Retraite
Vous pensez
qu’être payé à la retraite en fonction du travail que vous avez
effectué est normal ? Mais on vous a contraints à exister à
la demande sociale. Vous avez été fabriqué pour servir la société,
car vos parents sont des sociaux. Vous avez été fabriqué
aléatoirement, c’est-à-dire que vos capacités mentales et
physiques sont aléatoires. Et méritez-vous d’être payé en
fonction de dons qui vous ont été accordés aléatoirement par la
nature aidée de vos parents, ainsi que des aléas de la vie, ainsi
que la capacité de vos éducateurs à vous intégrer dans la
société ? Êtes-vous pour quelque chose dans tous ces aléas,
et surtout de la mise devant le fait accompli de votre existence ?
Pourquoi devriez-vous mériter de vivre plus ou moins bien alors
qu’on vous a contraints à exister pour le service d’autrui ?
N’avez-vous pas participé à faire tourner la Nation sans votre
accord ?
La
retraite, c’est l’avenir. Mais quand on y est, à la retraite,
l’avenir c’est le cercueil, ou l’urne. L’avantage
de l’après-vie c’est que nous n’avons
pas à la financer. (Mais
certains croient à la réincarnation ; ceux-là doivent se
méfier, car on va leur demander de financer cette réincarnation.
Ils vont devoir ouvrir un compte, à moins qu’on leur fasse payer
un impôt pour préparer leur nouvelle future enfance ! Il ne
faut s’étonner de rien avec les capitalistes.)
À
peine commençons-nous
à travailler qu’il faut prévoir la retraite. Non seulement nous
avons
dû chercher du boulot, que déjà nous
devons
prévoir notre
fin de vie. N’est-ce pas ahurissant ces
soi-disant sociétés,
c’est-à-dire association entre personnes ayant un but commun ?
Quel est notre
but commun ? Maintenir la société ? (Mdr ou lol comme
disent les jeunes…) Normal
que l’araignée qui trotte dans notre
cervelle tourne en rond, car pour produire des idées de ce genre il
faut le cercle vicieux de notre
crâne. Savez-vous quel est le premier mot du dictionnaire, celui qui
fonde tous les autres ? Non. Eh bien vous avez raison, il n’y
en a pas, comme dans notre
cerveau. Rien ne confirme rien. Nos
perceptions ne confirment pas le monde, elles ne font que se
renforcer les unes les autres.
Ne
croyez pas que les autres confirment notre opinion sur le monde, car
ils ont exactement le même défaut mental que nous ; leur
cerveau joue la même ronde que le nôtre, et ils se servent de nos
opinions pour assoir les leurs. Pleurons ensemble sur notre sort.
Pensez-vous
qu’ils aient prévu notre
vie avant de nous
l’imposer,
nos
chers parents et autres associés ?
Non, même pas ! Débrouillez-vous
comme les animaux que vous êtes ! À 18 ans vous
êtes sevrés socialement. Vos tuteurs (père et mère) peuvent
lâcher le jeune
animal
en société ; il est théoriquement apte à brouter ou trouver
sa proie, c’est selon l’orientation culturelle parentale
(socialiste
ou capitaliste).
Et
puisque tu es sevré, prépare ta retraite. Est-ce
que ça
ne vous mine pas ce genre de raisonnement ?
On vous a
contraint à exister. Vous n’avez rien demandé. La vie est belle.
Gagne ta vie. Prépare ta retraite. Pense à la mort. Déjà !
Eh bien, moi, j’y
suis. Déjà au bout d’un chemin sans intérêt. Et pourtant
combien de personnes auraient aimé vivre une vie comme la mienne
plutôt que la leur ?
Ont-ils une tête
vos parents et associés ? J’en doute.
Fin
– E. Berlherm
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