mercredi 10 octobre 2018

De l’Existence



(de l’univers, de la vie, de l’humanité, de la société, des nations, de l’individu, de la mienne…)


D’abord une petite définition perso : ce qui existe c’est la matière et tout ce qui la compose, donc l’espace et l’activité de… je ne sais pas quoi et je l’appelle « Ça » pour les besoins de ma définition, mais il faut que Ça soit actif, et il faut que Ça soit à la fois relativement instable et relativement stable, et surtout il faut que Ça interagisse. Les scientifiques appellent « Ça » une particule élémentaire, mais cette particule me semble incomplète puisqu’il lui faut de l’espace. D’ailleurs, personne n’a jamais aperçu ni mesuré la moindre particule élémentaire, mais seulement des interactions, la particule n’est qu’une déduction tantôt sous forme ondulatoire tantôt corpusculaire, une théorie. Alors je pense que Ça devrait être l’interaction, y compris ce qui lui permet de passer du présent au présent suivant, ainsi que l’espace (si l’espace existe). Quant au temps je ne le perçois que dans mon intellect humain et dans la société, résultat d’une transmission culturelle, mais je ne vois pas ce que ça peut être au niveau le plus inférieur de la mécanique (quantique ?) Personnellement je ne vis qu’au présent, et c’est toujours le présent, même si j’ai (mal) enregistré le passé (les présents passés) et si j’imagine des futurs possibles (des présents à venir).


Je vois 4 formes d’existence envisageables : premièrement l’existence d’emblée qui est perpétuelle, deuxièmement l’existence induite avec un commencement et probablement une fin, troisièmement l’existence construite automatiquement, et quatrièmement l’existence construite intentionnellement.
  1. L’univers est TOUT par définition. (Est-il fini ou infini ? je n’en sais rien. J’ai autant de mal à imaginer l’un que l’autre.) L’univers existe d’emblée, il est perpétuel, c’est le premier mode d’existence. L’univers est nécessairement un mécanisme perpétuel, pour la simple raison que rien ne peut engendrer quoi que ce soit dans rien, et donc qu’une activité ne peut naitre de rien dans rien. L’univers n’est pas responsable de son existence. [L’univers est « aresponsable ». La notion de responsabilité n’a pas de sens en ce qui le concerne. (Syllogisme Socratien : si l’univers est TOUT et aresponsable, comment quelque chose qu’il contient ou qu’il a induit par ses mécanismes peut-il être responsable?)] (J’ai aussi un problème avec la notion de perpétuité, car cela annule la notion de début, d’état initial qui engendre le suivant, c’est-à-dire la cause première, mais l’absence de cause première confirme la notion d’aresponsabilité !)
  2. La notion de « vie » est une notion inventée par les humains. Du point de vue des mécanismes de l’univers elle n’est rien de plus qu’un mécanisme ordinaire. La notion de « complexe » est également une invention humaine. L’univers ne fabrique rien de complexe. L’univers n’a pas d’intention, il fonctionne. La vie n’est pas quelque chose de complexe pour l’univers. La vie est un mécanisme dont le principe est la production d’un mécanisme sensiblement identique à elle-même. On appelle ce mécanisme la reproduction. L’univers a induit la vie, c’est-à-dire un premier « objet » possédant la capacité de réplication. Et les mécanismes de l’univers sont conservés dans la réplication. La vie ne peut contrecarrer les mécanismes de l’univers, elle en fait partie, elle tourne avec l’horloge univers. La vie (initiale) est une existence induite par l’univers, c’est le deuxième mode d’existence.
  3. La vie produit la vie par réplication. Cette réplication produit un objet « sensiblement » identique à l’objet se répliquant, mais ça n’est pas obligatoire, le principe étant la survie donc la continuité de la réplication. Ce « sensiblement » permet l’évolution. L’univers n’est jamais stable totalement, sinon rien ne bougerait, il n’y aurait pas d’activité, la vie ne pourrait être induite. La vie elle-même ne peut produire la stabilité, ce qui implique qu’elle ne peut produire l’immortalité. Si quoi que ce soit pouvait produire la stabilité totale, l’univers finirait par perdre toute activité. L’univers étant perpétuel, il y a peu de chance qu’il n’ait pas tout testé (avant notre existence d’observateur de ses mécanismes), mais s’il est également infini, il se pourrait qu’il ne puisse tout tester (l’univers contient une « énergie » qui ne peut se dissiper hors de lui puisqu’il est TOUT). La réplication mécanique est le troisième mode d’existence.
  4. Le quatrième mode d’existence est le nôtre, c’est la procréation intentionnelle. Nous avons le pouvoir de contrôler la procréation. Nous avons le pouvoir de ne pas procréer. Nous sommes les seuls animaux à posséder ce pouvoir d’intention. Les mécanismes de l’univers ont induit un mécanisme qui autorise le contrôle de la procréation par rétroaction (nous apprenons et ce que nous apprenons modifie notre fonctionnement donc nos activités, donc nos intentions. C’est un algorithme parfaitement reproductible sur un ordinateur.) Nous avons le pouvoir, il ne reste qu’à en faire un devoir.


Le mode d’existence divin imaginé par certains humains combine le premier et le dernier mode d’existence. Dieu existerait d’emblée et perpétuellement, et il serait doué d’intention. Et son omnipotence lui permettrait de lancer les modes 2 et 3 d’existence (et d’autres à sa convenance). Il ne serait donc pas responsable d’exister tel qu’il est ni de ses actions, et tout comme l’univers il serait « aresponsable », ce qui le disqualifie comme divinité.


Comprendre l’inutilité de l’existence est relativement simple (beaucoup d’entre nous admettent que l’existence est absurde) alors comment se fait-il que des êtres doués de sensibilité et d’intention imposent violence et malêtre à leur propre progéniture, et soient incapables de promouvoir la paix dans le bienêtre ?


Fin – E. Berlherm



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