Argument capital contre la peine de mort
et contre toutes les formes de peines
(La vérité est un bien public, donc un service public.)
La peine de mort, comme toute forme de punition, repose sur des fondations philosophiques et éthiques profondément discutables, mais surtout absurdes. Elle ignore une vérité essentielle : nul n’a demandé à exister. Cette existence, imposée par des décisions extérieures – celles de nos fabricants, les parents, et de la société coresponsable – nous place dans un monde où tout, de notre corps à nos circonstances de vie, est déterminé sans notre consentement. Pourtant, ce qui est imposé ne peut être reproché. Punir des individus pour des actes rendus possibles uniquement par cette existence forcée relève d’une incohérence éthique majeure.
La procréation, en tant qu’acte de fabrication, illustre parfaitement cette problématique. Chaque naissance est une "fabrication à l’aveugle". Les parents décident de faire exister un être humain, souvent pour répondre à des besoins sociaux ou personnels, sans qu’aucune garantie ne puisse être donnée sur les caractéristiques physiques, intellectuelles ou émotionnelles de cet être. Pire encore, cette "fabrication" s’inscrit dans un monde lui-même imparfait, où les risques d’imperfections et de souffrances sont immenses. Et pourtant, ni les enfants fabriqués ni leurs fabricants, eux-mêmes conditionnés par une société imparfaite, ne peuvent être tenus pour responsables de cette situation. Comme le rappelle la biologie, les imperfections génétiques et les influences environnementales façonnent chaque individu de manière imprévisible et incontrôlable. La procréation, bien qu’inévitable pour perpétuer l’espèce, est une entreprise risquée, reflétant l’imperfection fondamentale de l’humanité et de l’univers.
L’innocence d’exister découle de ce constat. Dès la naissance, chaque individu est innocent non seulement de son existence, mais aussi des actes qu’il commet au cours de celle-ci. Nul ne choisit ses caractéristiques biologiques, son éducation, ou le cadre social dans lequel il évolue. Ces éléments, tous imposés, conditionnent nos pensées, nos choix et nos comportements. Ces idées trouvent un écho dans les recherches neuroscientifiques qui montrent que nos décisions sont largement influencées par des processus inconscients dans le cerveau, échappant au contrôle direct de notre volonté, qui elle-même est le résultat des mécanismes neuronaux.
De plus, les êtres humains vivent parce qu’ils sont composés de mille-milliards de cellules vivantes, chacune dotée d’une autonomie propre et entièrement ignorante de l’existence globale de l’organisme qu’elles constituent (notre cerveau fonctionne quasiment comme un blob - Physarum polycephalum). Ces cellules, à travers leurs interactions complexes et indépendantes, génèrent nos actions, nos pensées et nos émotions. Ce sont elles qui pilotent nos processus biologiques et mentaux, par leurs connexions elles réalisent notre mémoire et notre pensée donc également notre conscience, et cela de manière inconsciente et automatique. En réalité, ce que nous percevons comme une décision personnelle ou une pensée consciente est le produit émergent de mécanismes cellulaires et neuronaux qui échappent entièrement à notre contrôle. Ainsi, ce ne sont pas nos "choix libres", mais bien l'activité collective et autonome de ces cellules qui rendent possible notre existence et déterminent nos comportements. En pénalisant un être humain vous pénalisez mille-milliards de cellules vivantes innocentes d'exister, et dont la somme ne peut qu'être innocente, n'est-ce pas absurde ?
Punir une personne pour des actions qu’elle n’a pas fondamentalement contrôlées revient donc à nier cette réalité biologique et sociale. Le Code pénal devient, dans ce cadre, une absurdité.
La justice pénale actuelle repose sur des principes profondément contestables. D’une part, elle s’appuie sur une notion de responsabilité qui n’a aucun fondement. La société, en punissant, oublie qu’elle a fabriqué les individus qu’elle condamne, en les conditionnant et en les insérant dans un univers qu’ils n’ont pas choisi. Comme le stipule le principe du doute raisonnable en droit, toute incertitude scientifique, notamment sur le déterminisme ou l’ampleur du conditionnement, devrait profiter à l’accusé. D’autre part, la punition s’apparente souvent à une vengeance déguisée, vidée de tout objectif éducatif ou préventif. Elle aggrave les problèmes en alimentant un sentiment d’absurdité et de rejet chez les condamnés, qui ne peuvent accepter une société les traitant comme des esclaves ou des outils. En outre, la peine de mort, par son caractère irréversible, prive toute possibilité de réinsertion ou de réparation, tout en établissant la société comme juge suprême d’une existence qu’elle a pourtant contribué à façonner.
Il est temps d’abandonner ces pratiques punitives pour une justice véritablement humaniste. Une telle justice repose sur l’éducation et la prévention. La procréation, en tant qu’acte fondamental, doit être accompagnée d’une réflexion sur ses risques et sur la responsabilité collective envers les êtres fabriqués. La société doit reconnaitre que la procréation est à l’origine de tous les crimes, souffrances et iniquités, et s’assurer que les enfants fabriqués soient accueillis comme des invités, et non comme des serviteurs ou des "bouche-trou" sociaux. Par ailleurs, l’éducation doit devenir l’outil principal de prévention des comportements antisociaux, en enseignant des principes rationnels, éthiques et responsables dès le plus jeune âge. Une société éthique ne peut se contenter de réprimer les déviances qu’elle a elle-même contribué à engendrer ; elle doit accompagner, comprendre, et corriger. Prévenir, dès la procréation (mère de tous les crimes), vaut infiniment mieux que de soigner ou tenter de guérir les individus qui composent la société.
Je me dois d'insister encore une fois sur cette notion d'innocence d'exister permanente. La raison fondamentale pour laquelle la justice doit intégrer la notion d’innocence d’exister et abolir le Code pénal est que la société elle-même est à l’origine de notre existence. Elle nous a contraints à exister pour répondre à ses propres besoins, nous fabriquant tels que nous sommes, avec toutes les imperfections de ce processus. Notre fabrication, comme notre éducation, sont entièrement le produit de cette structure sociale, réellement 100%. Sans erreurs dans cette fabrication ou cette éducation, aucun individu ne commettrait de fautes au cours d’une existence qui, rappelons-le, lui a été imposée. L’existence n’a aucune utilité intrinsèque pour celui qui existe, ni avant, ni après sa durée. Une justice éthique doit respecter cette vérité fondamentale : l’innocence d’exister. En reconnaissant cette vérité, elle devra se réformer pour aligner ses principes sur une véritable humanité et une rationalité incontestable.
L’innocence d’exister est une vérité incontournable, une pierre angulaire pour repenser le système de justice. Les humains, contraints d’exister dans des conditions qu’ils n’ont ni choisies ni contrôlées, ne peuvent être tenus pour responsables de leurs actes. La société, en reconnaissant cette innocence permanente, qui n'est pas une idée religieuse, mais fondamentalement rationaliste et humaniste, doit cesser de punir pour adopter une approche fondée sur l’éducation, la prévention et l’accompagnement. Il ne s’agit pas seulement d’une réforme judiciaire, mais d’un changement de paradigme : les êtres humains doivent être invités à exister et à coopérer dans un cadre équitable, et non asservis pour aider une société imparfaite dans le but de l'améliorer et pas simplement de la pérenniser.
En somme, une justice éducative et humaniste, ancrée dans la reconnaissance de l’innocence d’exister, représente non seulement une nécessité éthique, mais aussi une voie vers une société plus équitable, où les individus sont enfin traités avec le respect et la dignité qu’ils méritent. Nous devrions tous être des invités sur la planète et traités comme tels.
Fin – E. Berlherm (aidé de l'outil informatique ChatGPT 4.0)
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