samedi 28 novembre 2020

Il est Temps

 Mes questions et hypothèses sur le temps, un dada comme un autre, mais nécessaire. Il y a deux sortes de temps, le temps physique et le temps ressenti. Avec une horloge nous comptons les pulsations, et ce comptage nous dit que du temps s'est écoulé entre les mesures. Mais est-ce du temps ?
Le Temps est une notion passionnante. On dit que le temps « passe » ou qu'il court ou coule, comme s'il était une entité. Personnellement je ne vois pas cette chose passer. Au sens strict le temps n'existe pas, pour la simple raison que seule la matière existe ; ce qui interagit existe ; en fait il faut que cela ait interagi pour que ça soit connaissable, sinon n'importe qui peut prétendre n'importe quoi (problème des religions). 
Ce que je perçois c'est la transformation des choses, la transformation matérielle. La modification des évènements qui se produisent. Le jour qui se transforme et devient sombre puis la nuit. Un véhicule qui circule sur la route. J'avance dans la rue ; le temps ne passe pas puisque je suis constamment au présent, mais il me faudra un quart d'heure pour atteindre mon but. Je n'ai fait que me propulser en marchant. Le quart d'heure n'est qu'une mesure des changements qui se sont opérés, avec une modification de ma montre elle-même, dont on a régulé le mécanisme. Ce n'est qu'une transformation mécanique de l'univers dont je fais partie.
Je ne perçois pas le temps qui passe, je suis toujours au présent. Un présent succède au présent précédent. Une configuration de l'univers succède à une autre configuration de l'univers. Je ne perçois pas le temps s'écouler, mais je mémorise certaines configurations de l'univers et je m'aperçois ainsi des transformations en passant d'un présent au suivant. Il y a la continuité des évènements et leur rythme qui me permet de classer les évènements. La continuité est importante ainsi que le rythme. La mémoire est capitale. Sans mémoire pas de temps. La mémoire enregistre et nous pouvons nous y référer constamment pour savoir que nous avançons dans le paysage, que nous vieillissons, c'est-à-dire que nous nous usons matériellement.
Mais s'il n'y a pas de temps, quel est le mécanisme au niveau quantique qui fait passer l'univers d'une configuration à la suivante ?
Le temps de Planck est la plus petite mesure de durée possible selon les scientifiques. Et il parait que pendant ce « temps » il n'y a pas de temps ; alors, pourquoi l'appeler « temps de Planck » ? Cette mesure de Planck vaut : 5,4 x 10^44 secondes... Si l'on prend ce temps de Planck comme unité, notre seconde vaut donc  5,4 x 10^44 TP. Notre seconde est quelque chose d'énorme comparée à cette « durée » de Planck. Cela dit, on peut installer pendant cette « durée » de Planck tout ce que l'on veut, et toutes les activités de l'univers combinées pourraient y tenir. Why not ? Ce n'est qu'une question de relativité.
Ce n'est pas le temps de Planck qui est infime, mais notre seconde qui est immense. En fait nous fonctionnons avec une lenteur phénoménale. À mon avis il faut avoir cette idée en tête pour comprendre l'univers. Ce n'est pas notre système de mesure relatif qui compte, mais les éléments fondamentaux. Et au milieu de ces éléments fondamentaux de la mécanique quantique que se passe-t-il exactement ?
Comme nous sommes juste des casseurs de briques, c'est-à-dire que les savants n'ont que ce moyen (et bien entendu leurs cogitations) pour tenter de comprendre de quoi est constituée cette mécanique infime, à notre mesure, eh bien, nous n'avons aucun moyen d'aller voir ce qui s'y passe. Les savants ne découvrent que des interactions, ils n'ont aucun moyen de percevoir ce qui interagit, et ne font donc que des théories sur ce qui existe au niveau quantique. Personne ne sait ce qu'est une particule, mais les interactions, elles, peuvent être définies et sont la base des mesures.
Voilà, il y a sans doute bien d'autres choses à dire sur le temps au niveau quantique. Mais il s'agit du premier stade de mes cogitations sur le sujet et probablement le dernier puisque le « temps passe » et que j'en suis plutôt au stade final de mon usure corporelle.
Mais tout ça ne change rien au fait que contraint d'exister pour expérimenter un temps qui fuit si rapidement, je ne vois pas réellement la raison de l'expérimenter. Comme nous sommes bien évidemment innocents d'exister donc de nos actes, bien obliger de subir le sort que nos parents nous ont offert sans plus râler que ça.
Fin – E. Berlherm



lundi 23 novembre 2020

Censure et autocensure

Gustave Flaubert - Correspondance, à Louise Colet, 1852 : « La censure, quelle qu'elle soit, me parait une monstruosité, une chose pire que l'homicide ; l'attentat contre la pensée est un crime de lèse-âme. La mort de Socrate pèse encore sur le genre humain. » 
→ la censure est un crime de lèse-identité et de lèse-intelligence pour l'humanité dans son ensemble.
François René de Chateaubriand (né à Saint-Malo le 04/09/1768 et mort à Paris le 04/07/1848) : « Les idées, une fois nées, ne s'anéantissent plus ; elles peuvent être accablées sous les chaines, mais, prisonnières immortelles, elles usent les liens de leur captivité. » 
→ ce qui est malheureusement vrai pour les bonnes comme les mauvaises idées, et malheureusement les mauvaises ont tendance à pulluler.
L'autocensure est de la censure. La censure est de la dictature.
La censure c'est mentir aux membres de la société c'est-à-dire à ses propres associés, ses égaux en droits : c'est mentir à la culture, c'est mentir à l'avenir. C'est fausser la réalité culturelle présente, et la culture à venir dans laquelle les futurs humains vont baigner. 
Le dictateur censeur affaiblit son propre peuple. En le pensant stupide, incapable de recevoir l'idée censurée, il le rend stupide, et cela retombe sur les futurs dirigeants eux-mêmes qui absorbent la culture générale comme les simples citoyens. 
La religion a produit cela et le produit encore ; et le monde d'aujourd'hui subit les anciennes censures crédocratiques (théocratique) du monde ancien. Aujourd'hui encore de nombreux peuples sont censurés par des autocrates dictateurs qui veulent conserver leurs prérogatives et abêtissent ainsi leurs concitoyens. Les peuples les moins censurés sont les plus libres et les plus compétents, les plus intelligents.
Il existe plusieurs formes de censures. La plus connue est la censure d’État. Les autres formes principales de censures sont l'auto-censure que nous pratiquons tous, la censure commerciale (les médias interdisent ce qui n'est pas vendeur mondialement comme un bout de sein dans un film), et actuellement la censure par les moteurs de recherche du web, une censure par les algorithmes.
La censure peut être de l'auto-censure. L'autocensure n'est pas qu'une dictature sur soi-même, mais sur tout ceux qui auraient pu et dû profiter de ce qui a été censuré. L'autocenseur, comme le censeur, décide que certaines personnes n'ont pas le droit de recevoir l'information qu'il leur cache, ou sont inaptes à comprendre cette information. L'autocenseur peut aussi faire cette censure par peur pour lui-même, il devient alors complice des dictateurs terroristes. Mais la peur renforce le terroriste. 
Le terrorisme islamiste est un chantage à la peur : « Fait de l'autocensure ou je te détruit ! »
L'auto-censure est toujours un acte politique. Les autres sont supposés ne pas être en mesure de comprendre ou d'accepter certaines vérités. Les éducateurs font ça avec les enfants. Ils se disent qu'ils comprendront plus tard. Il est recommandé de ne rien cacher aux enfants ; même s'ils ne comprennent pas immédiatement, l'information est nécessaire pour modeler correctement leur cerveau ; ils comprendront plus tard. Mais quand on s'adresse à un adulte pourquoi s'autocensurer. Il n'y a de plus tard pour lui que la mort. Faites-lui cadeau de l'information que vous détenez. Il mourra moins idiot. Et l'humanité s'en portera mieux.
Pourquoi faire de la censure ou de l'auto-censure si la responsabilité et le libre arbitre existent ?
Faire de la censure ou de l'autocensure, c'est admettre sans le dire que le libre arbitre et la responsabilité n'existent pas. Si une image peut modifier le comportement moral ou éthique d'une personne, si une image perçu par un croyant cause de tels troubles dans sa pensée qu'il se sente blessée à un point tel que cela mérite la mort du caricaturiste, alors où est ce fameux libre arbitre qu'il prétend posséder ? S'il n'y a pas de libre arbitre, il n'y a pas de dieu. Or il n'y a pas de libre arbitre, car c'est une impossibilité technique. Et c'est pour cela que la censure a été instaurée partout sur la planète comme mode de gouvernement et dans les systèmes religieux. 
Les censeurs savent qu'ils doivent gérer la pensée humaine en censurant les idées qui leurs sont défavorables. Le censeur doit donc bien imaginer que les gens ne sont pas responsables puisque leurs actions dépendent des connaissances qu'ils possèdent. Des idées de gauche font tourner le bourricot à gauche des idées de droite le font virer à droite.
Vous êtes « innocent d'exister » donc « innocent de vos actes », vos interlocuteurs également, alors transmettez, car ne rien dire c'est s'autocensurer et cela ne fait que retarder en mal, l'inéluctable de ce savoir utile, juste, et bon, parfaitement dans la ligne des droits humains.

Fin – E. Berlherm





samedi 21 novembre 2020

Monsieur le Président-Dictateur

Monsieur le Président-Dictateur de la France, par quelle bizarrerie intellectuelle d'exégète avez-vous pu interpréter le texte de la Constitution française et celui des Droits de l'homme pour vous autoriser à nous dicter notre conduite quotidienne ? Avez-vous lu quelque part que nous vous avions élu comme « chef d’État » et encore pire comme dictateur ? Nous prenez-vous pour des fous qui vous auront autorisé cette dictature ?

Quand les Présidents sont élus (toujours) par une minorité de Français, les présidents ont pour habitude de dire qu'ils seront Présidents de « tous les Français » pendant leur mandat. Mais, vous n'êtes pas Présidents de tous les Français, vous êtes seulement Présidents de la République française. Président des Français, cela sonne comme roi des Français. Vous n'êtes que Président de la République, vérifiez dans la Constitution française. Également, l'expression « chef d’État » ne figure nulle part dans la Constitution française. Vous présidez une association, dont nous sommes, tous, les associés. Nous, les 67 millions d'associés, sommes les seuls propriétaires de la France. (Nous sommes propriétaires et devrions avoir des droits de propriétaire...)

Qui vous a autorisé à décider de la vie et de la mort de vos propres associés ? Vous prenez-vous pour un Président-Dictateur de droit divin ? Est-ce le palais de l’Élysée dans lequel nous vous accordons le droit de résider qui vous le fait croire ?

Vous faites des lois qui ne sont ni égalitaires ni équitables. Vous semblez vous prendre pour le juge suprême de la Nation. Vous faites les lois, la police et la justice, tout cela simultanément dans la main d'une seule personne. Vous décidez de tout, tel un dieu dans son Olympe.

Nos intelligences vous déplaisent, alors vous les brimez, les contraignez, les réglez comme du papier à musique. Tous dans un seul moule. Vous êtes le chef des normopathes. Nous ne vous avons pas élu pour cela. Vous avez été élu pour nous faciliter la vie, mais pas pour la brider selon vos idées farfelues. Vous avez été élu par défaut de système. Nous n'en avons pas encore trouvé de meilleur que la démocratie parlementaire (que fait le Parlement ?). Alors, n'en profitez pas. Restez humain. Restez à votre place de fonctionnaire. Vous ne nous êtes supérieur en rien.

Un petit conseil d'ancien, dites ceci à vos associés, nous les Français : 

« Si vous êtes contaminé, vous êtes un empoisonneur potentiel, un criminel potentiel. Si vous voulez vous faire empoisonner, côtoyez des empoisonneurs, vous êtes une victime potentielle et pourrez devenir un criminel potentiel en empoisonnant à votre tour. » 

C'est tout ce qu'il y a à dire à un être intelligent. Et que ceux qui ne comprennent pas la notion de crime et de victime prennent des cours d'éthique ! Et que ceux que vous avez mal éduqués, vous l'éducateur-justicier-législateur-policier, viennent réclamer le droit à une correcte et juste éducation ! Mais foutez-nous la paix ! Foutez la paix à vos associés ! Laissez-nous vivre nos vies dans leur totalité. Vous vivez à fond votre vie de Président. Je veux vivre à fond le peu qui me reste à vivre.

Nous sommes tous innocents d'exister, car contraints d'exister. Cette innocence, que vous possédez également, Monsieur le Président-Dictateur de la France (si vous la comprenez), vous donne le devoir de respecter la nôtre. Vous êtes mon associé, notre associé, rien de plus, rien de moins. À bas la dictature ! Vive l'innocence d'exister et la liberté !

E. Berlherm


jeudi 5 novembre 2020

Anti-avortement et calembredaines

Certes, il vaut mieux utiliser l'éducation, la prévention, et les préservatifs plutôt que de devoir avorter d'une manière ou d'une autre. Mais si vous avez mal éduqué vos enfants ou si la personne a eu un problème « technique » ou autre, mieux vaut avorter que de contraindre une nouvelle personne à perpétuer la bêtise humaine au milieu de gens qui ne la considèrent que comme une nouvelle esclave du capitalisme international, plutôt que comme une invitée à accueillir aimablement. 
Si les anti et les pro-avortement sont en état de quasi-guerre civile, sans parler de vos autres animosités radicales, cela signifie que votre monde est minable. Ne rajoutez pas une personne supplémentaire dans le berceau Terre tant que vous ne l'aurez pas nettoyé de vos immondices matérielles et mentales.
Quand elles portent un enfant, les femmes valent doubles. (Et tant que l'enfant n'est pas en âge de voter...) Est-il normal qu'une personne en gestation ou existant, mais trop jeune, n'ait aucune reconnaissance sociale de ses désirs par son vote ? Prenez donc vos deux voix mesdames, la loi et les droits humains vous les accordent ! C'est à vous de gérer le monde en fonction du poids de vos votes. (On ne devrait pas en arriver là si le monde était rationaliste, mais il ne l'est pas.)
La procréation est la mère de tous les crimes, et de multiples crimes en soi (entre autres, esclavage et mise en danger infinie de la vie d'autrui). Il est clair que la procréation n'est pas éthique puisque mettre une personne devant un fait accompli, sans lui demander évidemment son avis, ne l'est pas, c'est de la contrainte absolue, de la dictature, de l'esclavage, etc. (ni la création d'ailleurs si un dieu avait créé les humains. Et si vous y réfléchissez un peu, vous comprendrez que l'idée de création démontre en soi qu'il n'y a pas de dieu; aucun dieu ne serait assez con pour créer un être imparfait pour ensuite le punir de crimes qu'il n'aurait pu commettre sans existence et le noyer comme un chaton tout en le menaçant de l'enfer. C'est totalement absurde). 
Certains Polonais catho prétendent que dès que l'ovule est fécondé, l'enfant existe, et qu'il est donc criminel d'avorter. Si c'est le cas, alors il y a deux personnes en une dès la fécondation; et ces deux personnes valent doubles. Leurs voix, dont une est inaudible, comptent doubles. Cet ovule fécondé ne peut parler que par la bouche de sa mère. Cela signifie qu'il faut donner double poids légal aux femmes qui portent un enfant puisqu'elle représente l'enfant, après tout ce sont elles qui font l'enfant dans sa totalité, l'homme n'étant qu'un déclencheur (cet homme pouvant d'ailleurs être remplacé par un clonage).
Il y aura également un léger problème pour savoir quand la fécondation a eu lieu. Mesdames attendez-vous à être surveillées de très très près ! 
Imaginez que vous touchiez le Revenu Minimum d'Existence (RME), ou mieux, le Dû Minimum d'Existence (DME), pour deux personnes dès la fécondation ! Est-ce que ça ne serait pas chouette ce double salaire ?
Malheureusement, il ne peut y avoir deux corps en un, c'est impossible (sauf chez les kangourous, les requins, les hippocampes, et autres bestioles). Ce serait comme de dire que tous les pépins d'une pomme sont des pommiers, ou d'affirmer que les neuf œufs pas encore expulsés dans le ventre d'une mésange bleue sont des mésanges ! (Qui gobe un œuf gobe un poulet !) Il n'y a donc pas d'enfant dans le corps d'une autre personne humaine, le corps d'une femme. Il n'y a qu'un organe qui sera expulsé vivant ou mort à sa sortie et plus ou moins tôt. Cet organe est éventuellement le précurseur d'une autre personne et n'a aucune existence en tant que personne humaine. 
C'est la personne qui choisit ce qu'elle fait de son corps et si elle veut se suicider ou risquer sa vie, c'est son choix. De très nombreuses personnes risquent leur vie quotidiennement, et d'ailleurs si elles risquent leur vie c'est parce que des idiots (femelles et mâles, surtout patriarches) leur ont imposé l'existence pour des clopinettes puisque la vie n'a aucun sens. 
La femme choisit. 
Pourquoi l'homme qui n'a pas le droit de violer une femme peut-il avoir du pouvoir sur son utérus et son sexe ? Mystère ! De quoi ces lois machistes patriarcales se mêlent-elles ? Mesdames, faites vos lois entre vous. Mais surtout, faites vos vies par vous-mêmes pour vous-mêmes. Idem pour les hommes qui ont une petite avance, mais qui ne sont pas encore libérés totalement du harnachement social.
Pour un catho, une personne peut aller en enfer quand elle devient responsable de ses actes. En avortant, une femme envoie donc directement au paradis ce pseudo-enfant puisqu'il n'est pas encore responsable et bien entendu n'a pu commettre aucun méfait. Elle est donc une sainte d'éviter l'enfer à une personne. En fait plus elle avorte, plus elle envoie de personnes au paradis. Alors, mesdames, avortez, avortez... les dieux vous en récompenseront puisqu'ils ont besoin de petits animaux domestiques.
Nulle n'est tenue d'obéir aux ordres de la Nature ni de sa nature (c'est ce que les croyants appellent le libre arbitre, ce qui est valable pour l'avortement. Le libre arbitre signifie « pas de contrainte extérieure », sinon « pas de responsabilité », et « pas de dieu »). 
[Le libre arbitre et la responsabilité n'existent pas (voir mes articles sur le sujet), mais je me mets dans la peau du croyant au libre arbitre.]
La procréation est une mise en danger infinie de la vie d'autrui, puisque l'enfant est fabriqué imparfaitement, et sans son accord bien entendu. Il va souffrir et mourir obligatoirement pour le service de ses parents et de la société (pourquoi vouloir le faire souffrir, pauvre bonhomme ou bonne femme ? Pourquoi l'installer sur le toboggan fatal de l'existence, ce couloir de la mort ?) et il est menacé de l'enfer (selon les croyants dès qu'il devient « responsable »). 
Comment comparer cette mise en danger absolument inique avec un envoi direct au paradis (selon les croyants) s'il est avorté ? Si l'avortement est un crime alors la mère ira probablement en enfer (selon les croyants) et c'est son problème, sauf qu'elle-même n'a pas demandé à exister et n'a pas demandé à devoir subir la maternité ou les affres des choix qui lui ont été imposées par ses propres parents (et un dieu selon les croyants). 
Donc l'enfant va au paradis et la mère en enfer, et ils sont séparés éternellement. Voyez le pauvre enfant cherchant sa misérable mère en train de cramer éternellement en enfer. Pauvre enfant, s'il ne verse pas de larmes éternelles, je pense que son dieu l'enverra directement rejoindre la pitoyable créature ! 
Imaginez l'inverse :
L'enfant n'a pas été avorté, il n'a toujours pas demandé à exister, mais il existe et doit s'y faire mal gré mal gré, et pour une raison stupide (à onze ans il se fait enrôler par une bande de vendeurs de shit.) il est envoyé en enfer alors que sa mère l'attend au paradis. Pauvre mère qui va pleurer son enfant en train de griller pendant qu'elle voit l'éternité en noir dans un paradis bleu. Si elle ne pleure pas son enfant, alors hop, mauvaise mère, en enfer ! Après tout, c'est bien toi qui l'as fabriqué imparfaitement et éduqué imparfaitement (avec l'aide de la société, qui elle s'absout de tous les crimes de ses enfants, c'est plus pratique !).
Si un dieu avait voulu interdire l'avortement, il l'aurait rendu impossible, et on ne trouverait aucune plante abortive dans la nature, et aucun moyen pour avorter chimiquement ou avec une aiguille à tricoter. Si un dieu avait voulu qu'embryon et fœtus soient des personnes, il aurait choisi le mode de reproduction par scissiparité.
Les femmes étant libres de leur choix (avortement ou poursuite de la grossesse), comment faire en sorte qu'elles n'aient aucune pression pour ou contre ? D'ailleurs si elles n'ont aucune pression, pourquoi sont-elles femelles sans en avoir fait le choix ? Et pour nous tous, femmes et hommes, pourquoi n'avons-nous pas eu le choix d'exister ou pas ? Quelles sont les andouilles qui nous ont contraints à nous morfondre dans un lieu aussi stupide qu'est l'univers, dans la jungle humaine, et de devoir faire des choix que personne n'aurait eus à résoudre s'il n'avait pas existé, ou au moins être immortels, parfaits, omniscients, omnipotents, et créateurs (créateur de conneries) ?
Le droit de choix, c'est le droit de soi. N'est-ce pas normal pour des personnes humaines ?
Fin – E. Berlherm

samedi 31 octobre 2020

La propriété, c'est le vol

Le thème de « la propriété » est vraiment intéressant. Plus je l'étudie, plus je découvre de subtilité qui me donne du grain à moudre pour mon idée favorite « l'innocence d'exister ». Je vais tenter de dégrossir le sujet.
Définition de « propriété » - Dictionnaire de l'académie: « XIIe siècle. Emprunté du latin juridique proprietas, "caractère propre ; droit de possession, chose possédée", lui-même dérivé de proprius, "qui appartient en propre, caractéristique". Droit par lequel un bien, une chose appartient en propre à quelqu’un, qui peut en jouir et en disposer de la manière la plus absolue, dans les limites établies par la loi ou par les règlements. La propriété s’acquiert par contrat, par voie successorale ou par prescription. Il a la jouissance, non la propriété, de cette terre. Un titre, un certificat, un acte de propriété. L’article 17 de la Déclaration universelle des droits de l’homme reconnaît le droit à la propriété. Le gouvernement a pris des mesures pour favoriser l’accession à la propriété immobilière ou, simplement, à la propriété. »
(Remarque : le « droit » est une notion humaine artificielle ; la nature ne comprend que le pouvoir. Le droit est une invention humaine. Le droit est donc élaboré par la loi. Dire qu'un droit est établi dans les limites de la loi est un pléonasme. )
(Rappel : les lois émises par des personnes mortes ne sont pas des lois valides. Les lois sont mortes avec les personnes qui les ont édictées. Toute loi ancienne doit donc être invalidée sur le champ. Une loi ne s'applique à un associé que s'il a accepté la loi de l'association. Si cette personne n'est pas sous contrat valide, aucune loi ne peut lui être appliquée. On ne peut contraindre quiconque à l'association. Le terme de « société » employé dans les Droits de l'homme et la Constitution française est sans valeur, s'il signifie que la France est une association. On ne peut punir un associé qui ne respecte pas une règle qu'il a signée, on ne peut que lui rappeler la règle ou le virer de l'association. Personnellement, je n'ai signé aucun contrat social et je n'ai jamais accepté la loi de propriété, en particulier. Et vous ?)
Ceux qui commencent à me connaitre ne seront pas surpris que je parle ici encore de l'innocence d'exister puisqu'elle est le thème de cette série vidéo ; s'il y a une implication à cette innocence de notre existence c'est bien la notion aberrante de propriété dont il faut parler. En quoi l'innocence d'exister impliquerait-elle comme nous l'a dit Pierre-Joseph Proudhon que la propriété est du vol ? 
Le terme « propriété » a de multiples sens, si bien que l'on fait souvent des confusions. (voir l'article sur la signification : → Le lien est dans la présentation.)
Être propriétaire de quelque chose nécessaire pour leur existence à d'autres personnes ne devraient pas être une possibilité. Être propriétaire de l'air de l'eau ou directement ou indirectement de la nourriture nécessaire aux autres êtres vivants et particulièrement humains, devraient être proscrits. La propriété du sol devrait donc être proscrite si le sol produit des aliments ou s'il charrie de l'eau ou la filtre. Si le propriétaire est censé faire ce qu'il veut de son terrain, on ne peut l'autoriser à le polluer, ou en faire quoi que ce soit d'autres puisque ce terrain peut servir à l'alimentation d'autrui. Le problème est identique avec les Nations. Le Brésil par exemple possède l'Amazonie et ses arbres qui sont un bien public mondial nécessaire à la Vie mondiale ; le Brésil ne devrait pouvoir en faire ce qu'il veut.
Si la propriété c'est le vol alors vous ne pouvez accaparer un bout de terrain aussi petit soit-il. Vous ne pouvez prendre une tomate qui a poussé sur ce terrain et résultat de l'acquisition par la tomate des éléments du sol qui sont ce terrain. En mangeant la tomate nécessaire au maintien de votre corps en état de fonctionner vous devenez une parcelle de ce terrain. Vous vous êtes approprié le terrain et en êtes une partie que vous ne pouvez rendre (telle qu'elle). Vous ne pouvez vivre sans vous approprier un bout de terrain.
Si la propriété, c'est le vol ; alors le territoire national est une propriété volée (à qui ?) (D'ailleurs d'après la définition cette propriété n'a été soumise à aucun contrat, la nation est donc effectivement un territoire volé.). Et si la propriété du territoire national est du vol alors tous les sous-ensembles de propriétés des particuliers à l'intérieur de la nation sont également du vol. Les nationaux que nous sommes tous (en France par exemple) sont propriétaires collectivement de la Nation ; et nous en sommes également les fermiers. Nous sommes donc à la fois propriétaires et locataires fermiers de la Nation. N'est-il pas étrange de devoir acheter une parcelle de terrain dans ce terrain national qui nous appartient déjà de naissance quand nous voulons nous établir ? Ceci est en quelque sorte une sous-propriété, l'équivalent d'une sous-location. Chacun sait effectivement que l’État peut déloger par simple DUP un propriétaire quand il a besoin du terrain pour un tracé de route par exemple. (En nous revendant un bout de terrain que nous possédons déjà l’État nous gruge.)
Proudhon se demandait comment nous rendre tous propriétaires, mais dans une Démocratie véritable nous le sommes, n'est-ce pas ? Pourtant je n'ai vu nulle part l'étiquette de mon nom posée sur une parcelle du terrain national !
Proudhon comme la grande majorité des philosophes ne remet pas vraiment en cause le système. Il bidouille la logique humaine. Il tente de démêler quelques nœuds du système, mais il ne sort pas du système. Il ne cherche pas à voir (du moins ne l'a pas vu) d'où vient réellement le problème humain. Pendant que Proudhon remettait en cause la propriété, Darwin inventait l'évolution et remettait en cause l'origine divine de l'humanité. Belle époque ! Aujourd'hui nous pouvons nous intéresser à la notion d'innocence d'exister qui devrait remettre en cause nos rapports individuels et nationaux... N'êtes-vous pas conscients de votre propre innocence d'exister ? N'êtes-vous pas conscient qu'à la base vous avez été « contraints » d'exister, que vous avez été mis devant le fait accompli de l'existence ? (que vous soyez rationaliste, athée, agnostique, croyant, ou autre !)
L'innocence d'exister peut-elle servir à démontrer, plus fondamentalement que ne le fait Proudhon, que la propriété est bien effectivement du vol ?
Pourquoi nous contraindre d'exister si c'est pour lutter contre nos semblables qui ont non seulement acceptés notre mise au monde, mais qui l'ont demandé pour que nous leur servions d'associés contraints (esclaves compagnons d'esclaves) ? Pourquoi combattre pour acquérir des propriétés, une seule propriété ? Pourquoi se battre pour accaparer un coin de planète, alors que ce petit coin aurait dû être préparé largement à l'avance pour nous accueillir ? Sommes-nous humains ou bien de simples bestioles territoriales ? Et pourquoi fabriquer plus d'humains que nécessaire, mais nécessaire à quoi au juste ? N'est-ce pas la quantité d'humains qui crée le besoin d'accaparer un bout de territoire pour empêcher d'autres de nous le voler ? Mais pourquoi accaparer un coin de planète si nous étions peu nombreux ?
Pouvez-vous trouver une seule raison valable de pérenniser l'humanité ou la société, qui sont l'une comme l'autre non pérenne en finalité ? Nous servons à pérenniser le non-pérennisable ! Réfléchissez bien. Vous n'existez pas, puis vous êtes « fabriqués ». Pour quelle raison ? Pour quoi assembler des éléments de l'univers pour constituer la vie si brève d'un enregistreur acteur qui enregistre ses propres actions avant de disparaitre ? Plus nous sommes nombreux, moins nos actes modifient le système culturel qui évolue et disparaitra avec la société et l'humanité ; plus nous sommes nombreux moins l'individu a d'impact social moins il est important culturellement. Notre compréhension aussi parfaite que possible de l'univers ne servira à rien au final. Le principe d'existence d'une entité consciente, sensible, et intelligente est franchement absurde.
Vos parents ont la propriété de leurs corps et se permettent donc de lancer votre construction partant d'éléments qui les constituent eux-mêmes, ovule et spermatozoïde. Il faudrait donc en déduire que puisque ces cellules initiales ainsi que le mécanisme de réplication de l'ovule leur appartiennent vous devriez leur appartenir une fois votre construction terminée. Si vous fabriquiez un bébé in vitro ou un clone de vous-mêmes, vous appartiendraient-ils ? Ce seraient pourtant de véritables fabrications dont tous les éléments initiaux vous appartiennent ainsi que l'ouvrage effectué ! Mais les parents ne peuvent se résoudre à cela puisqu'eux-mêmes devraient appartenir à leurs propres parents, qui eux-mêmes, etc... 
Un propriétaire de terrain est d'abord propriétaire du lieu géographique ; une parcelle bornée sur le territoire national. Est-il propriétaire de la matière située sur ce lieu ? Je pense que dans les conditions actuelles de surpopulation nous avons le « droit » de ne pas être délogé d'un lieu pendant la durée de notre vie, ce qui n'est pas équivalent à être propriétaire du sol. Je ne suis pas propriétaire de l'air que je respire mais la société doit me laisser respirer de l'air sain sans que j'ai à l'acheter. Il devrait en être de même pour tout ce qui permet de maintenir un corps en vie, aliments sains et eau saine. Je ne suis pas propriétaire de mon corps, je suis ce corps, et j'ai le droit à ce qu'il fonctionne au mieux constamment (la société devrait en être garant puisqu'elle m'a imposé l'existence dans le but de m'associer d'ailleurs sans mon consentement). Mais si je perds un membre, une partie utile de mon corps, j'en suis le propriétaire ; et c'est le seul cas de propriété effective que nous devrions avoir. Mais nous sommes si nombreux sur Terre que chacun jalouse celui qui s'est accaparé un lieu. Tous les problèmes humains sont causés par le nombre d'humains. Nous sommes trop nombreux. Et puisqu'un seul être humain n'a pas de raison d'être en soi, en quoi cette multitude est-elle nécessaire ?
Si le sol appartient au propriétaire, alors les aliments fabriqués sur ce sol par ce sol lui appartiennent, et restent indéfiniment sa propriété puisque le sol reste sa propriété. Mais comme j'achète la nourriture donc une partie du sol du propriétaire, je deviens donc propriétaire de ce sol qui constitue mon corps. C'est comme si un arbre devait acheter le terrain sur lequel il pousse. J'ai donc acheté mon corps, ce qui est interdit par la loi. Un homme ne peut s'acheter pour s'émanciper. Acheter sa nourriture, c'est acheter sa liberté, c'est vouloir constamment sortir de l'esclavage sans jamais y parvenir. Mais puisqu’il est interdit qu'un humain soit esclave donc appartienne à un autre, alors le sol, générateur et précurseur de personnes humaines, ne peut appartenir à personne. Et les aliments, dont l'eau et l'air, doivent être dispensés librement.
Il faut donc bien admettre que pour l'essence même de la vie, l'humanité a renoncé à la notion de propriété. Un être humain ne peut appartenir à un autre être humain. La propriété d'un autre être humain est non seulement interdit par la loi et les droits de l'homme, mais cela est considéré comme de l'esclavage. (Cela est écrit hypocritement, mais ce n'est pas dans les faits puisque tous nous achetons nos corps après avoir été contraints d'exister pour servir.)
Nous sommes beaucoup trop nombreux sur Terre et cela conduit à des situations et des systèmes inextricables. Nous sommes possédés indirectement au moyen de l'argent puisque nous sommes contraints par les besoins de notre corps à nous acheter nos aliments donc notre propre vie. Le capitalisme nous a réduit à ça. Si ce n'est pas de l'esclavage, qu'est-ce que c'est ? Les propriétaires de l'argent (les voleurs de cet argent), les capitalistes et les dirigeants de Nation sont nos propriétaires. Ils nous volent notre vie en nous contraignant à l'acquérir par notre travail. C'est un échange par du chantage, sans le dire ouvertement, « tu bosses ou tu souffres » ! Ils nous taxent et nous imposent notre travail ; pas notre argent, notre travail, donc notre vie, donc notre corps. 
Notre travail c'est notre temps de vie, c'est notre corps qui travaille. Ce n'est pas un concept abstrait qui est au boulot. Quand notre corps (notre tête) travaille, il est au pouvoir de celui qui le fait travailler. Nous sommes pendant notre temps de travail la propriété de nos patrons. Et puisque nous sommes soumis à ce devoir par besoin, par souffrance donc par chantage à la douleur, nous sommes bien des objets non libres appartenant à d'autres personnes. Un pourcentage de liberté n'est pas de liberté du tout. Notre corps nous est volé. La vie, qui nous a été imposée pour servir, sert bien effectivement à la société. Nous sommes des propriétés sociales. 
La propriété de notre corps par d'autres que nous-mêmes est non seulement du vol, mais de l'esclavage. Pourtant la société interdit l'esclavage, même indirect. Nos vies, que nos parents prétendent nous avoir « donné », nous sont volées par la société qui fait les lois disant que l'esclavage et le vol sont interdits. C'est aberrant.
Vous n'appartenez ni à vos parents ni à la société. Ils n'ont aucun droit sur vous, aucun droit de propriétaire ; la Loi le dit, les Droits humains le disent. Et pourtant, essayez-donc d'échapper à la propriété sociale n'importe où sur la planète ! En France vous ne pouvez vous nourrir sans travailler, et si vous travaillez vous êtes imposés, c'est-à-dire qu'une part de votre travail donc de votre temps donc de votre corps est accaparé sans votre autorisation par l’État. Vous appartenez donc de fait à la société. C'est de l'esclavage indirect (car sans le dire) qui devrait donc être aboli comme tout esclavage puisque la Loi l'affirme. La société vous a volé vous, comme on vole un objet. À qui vous a-t-elle volé ? Réponse : à vous-mêmes puisque vous êtes également des sociétaires contraints. Vous êtes des voleurs volés. Il ne tient qu'à vous de mettre à bas ce système. Cessez donc d'enfanter pour rien. Et pour commencer, cessez d'enfanter sans comprendre la magouille générale.
Vous avez été contraints d'exister. On ne contraint pas le libre arbitre; vous n'avez donc pas de libre arbitre (l'existence du libre arbitre n'est pas une décision démocratique, c'est un fait ou pas démontré éventuellement par la science), mais vous êtes innocents d'exister et innocents de toutes les âneries que vous faites au cours de votre vie; y compris par ceux-là mêmes qui vous contraignent le plus (dirigeants et capitalistes qui sont donc innocents des crimes qu'ils commettent). Vous ne pourrez vaincre le système et l'arranger que lorsque vous l'aurez compris et admis.
Nous sommes passés de sujets (de sa majesté) à sociétaires (d'une Nation). Nous avons donc acquis l'autonomie entre associés. Cette autonomie entre associés nous confère (si nous acceptons l'association puisqu'elle est contrainte) des droits et des devoirs (notre liberté cesse où commence celle des autres). Proudhon comme tous les philosophes a oublié la contrainte initiale qui nous est faite d'exister. Nous ne sommes plus des sujets, mais des êtres libres et des associés. Nous devons donc dans cette acceptation de la liberté et l'acception de ce système libertaire remettre en cause tous nos rapports humains en commençant par l'initiation non désirée par chacun d'entre nous d'exister. Nous avons tous été mis devant le fait accompli de l'existence, et tel que nous sommes, animal humain et pas dieu. Nous ne sommes propriétaire de rien, mais nous avons le droit de survivre en tant qu'humain puisque désirés par des associés existants, c'est-à-dire riche de notre héritage commun. Ceux qui existent doivent préparer l'existence aussi parfaite que possible de ceux qu'ils vont contraindre à exister pour le service social, éventuellement comme partenaire ; sinon ne faites pas d'enfant, ne faites pas d'associés qui ne désirerait pas s'associer parce que la vie que vous leur proposez est par trop stupide.
Nous sommes tous égaux et associés de naissance, et personne n'appartenant à personne signifie que les parents ne possèdent pas leurs enfants qui perdent donc ainsi leur lien privilégié avec leurs géniteurs. Cela devrait conduire dans une communauté nationale à l'abolition de l'héritage par privilège de naissance, puisque si les parents ne sont pas propriétaires des enfants la réciproque est vraie, ce qui implique que les enfants ne sont pas propriétaires de la propriété des parents. La société a déjà aboli le droit d'ainesse qui devrait par le principe d'association aboutir au même résultat qu'est l'abolition de l'héritage. La notion de famille est reconnue par le tutorat privilégié des parents sur leurs enfants, mais ça n'est pas une propriété, le tutorat peut leur être enlevé. Il y a une meilleure solution a l'héritage particulier, c'est l'héritage national puisque nous avons tous été contraints d'exister pour servir la société. Nous sommes tous héritiers de la culture humaine et devrions en toucher notre part. Nous devrions toucher dès la naissance un Dû Minimum d'Existence (DME) ; ce serait la moindre des choses en tant qu'humain pour nous éloigner de notre origine bestiale. 
Essayez plutôt d'inviter autrui à exister !

Fin – E. Berlherm


Notes sur Proudhon – La propriété : 
Proudhon - La propriété : "...la loi est la règle selon laquelle les besoins sociaux doivent être satisfaits ; le peuple ne la vote pas, le législateur ne l'exprime pas : le savant la découvre et la formule." 
→ Je confirme et ajoute : Je ne suis pas un savant, mais il est une vérité absolue, c'est que nous sommes tous contraints d'exister (avec toutes les implications de la contrainte) pour les besoins sociaux (avec toutes les implications de l'association) et que nous sommes innocents d'exister (avec toutes les implications de notre innocence absolue). La loi doit être faite dans ce sens.

Proudhon - La propriété : "Quelle que soit donc la capacité d'un homme, dès que cette capacité est créée, il ne s'appartient plus ; semblable à la matière qu'une main industrieuse façonne, il avait la faculté de devenir, la société l'a fait être. Le vase dira-t-il au potier : Je suis ce que je suis, et je ne te dois rien ?" 
→ Proudhon a pris les choses à l'envers du fait de la religiosité ambiante, ce n'est un bénéfice pour personne d'avoir été fabriqué pour servir. Aucune personne n'est fabriqué parfait, ni éduqué parfaitement, ni installé dans un monde parfait. De quel droit fabrique-t-on une personne ? De quel droit en plus s'autorise-t-on à la fabriquer avec toutes ces imperfections ? Une personne a tous les droits d'en vouloir à la personne et ses associés complices qui l'ont fabriqués. Toute personne peut donc dire : « Je ne suis pas un vase, je suis un être sensible et conscient. Je te dois mes imperfections et la merde dans laquelle tu m'as mis. Je ne suis que ce que je suis, et si je suis, et si je ne suis que cela, c'est ta faute. Je ne t'ai rien demandé. Tu m'as mis devant le fait accompli de l'existence. C'est toi qui me doit tout puisque tu m'imposes l'existence, et que tu te prends pour un être humain, donnes-moi cette existence et dans les meilleures conditions. Sinon garde-toi de moi. Je ne suis l'esclave et l'obligé de personne encore moins de toi et tes complices. La vie n'est pas un don, et pour beaucoup la vie est un supplice.

Proudhon - La propriété : « En effet, si aux termes du pacte social, la propriété a pour condition l'égalité, du moment où cette égalité n'existe plus, le pacte est rompu et toute propriété devient usurpation. » 
→ à la naissance nous sommes tous égaux, et tous au pied du mur. Nous avons tous le droit de l'escalader (le droit, mais pas forcément les capacités). Ce mur est pyramidal et chacun a le droit de tenter de parvenir au sommet. Mais nous ne naissons pas tous en même temps, et quand nous naissons, un autre est déjà au sommet de la pyramide et la plupart sont déjà loin au-dessus de nous. Où est donc l'égalité ? Sans parler des nombreux handicaps de naissance et qui surviennent au cours de la vie, et de l'envie que l'on peut avoir d'escalader le mur ; tout le monde n'a pas le goût de l'escalade. Si vous êtes mis au pied du mur sans votre accord, êtes-vous tenu de grimper ?

Proudhon - La propriété : « Sur l'enseigne de ces magasins somptueux que son indigence admire, le travailleur lit en gros caractères: c'est ton ouvrage, et tu n'en auras pas ; Sic vos non vobis ! » 
→ C'est toi qui a fabriqué ce yacht mais tu ne navigueras jamais dessus. C'est toi qui a bâti ce palais mais tu n'y vivras jamais. C'est toi qui a construit cette Rolls, mais tu n'as droit qu'à un clou. C'est toi qui a produit ce caviar, mange donc des navets.

Proudhon – Théorie de la propriété (1866) : « La Constitution républicaine de 1793, qui a défini la propriété : « Le droit de jouir du fruit de son travail, » s’est trompée grossièrement ; elle devait dire : La propriété est le droit de jouir et de disposer à son gré du bien d’autrui, du fruit de l’industrie et du travail d’autrui. » 
→ Proudhon pouvait aller plus loin en disant que disposer du travail d'autrui c'est être propriétaire d'autrui.

Fin

mercredi 28 octobre 2020

Einstein - Pourquoi le socialisme ?

Remarques :

Comme vous allez le voir dans le texte d'Einstein sur le socialisme, il ne va pas s'occuper de la contrainte d'existence donc de l'innocence d'exister. C'est un étrange oubli pour une personne qui recherchait le fondamental en science. Ce « grand » physicien a fait trois enfants dont deux étaient très gravement handicapés. Pourquoi promouvoir n'importe quelle idéologie quand on n'est pas capable de réfléchir au fondement de l'existence qui est une contrainte ? Comment ne pas remarquer que cette contrainte rend innocente chaque personne ? Comment ne pas passer de cette contrainte et cette innocence à un mode de vie moins rébarbatif pour les humains ? Pourquoi obliger un autre humain à vivre dans une société dont on reconnait qu'elle est mauvaise puisqu'on veut la changer ? Comment un scientifique, un penseur comme Einstein n'a-t-il pas compris l'inutilité de l'existence ?

« Pourquoi êtes-vous si sérieusement opposé à la disparition de la race humaine ? » dit un interlocuteur d'Einstein. Je réponds : personne ne peut s'y opposer puisqu'elle est inéluctable par simple évolution ou par la fin du système solaire ou celle de la galaxie ; rien n'est pérenne dans l'univers, et cela, Einstein devrait le savoir. On ne peut donc être que pour la continuité à court terme et pour la souffrance de milliards d'êtres qui inévitablement souffrent et meurent (pour rien) du simple fait d'exister. Et même la science ne sert à rien puisque la mémoire disparaitra avec l'humanité (et ses successeurs si elle en a).


Albert Einstein - Pourquoi le socialisme ? (1949)

Est-il convenable qu’un homme qui n’est pas versé dans les questions économiques et sociales exprime des opinions au sujet du socialisme ? Pour de multiples raisons je crois que oui.

Considérons d’abord la question au point de vue de la connaissance scientifique. Il pourrait paraître qu’il n’y ait pas de différences méthodologiques essentielles entre l’astronomie, par exemple, et l’économie : les savants dans les deux domaines essaient de découvrir les lois généralement acceptables d’un groupe déterminé de phénomènes, afin de rendre intelligibles, d’une manière aussi claire que possible, les relations réciproques existant entre eux. Mais en réalité de telles différences existent. La découverte de lois générales en économie est rendue difficile par la circonstance que les phénomènes économiques observés sont souvent influencés par beaucoup de facteurs qu’il est très difficile d’évaluer séparément. En outre, l’expérience accumulée depuis le commencement de la période de l’histoire humaine soi-disant civilisée a été — comme on le sait bien — largement influencée et délimitée par des causes qui n’ont nullement un caractère exclusivement économique. Par exemple, la plupart des grands États dans l’histoire doivent leur existence aux conquêtes. Les peuples conquérants se sont établis, légalement et économiquement, comme classe privilégiée du pays conquis. Ils se sont attribués le monopole de la terre et ont créé un corps de prêtres choisis dans leur propre rang. Les prêtres, qui contrôlèrent l’éducation, érigèrent la division de la société en classes en une institution permanente et créèrent un système de valeurs par lequel le peuple fut dès lors, en grande partie inconsciemment, guidé dans son comportement social.

Mais la tradition historique date pour ainsi dire d’hier ; nulle part nous n’avons dépassé ce que Thorstein Veblen appelait « la phase de rapine » du développement humain. Les faits économiques qu’on peut observer appartiennent à cette phase et les lois que nous pouvons en déduire ne sont pas applicables à d’autres phases. Puisque le but réel du socialisme est de dépasser la phase de rapine du développement humain et d’aller en avant, la science économique dans son état actuel peut projeter peu de lumière sur la société socialiste de l’avenir.

En second lieu, le socialisme est orienté vers un but éthico-social. Mais la science ne peut pas créer des buts, encore moins peut-elle les faire pénétrer dans les êtres humains ; la science peut tout au plus fournir les moyens par lesquels certains buts peuvent être atteints. Mais les buts mêmes sont conçus par des personnalités animées d’un idéal moral élevé et — si ces buts ne sont pas mort-nés, mais vivants et vigoureux — sont adoptés et portés en avant par ces innombrables êtres humains qui, à demi inconscients, déterminent la lente évolution de la société.

Pour ces raisons nous devrions prendre garde de ne pas surestimer la science et les méthodes scientifiques quand il s’agit de problèmes humains ; et nous ne devrions pas admettre que les spécialistes soient les seuls qui aient le droit de s’exprimer sur des questions qui touchent à l’organisation de la société.

D’innombrables voix ont affirmé, il n’y a pas longtemps, que la société humaine traverse une crise, que sa stabilité a été gravement troublée. Il est caractéristique d’une telle situation que des individus manifestent de l’indifférence ou, même, prennent une attitude hostile à l’égard du groupe, petit ou grand, auquel ils appartiennent. Pour illustrer mon opinion je veux évoquer ici une expérience personnelle. J’ai récemment discuté avec un homme intelligent et d’un bon naturel sur la menace d’une autre guerre, qui, à mon avis, mettrait sérieusement en danger l’existence de l’humanité, et je faisais remarquer que seule une organisation supranationale offrirait une protection contre ce danger. Là-dessus mon visiteur me dit tranquillement et froidement : « Pourquoi êtes-vous si sérieusement opposé à la disparition de la race humaine ? »

Je suis sûr que, il y a un siècle, personne n’aurait si légèrement fait une affirmation de ce genre. C’est l’affirmation d’un homme qui a vainement fait des efforts pour établir un équilibre dans son intérieur et qui a plus ou moins perdu l’espoir de réussir. C’est l’expression d’une solitude et d’un isolement pénibles dont tant de gens souffrent de nos jours. Quelle en est la cause ? Y a-t-il un moyen d’en sortir ?

Il est facile de soulever des questions pareilles, mais il est difficile d’y répondre avec tant soit peu de certitude. Je vais néanmoins essayer de le faire dans la mesure de mes forces, bien que je me rende parfaitement compte que nos sentiments et nos tendances sont souvent contradictoires et obscurs et qu’ils ne peuvent pas être exprimés dans des formules aisées et simples.

L’homme est en même temps un être solitaire et un être social. Comme être solitaire il s’efforce de protéger sa propre existence et celle des êtres qui lui sont le plus proches, de satisfaire ses désirs personnels et de développer ses facultés innées. Comme être social il cherche à gagner l’approbation et l’affection de ses semblables, de partager leurs plaisirs, de les consoler dans leurs tristesses et d’améliorer leurs conditions de vie. C’est seulement l’existence de ces tendances variées, souvent contradictoires, qui explique le caractère particulier d’un homme, et leur combinaison spécifique détermine dans quelle mesure un individu peut établir son équilibre intérieur et contribuer au bien-être de la société. Il est fort possible que la force relative de ces deux tendances soit, dans son fond, fixée par l’hérédité. Mais la personnalité qui finalement apparaît est largement formée par le milieu où elle se trouve par hasard pendant son développement, par la structure de la société dans laquelle elle grandit, par la tradition de cette société et son appréciation de certains genres de comportement. Le concept abstrait de « société » signifie pour l’individu humain la somme totale de ses relations, directes et indirectes, avec ses contemporains et les générations passées. Il est capable de penser, de sentir, de lutter et de travailler par lui-même, mais il dépend tellement de la société — dans son existence physique, intellectuelle et émotionnelle — qu’il est impossible de penser à lui ou de le comprendre en dehors du cadre de la société. C’est la « société » qui fournit à l’homme la nourriture, les vêtements, l’habitation, les instruments de travail, le langage, les formes de la pensée et la plus grande partie du contenu de la pensée ; sa vie est rendue possible par le labeur et les talents de millions d’individus du passé et du présent, qui se cachent sous ce petit mot de « société ».

Il est, par conséquent, évident que la dépendance de l’individu à la société est un fait naturel qui ne peut pas être supprimé — exactement comme dans le cas des fourmis et des abeilles. Cependant, tandis que tout le processus de la vie des fourmis et des abeilles est fixé, jusque dans ses infimes détails, par des instincts héréditaires rigides, le modèle social et les relations réciproques entre les êtres humains sont très variables et susceptibles de changement. La mémoire, la capacité de faire de nouvelles combinaisons, le don de communication orale ont rendu possibles des développements parmi les êtres humains qui ne sont pas dictés par des nécessités biologiques. De tels développements se manifestent dans les traditions, dans les institutions, dans les organisations, dans la littérature, dans la science, dans les réalisations de l’ingénieur et dans les œuvres d’art. Ceci explique comment il arrive que l’homme peut, dans un certain sens, influencer sa vie par sa propre conduite et comment, dans ce processus, la pensée et le désir conscients peuvent jouer un rôle.

L’homme possède à sa naissance, par hérédité, une constitution biologique que nous devons considérer comme fixe et immuable, y compris les impulsions naturelles qui caractérisent l’espèce humaine. De plus, pendant sa vie il acquiert une constitution culturelle qu’il reçoit de la société par la communication et par beaucoup d’autres moyens d’influence. C’est cette constitution culturelle qui, dans le cours du temps, est sujette au changement et qui détermine, à un très haut degré, les rapports entre l’individu et la société. L’anthropologie moderne nous a appris, par l’investigation des soi-disant cultures primitives, que le comportement social des êtres humains peut présenter de grandes différences, étant donné qu’il dépend des modèles de culture dominants et des types d’organisation qui prédominent dans la société. C’est là-dessus que doivent fonder leurs espérances tous ceux qui s’efforcent d’améliorer le sort de l’homme : les êtres humains ne sont pas, par suite de leur constitution biologique, condamnés à se détruire mutuellement ou à être à la merci d’un sort cruel qu’ils s’infligent eux-mêmes.

Si nous nous demandons comment la structure de la société et l’attitude culturelle de l’homme devraient être changées pour rendre la vie humaine aussi satisfaisante que possible, nous devons constamment tenir compte du fait qu’il y a certaines conditions que nous ne sommes pas capables de modifier. Comme nous l’avons déjà mentionné plus haut, la nature biologique de l’homme n’est point, pour tous les buts pratiques, sujette au changement. De plus, les développements technologiques et démographiques de ces derniers siècles ont créé des conditions qui doivent continuer. Chez des populations relativement denses, qui possèdent les biens indispensables à leur existence, une extrême division du travail et une organisation de production très centralisée sont absolument nécessaires. Le temps, qui, vu de loin, paraît si idyllique, a pour toujours disparu où des individus ou des groupes relativement petits pouvaient se suffire complètement à eux-mêmes. On n’exagère pas beaucoup en disant que l’humanité constitue à présent une communauté planétaire de production et de consommation.

Je suis maintenant arrivé au point où je peux indiquer brièvement ce qui constitue pour moi l’essence de la crise de notre temps. Il s’agit du rapport entre l’individu et la société. L’individu est devenu plus conscient que jamais de sa dépendance à la société. Mais il n’éprouve pas cette dépendance comme un bien positif, comme une attache organique, comme une force protectrice, mais plutôt comme une menace pour ses droits naturels, ou même pour son existence économique. En outre, sa position sociale est telle que les tendances égoïstes de son être sont constamment mises en avant, tandis que ses tendances sociales qui, par nature, sont plus faibles, se dégradent progressivement. Tous les êtres humains, quelle que soit leur position sociale, souffrent de ce processus de dégradation. Prisonniers sans le savoir de leur propre égoïsme, ils se sentent en état d’insécurité, isolés et privés de la naïve, simple et pure joie de vivre. L’homme ne peut trouver de sens à la vie, qui est brève et périlleuse, qu’en se dévouant à la société.

L’anarchie économique de la société capitaliste, telle qu’elle existe aujourd’hui, est, à mon avis, la source réelle du mal. Nous voyons devant nous une immense société de producteurs dont les membres cherchent sans cesse à se priver mutuellement du fruit de leur travail collectif — non pas par la force, mais, en somme, conformément aux règles légalement établies. Sous ce rapport, il est important de se rendre compte que les moyens de la production — c’est-à-dire toute la capacité productive nécessaire pour produire les biens de consommation ainsi que, par surcroît, les biens en capital — pourraient légalement être, et sont même pour la plus grande part, la propriété privée de certains individus.

Pour des raisons de simplicité je veux, dans la discussion qui va suivre, appeler « ouvriers » tous ceux qui n’ont point part à la possession des moyens de production, bien que cela ne corresponde pas tout à fait à l’emploi ordinaire du terme. Le possesseur des moyens de production est en état d’acheter la capacité de travail de l’ouvrier. En se servant des moyens de production, l’ouvrier produit de nouveaux biens qui deviennent la propriété du capitaliste. Le point essentiel dans ce processus est le rapport entre ce que l’ouvrier produit et ce qu’il reçoit comme salaire, les deux choses étant évaluées en termes de valeur réelle. Dans la mesure où le contrat de travail est « libre », ce que l’ouvrier reçoit est déterminé, non pas par la valeur réelle des biens qu’il produit, mais par le minimum de ses besoins et par le rapport entre le nombre d’ouvriers dont le capitaliste a besoin et le nombre d’ouvriers qui sont à la recherche d’un emploi. Il faut comprendre que même en théorie le salaire de l’ouvrier n’est pas déterminé par la valeur de son produit.

Le capital privé tend à se concentrer en peu de mains, en partie à cause de la compétition entre les capitalistes, en partie parce que le développement technologique et la division croissante du travail encouragent la formation de plus grandes unités de production aux dépens des plus petites. Le résultat de ces développements est une oligarchie de capitalistes dont la formidable puissance ne peut effectivement être refrénée, pas même par une société qui a une organisation politique démocratique. Ceci est vrai, puisque les membres du corps législatif sont choisis par des partis politiques largement financés ou autrement influencés par les capitalistes privés qui, pour tous les buts pratiques, séparent le corps électoral de la législature. La conséquence en est que, dans le fait, les représentants du peuple ne protègent pas suffisamment les intérêts des moins privilégiés. De plus, dans les conditions actuelles, les capitalistes contrôlent inévitablement, d’une manière directe ou indirecte, les principales sources d’information (presse, radio, éducation). Il est ainsi extrêmement difficile pour le citoyen, et dans la plupart des cas tout à fait impossible, d’arriver à des conclusions objectives et de faire un usage intelligent de ses droits politiques.

La situation dominante dans une économie basée sur la propriété privée du capital est ainsi caractérisée par deux principes importants : premièrement, les moyens de production (le capital) sont en possession privée et les possesseurs en disposent comme ils le jugent convenable ; secondement, le contrat de travail est libre. Bien entendu, une société capitaliste pure dans ce sens n’existe pas. Il convient de noter en particulier que les ouvriers, après de longues et âpres luttes politiques, ont réussi à obtenir pour certaines catégories d’entre eux une meilleure forme de « contrat de travail libre ». Mais, prise dans son ensemble, l’économie d’aujourd’hui ne diffère pas beaucoup du capitalisme « pur ».

La production est faite en vue du profit et non pour l’utilité. Il n’y a pas moyen de prévoir que tous ceux qui sont capables et désireux de travailler pourront toujours trouver un emploi ; une « armée » de chômeurs existe déjà. L’ouvrier est constamment dans la crainte de perdre son emploi. Et puisque les chômeurs et les ouvriers mal payés sont de faibles consommateurs, la production des biens de consommation est restreinte et a pour conséquence de grands inconvénients. Le progrès technologique a souvent pour résultat un accroissement du nombre des chômeurs plutôt qu’un allégement du travail pénible pour tous. L’aiguillon du profit en conjonction avec la compétition entre les capitalistes est responsable de l’instabilité dans l’accumulation et l’utilisation du capital, qui amène des dépressions économiques de plus en plus graves. La compétition illimitée conduit à un gaspillage considérable de travail et à la mutilation de la conscience sociale des individus dont j’ai fait mention plus haut.

Je considère cette mutilation des individus comme le pire mal du capitalisme. Tout notre système d’éducation souffre de ce mal. Une attitude de compétition exagérée est inculquée à l’étudiant, qui est dressé à idolâtrer le succès de l’acquisition comme une préparation à sa carrière future.

Je suis convaincu qu’il n’y a qu’un seul moyen d’éliminer ces maux graves, à savoir, l’établissement d’une économie socialiste, accompagnée d’un système d’éducation orienté vers des buts sociaux. Dans une telle économie, les moyens de production appartiendraient à la société elle-même et seraient utilisés d’une façon planifiée. Une économie planifiée, qui adapte la production aux besoins de la société, distribuerait le travail à faire entre tous ceux qui sont capables de travailler et garantirait les moyens d’existence à chaque homme, à chaque femme, à chaque enfant. L’éducation de l’individu devrait favoriser le développement de ses facultés innées et lui inculquer le sens de la responsabilité envers ses semblables, au lieu de la glorification du pouvoir et du succès, comme cela se fait dans la société actuelle.

Il est cependant nécessaire de rappeler qu’une économie planifiée n’est pas encore le socialisme. Une telle économie pourrait être accompagnée d’un complet asservissement de l’individu. La réalisation du socialisme exige la solution de quelques problèmes socio-politiques extrêmement difficiles : comment serait-il possible, en face d’une centralisation extrême du pouvoir politique et économique, d’empêcher la bureaucratie de devenir toute-puissante et présomptueuse ? Comment pourrait-on protéger les droits de l’individu et assurer un contrepoids démocratique au pouvoir de la bureaucratie ?

La clarté au sujet des buts et des problèmes du socialisme est de la plus grande importance à notre époque de transition. Puisque, dans les circonstances actuelles, la discussion libre et sans entrave de ces problèmes a été soumise à un puissant tabou, je considère que la fondation de cette revue est un important service rendu au public.

 Fin


Notion de responsabilité

Certaines inventions plombent l'humanité parce qu'elles nuisent à la science et la retardent. La seule invention de la responsabilité bloque la progression de la science. Et en bloquant la science, elle bloque la société qui n'avance pas dans la bonne direction ou fait du surplace. D'autres inventions sont directement associées à cette responsabilité, celles de non-déterminisme et celle de libre arbitre. Les scientifiques font de l'autocensure sur ces notions. La société en pâtit.
La censure comme l'autocensure sont de la dictature donc de l'esclavagisme, puisque l'autocensure conduit à interdire aux autres un savoir jugé dangereux ou inapproprié pour certaines personnes. Qui a le droit de juger qu'un savoir qu'il possède est inapproprié pour autrui ? La société ne peut profiter de leurs avancées qu'indirectement et par la périphérie.
Quand un scientifique démontre le déterminisme de l'univers, la pression populaire est telle que les politiciens, qui pourraient être convaincus et devraient l'être, ne peuvent utiliser cette vérité fondamentale. Il en va de même pour la responsabilité et le libre arbitre. Les politiciens préfèrent le statuquo de l'emprisonnement ou l'exécution des personnes culpabilisées à la solution éducative.
Pourtant il suffit de dire que le doute profite à l'accusé. Doute sur la réalité du déterminisme, de la responsabilité, et du libre arbitre puisque jamais aucune démonstration officielle n'a été reconnue. Or pour un avocat il suffit qu'il utilise ce doute sur l'existence de la responsabilité, du libre arbitre et du déterminisme pour innocenter son client. Qu'est-ce que ça lui en coute de ne pas utiliser ce doute ? Pourquoi fait-il de l'autocensure ? La loi ou la pression judiciaire rend-elle muette une personne que l'on surnomme un « bavard » ? 
Le chien, le chat, le crocodile, l'éléphant, et même le dauphin, ne sont pas responsables, ne sont pas censés avoir un libre arbitre. Ils sont pourtant aussi libres que leurs potentiels physiques et la Nature les autorisent. Ils agissent conformément à la Nature et leur nature. 
Quand un bébé casse une assiette, les parents ne lui collent pas l'étiquette « responsable » sur le front ; ils tentent de lui apprendre les bons gestes et le contrôle de soi progressivement. Alors si l'enfant n'est pas immédiatement responsable dès sa naissance, quand donc gagne-t-il cette responsabilité, si c'est un gain ? Comment celle-ci lui est-elle attribuée par ses parents et la société, et comment ça marche ? 
Comment la science fait-elle une démonstration rigoureuse, précise, logique, mathématique, algorithmique, de l'acquisition de la responsabilité ? Comment les réseaux neuronaux s'agencent-ils pour fabriquer de la responsabilité et du libre arbitre alors qu'il n'y en avait pas au départ ? S'il n'y en avait pas au départ et qu'il existe un moyen d'installer cette responsabilité dans la tête d'un enfant, comment les humains s'y prennent-ils ? Est-ce que la responsabilité s'apprend comme la table de multiplication ? S'apprend-elle comme le langage ? Y a-t-il des règles d'acquisition ? Est-ce que c'est aussi simple ? Personnellement je n'ai jamais désiré apprendre la table de multiplication, mais on me l'a imposé. Dois-je apprendre la responsabilité et le libre arbitre de la même façon ? Contraint et forcé ? Suis-je responsable de ce que l'on me contraint de faire ? 
Pourquoi me contraindre à exister dans votre monde sordide, de règles sordides ? Vos lois ne disent-elles pas que ce qui est contraint n'est pas punissable ? La vie étant contrainte, tout ce qui s'ensuit n'est pas punissable. D'ailleurs, pourquoi fabriquer une existence qui n'a d'autre utilité que satisfaire l'impulsivité procréative ? (voir l'article « Pérenniser l'espèce humaine »)
Êtes-vous certains, vous les adultes sociaux, de savoir comment installer quelque chose que vous ne savez pas décrire dans la tête d'un enfant ? Est-ce faisable ? Peut-on acquérir responsabilité et libre arbitre ? Pourquoi devrais-je acquérir ces « fonctions » mentales, ces potentiels pour faire plaisir à la société et me faire punir quand je n'agis pas selon les règles sociales, alors que je n'ai signé aucun engagement social ? J'ai été contraint d'exister. Je suis donc innocent d'exister. Et vous voulez me coller sur le dos vos erreurs et vos fautes de croyants ?
Il est criminel d'enfermer des personnes qui n'ont pas demandé à exister et que vous accusez d'être responsables de méfaits, alors qu'elles ne sont pas responsables, tout simplement sans responsabilité aucune puisque l'univers est aresponsable d'exister ainsi que tout ce qu'il induit (donc la vie et nous-mêmes). C'est un crime de les enfermer. Elles sont innocentes d'exister et de tous leurs actes. La peine de mort est un acte social criminel. La peine de privation de liberté est également un acte criminel de la société, un acte de torture. L'abolition de la peine de mort doit être suivie de l'abolition de la punition, car c'est le principe de la peine qui est non seulement stupide, mais absurde. S'il est interdit de gifler son propre enfant, on comprend pourquoi puisque cela conduit l'enfant à en faire autant par mimétisme (et qui gifle un œuf gifle un bœuf), il doit être interdit de punir son propre associé (qui n'a signé aucun contrat social), car il en fera autant.
Vous n'avez aucune responsabilité. Savoir que vous n'êtes responsable de rien modifiera rétroactivement votre comportement et le comportement social. C'est ainsi que nous apprenons et que nous évitons les erreurs. Quand l'erreur est grossière, elle peut être calamiteuse. Cette erreur que nous commettons socialement sur la responsabilité et le libre arbitre est énorme. L'éducation individuelle est absolument mauvaise. Le comportement résultant de la société, des sociétés humaines en sont la démonstration. Notre histoire en est la preuve. Notre surpopulation en est la preuve. Nos pollutions en sont la preuve. La vérité ne dérange rien, elle arrange.
Voir l'article « responsable ou aresponsable » et celui sur la « vérité » (et les autres), les liens vers ces deux articles sont dans la présentation.
Fin – E. Berlherm