratie des bienportants

Pour qu’il y ait des humains, des Français par exemple, pour que la société soit pérenne, pour que la Nation fonctionne, il faut enfanter. Cette Nation a besoin pour exister de renouveler en permanence ses citoyens-administrés, car un grand nombre rejoint le royaume des vers au cours de l’année. Par nature, malheureusement, la fabrique d’associés-citoyens n’est pas fiable. Un taux important de bébés ne passe pas le contrôle de la perfection, à vrai dire la totalité. Mais il faut faire avec. L’humain se contente de peu pour affirmer qu’il est le plus beau, le plus fort, le plus intelligent, et ça évidemment, ça n’est pas difficile. Le problème ce sont ceux qui sont franchement loupés, et comme nous avons inventé la morale et les droits, inutile de songer à s’en débarrasser, la Loi l’interdit. Ces handicapés sont humains quoiqu’on en dise. Mais pourquoi ne les entend-on pas plus ces bougres de mal foutus qui nous encombrent, alors qu’ils sont si nombreux, des millions rien qu’en France ?

Qui court le plus vite, qui a les plus gros biceps, la plus grande gueule ? Le bienportant, naturellement ! Qui souffre, qui cache sa misère physique ou mentale par timidité ou honte, qui est muet ? Le mal portant évidemment !

Le pouvoir appartient aux bienportants. Tant pis pour les autres. Vous les malportants avez été fabriqués pour participer à l’aventure humaine, à la pérennité de l’espèce, à la concurrence sociale et internationale, et aussi un petit peu pour faire plaisir à maman/papa. Mais seuls les bienportants s’y amusent ou s’en amusent, parfois.

Quelle aventure ? Êtes-vous contents de vos aventures douloureuses ? Êtes-vous heureux de vos courses d’obstacles pour obtenir vos moyens de locomotions, vos lits d’hôpital, vos infirmières à domicile, vos médicaments dans une pharmacie de garde ? Salopards de handicapés qui vous dopez pour prendre nos places de bienportants !

Quelle pérennité ? L’espèce humaine n’est pas pérenne, car aucune ne l’est puisque la vie évolue constamment. Et s’il y avait une « espèce humaine », elle ne courrait aucun danger avec 8 milliards d’individus. L’évolution, n’est-elle pas un petit peu également une amélioration ? Les guerres que nous produisons pour montrer qui est le meilleur peuple guerrier ne démontrent certainement pas l’intelligence des belligérants, et cela produit du handicap à la pelle. Nous ne concourrons donc pas pour une évolution intellectuelle, mais pour le meilleur fabricant d’outils d’extinction de peuple et de désertification des sols.

Quelle concurrence ? Celle entre les associés. Celle entre les nations. Mais comment est-ce que ça pourrait ne pas capoter un tel système ? Tout est fait pour que la bataille finisse selon le principe animal : le plus grand prédateur abandonne la place faute de proie. La boite de Pétri est nettoyée, plus rien à consommer, donc plus de consommateurs.

Quel plaisir ? Celui de maman et papa qui en vous voyant se sont mis à pleurer comme s’il n’était pas prévisible que vous puissiez naitre handicapé. Ce n’est certainement pas pour votre plaisir qu’ils vous ont fabriqué, car vous n’aviez aucun moyen de refuser l’invitation.Viens tel que nos gènes vont te construire ! Viens, petit monstre de Frankenstein ! Arrive esclave !

Or sur la planète tout le monde est responsable selon la Loi, donc vous êtes responsables de vos handicaps, vous devez donc payer pour ça. Vous encombrez les bienportants. Pourquoi refusez-vous de marcher au pas comme eux tous ? Vous êtes des grains de sable dans l’horloge. Vous gênez. C’est sans doute pour ça qu’ils vous oublient, qu’ils se bouchent les yeux et les oreilles. 

Ce sont ceux qui sont actifs et bien portants qui font les lois. Avez-vous déjà vu des parlementaires dans des fauteuils roulants, dans des lits d’hôpitaux ? Probablement un ou deux, et pas très souvent depuis la République. Les fauteuils des assemblées sont-ils faits pour les accueillir ? Mais quel est le pourcentage de handicapés dans le pays ? Qui les représente ? Ne devrait-il pas y avoir le même pourcentage de handicapés au parlement que dans la Nation ? Car les handicapés ont des droits spécifiques.

Ne dit-on pas qu’il devrait y avoir autant de femmes que d’hommes au gouvernement ? Les femmes handicapées de leur sexualité risquant leur vie quand elles procréent. Car « on » oublie ce très grand risque. Au fait touchent-elles une prime de risque nos mères ? Mais enfanter est-il un besoin, un désir, un plaisir, un travail, un devoir, un pouvoir, une obligation, une nécessité personnelle ou sociale ?

Ne prétendez pas que la nation est une patrie, si vous laissez le moindre de vos associés-citoyens dans la merde, si vous laissez fabriquer des handicapés (de naissance). La Patrie n’est pas ma mère, c’est mon général en chef des armées de la République. C’est mon fisc. C’est mon patron. Le père Patrie n’est pas une démocratie puisqu’il est souverain, roi d’une nation souveraine. Pourquoi devrais-je appeler Patrie la Nation qui m’a foutu dans la merde ?

Ne prétendez pas être humaniste si vous faites prendre un risque à votre enfant, risque que vous n’auriez certainement pas pris pour vous-mêmes. Un humaniste ne fait pas courir de risques à autrui, il ne fait donc pas d’enfant et encore moins pour l’installer dans ce monde grotesque. Celui qui fait un enfant est un animaliste. Et si vous êtes humaniste comment pouvez-vous m’imposer vos buts, c’est-à-dire me contraindre à exister (me fabriquer) pour m’inclure dans votre système en me mettant devant le fait accompli d’exister ? Rame, galérien, c’est mon aventure et c’est celle que je t’impose.

Vos parents vous doivent la perfection absolue de votre corps de votre intellect et du monde dans lequel ils vous installent, dans lequel ils vous invitent. Ils vous ont pourtant gratifié de toutes vos imperfections, tous vos défauts physiques et mentaux, et ce monde cauchemardesque.

La démocratie des bienportants est comme la démocratie des villes, les plus nombreux imposent leur loi aux minorités. Quand deux villes décident de construire une autoroute pour les relier, les paysans sur le parcours n’ont pas grand espoir de s’opposer à la déclaration d’utilité publique. Mais les paysans nourrissant les urbains, ils n’ont à craindre que l’insouciance urbaine. Ce n’est pas le cas des malportants, ils sont à charge de la société sans avoir demandé d’en être une puisqu’ils n’ont pas demandé d’exister pour le service parental et social. Leurs handicaps sont des dommages collatéraux de la guerre de la vie contre la vie. Les bienportants s’estiment heureux d’avoir échappé aux nombreux handicaps que la procréation réserve en cadeau à tout nouvel être vivant.

Une fois qu’il a échappé au mauvais sort, le bienportant n’y pense plus. Ou plutôt il a souvent une vive réaction envers le handicapé, comme s’il lui reprochait d’exister. Les enfants et les idiots ont cette réaction de rejet très jeune. Ils invectivent, se moquent, poursuivent de sarcasme quand ils ne jettent pas la pierre. Les plus vieux semblent penser : pourquoi ne te suicides-tu pas ? Pourquoi supportes-tu cette vie misérable ? Pourquoi gâches-tu mon paysage par ta présence ? Pourquoi me montres-tu que j’aurais pu naitre tordu ? Pourquoi me rappelles-tu que je peux devenir comme toi ? Pourquoi dois-je payer des impôts pour ta subsistance ? Pourquoi encombres-tu mon toboggan fatal ?

La démocratie actuelle est une démocratie de type athénienne, la démocratie des possédants. Ceux qui possèdent la bien portance. Ceux qui profitent de leur bonne fortune physique et mentale pour ajouter une double peine aux malportants, celle de pouvoir s’enrichir sans autre mérite que le sort qui les a gavés provisoirement de bienêtre approximatif. Et les esclaves malportants qui supportent le poids de leur héritage défectueux. Ils ont déchargé les bienportants du fardeau des handicaps qu’ils se coltinent à longueur de journée. Les handicapés sont les dockers du malheur.

La démocratie est un système de relation entre humains supposés libres et égaux dans un territoire donné quand ils sont trop nombreux pour s’entendre sans une gestion légalisée et contrôlée de leurs actions.

Vous les handicapés, ne vous sentez-vous pas lésés à la base ? Réduction de vos libertés fondamentales et de l’égalité de naissance. Dès votre premier souffle, la démocratie des bienportants vous berne. Ils ne vous demanderont pas si vous êtes heureux d’exister et de vos handicaps. Pourquoi le feraient-ils ? Vos handicaps sont normaux, puisque ça a toujours été ainsi. C’est la Nature, c’est comme ça, elle est imparfaite. Autrefois, les animaux vous auraient mangé. Mais puisque c’est naturel et normal, acceptez gentiment votre sort. Vous n’allez pas en plus de mal vivre, ennuyer les bienportants pour qu’ils supportent votre enfer quotidien ? Eux, ils ont une Nation, une horloge, à faire tourner… C’est déjà bien qu’ils vous accordent le minimum vital. N’en demandez pas trop.

Le malportant est comme un sacrifié sur l’autel de la Nation en faveur du bienportant. Pour que la Nation France obtienne ses sept-cent-mille à peu près bienportants par an il faut lancer la fabrication de huit-cent-mille bébés.

N’entendez-vous pas, Madame et Monsieur Bienportant, ce cri unanime de douleur des milliards de malportants que vous avez enfanté pour satisfaire vos désirs personnels ? Une fois que vous avez fabriqué un être souffrant, comment défaire la souffrance ?


Fin – E. Berlherm


lundi 5 mars 2018

Invitation au bal des terriens

Nos parents sont parfois attentionnés, parfois ils nous disent qu’ils nous aiment, parfois ils nous facilitent la vie, parfois ils tentent de nous éduquer correctement, parfois ils nous aident à nous intégrer dans la société, parfois, mais pas toujours.

La vie est un fait accompli, nos parents ne nous ont pas vraiment invités au bal des terriens. Ils nous ont contraints à exister. Nous sommes des serviteurs, leurs serviteurs, comme eux ont été les serviteurs des idées, des désirs, et des besoins de leurs propres parents. Mais est-ce que nous voulons tous continuer à vivre en concurrence constante des uns et des autres alors qu’il n’était pas utile pour nous-mêmes que nous existions ? Est-ce qu’on ne devrait pas se conduire comme si nous étions des invités sur Terre ? Des invitations gentilles, aimables, intéressantes, nous proposant une belle visite de la planète aussi longue et plaisante que possible ? Est-ce qu’une cordiale invitation ne serait pas préférable, à un système d’intimidations permanent sur nos têtes alors que nous n’avons pas demandé à exister ?

Choisir entre une invitation et une menace assaisonnée de chantage, violence, agressivité, pour rien puisqu’exister ne sert à rien : notre choix intelligent parait simple, n’est-ce pas ?

J’ai 70 ans (2018) et j’ai une bonne expérience de la vie pratique. J’ai aussi beaucoup étudié et j’ai finalement appris et compris que nous sommes tous innocents d’exister, donc innocents de toutes nos actions. Toutes les formes d’existence existent sans l’avoir demandé, toutes les formes d’existence et les nôtres, en particulier, sont innocentes. Comment pourrions-nous être coupables de quoi que ce soit puisque nous sommes innocents d’exister, innocents de nos corps, innocents de nos intellects, innocents de notre éducation, et innocents de la culture et des éducateurs ? Nous avons été invités sous le Soleil par nos géniteurs avec l’accord de la société. Comment cette « gentille » invitation peut-elle se transformer en haine alors que nous sommes tous innocents de cette invitation à partager l’aventure humaine et l’aventure de la Vie ? Pourquoi nous inviter si c’est pour nous culpabiliser à la moindre occasion, pour nous éduquer par la violence, la peur, la dissuasion, le chantage de la prison, les lois menaçantes et les armes des policiers ou des militaires ?

Pourquoi nous menacer après nous avoir invités ?

Nous avons la possibilité de résoudre tous les problèmes humains en faisant comprendre à chacun que nous sommes tous innocents d’exister, donc innocents de tous nos actes. La seule remise en cause de la responsabilité de nos actions, puisque nous ne sommes pas responsables d’exister, devrait permettre une prise de conscience générale de ce qu’est l’humanité. L’innocence d’exister a des implications dans tous les domaines, éducatif, judiciaire, politique, etc.

Il ne s’agit pas d’avoir une idéologie quelconque (dictature, démocratie, socialisme, communisme, libertarisme, anarchisme, etc.) pour changer le monde en l’imposant d’une façon ou d’une autre par la force ou les armes, il s’agit uniquement de savoir ce que nous sommes effectivement.

Comment fonctionnons-nous ? Comment fonctionne la pensée, cette pensée que nous détenons tous, mais que peu de gens étudient alors qu’elle est à notre disposition en permanence ? Pourquoi possédons-nous à la fois l’intelligence, la compréhension, mais des émotions violentes et une agressivité souvent incontrôlable ? Pourquoi l’éducation du contrôle de cette agressivité n’est-elle pas prioritaire, renforcée, et vérifiée par les éducateurs ? Pourquoi les hommes, les mâles humains, qui marchent à la testostérone, qu’ils n’ont pas demandée, mais qui est à l’origine de leur agressivité qu’ils n’ont pas demandée non plus, et qui leur a été donnée avec leur existence non demandée elle-même, pourquoi ne sont-ils pas exercés pour renforcer le contrôle de leur agressivité ?

Dans le domaine de l’agressivité en particulier, et dans quelques autres, hommes et femmes ne sont pas égaux. Les éducateurs doivent tenir compte de cette inégalité de naissance.

Nous sommes des invités contraints à vivre et participer à cette invitation à la danse (Macabre !) avec d’autres invités. Beaucoup d’invités, énormément d’invités, bien trop d’invités. Est-il indispensable d’inviter tant de personnes à partager notre vie, et pour beaucoup une vie de misère et de souffrance ? Est-ce vraiment utile ?

À quand la révolution de l’innocence, l’innocence d’exister ?


Fin - E. Berlherm