Tous
innocents de nos actes
Nous
sommes innocents d'exister, et c'est indéniable. L'univers est
« aresponsable » (sans responsabilité), et c'est
indéniable. Nous sommes issus de cet univers, et c'est indéniable.
Nous sommes tous, par conséquent, innocents de nos actes, et pour
moi, et quelques autres personnes, c'est également indéniable.
(Voir mes différents articles sur l'innocence d'exister, dont le
premier celui-ci → sur YouTube : https://youtu.be/O_fXz8vHxAY
→ sur mon Blog :
http://chandicapant.blogspot.fr/2016/07/linnocent-et-lobligation-dexister.html
)
Le
bébé est un être innocent, la Justice le reconnait et tous le
reconnaissent. Alors comment la société imagine-t-elle que ce bébé
innocent puisse devenir responsable de ses actes et éventuellement
coupable d'actions antisociales alors qu'il n'a pas demandé à
exister, et dans ce monde barbare ?
Mis
à part le mien trop empathique, aimable et rationnel pour être
admis facilement, il y a trois autres points de vue qui peuvent être
envisagés : celui des parents, celui des autres personnes,
celui de la Justice sociale.
1.1. Les
parents :
J'imagine
mal les parents actuels modernes et occidentaux ne pas admettre
qu'ils sont pour quelque chose dans l'existence et l'éducation de
leur propre bébé, même une fois devenu grand. Mais la
responsabilité pleine et entière de leur enfant devenu adulte !
comment imaginent-ils ce passage de l'innocence vers la
culpabilité-responsable ? Cela choque ma logique. Ils savent
évidemment que sans leur participation, l'enfant n'existerait pas.
Comment imaginent-ils que l'enfant se comporterait s'ils l'avaient
construit parfait, tel un dieu de l'Olympe, plutôt qu'avec ce
physique d'humain normal pathologique ? Si j'étais parfait, je
me conduirais parfaitement, n'est-ce pas ? À qui dois-je mes
imperfections et donc le résultat de ces imperfections ? Il
doit bien y avoir un rapport entre notre physique et notre intellect,
n'est-ce pas ? Aujourd'hui la science le sait parfaitement.
L'intellect n'est pas dans un nuage, une âme vagabonde ; il est
matériel. Donc les parents ont façonné la structure de
l'intellect, le cerveau, sans le vouloir précisément, mais ils ont
lancé sa construction et en sont responsables selon leurs normes. Et
s'ils sont responsables de son existence avec qualité et défaut de
la structure, comment font-ils pour se défausser du comportement de
l'enfant devenu adulte qui doit tout à cette existence, et qui n'y
est donc pour rien ? Ce corps grisâtre spongieux mou et fragile
qu'est le cerveau fonctionne tout seul, comme poumons, rate, reins,
vésicule, pancréas, estomac, intestins, etc. Le cerveau est plein
de choses actives par myriades, et qui courent dans tous les sens à
des vitesses vertigineuses. Personne
ne peut gérer humainement une telle gare de triage.
Et comment pourrions-nous le faire puisque nous sommes mentalement le
résultat de cette activité, et bien entendu nous n'en sommes pas
maitres. Le cerveau a appris à fonctionner culturellement comme la
marche a été acquise par pure imitation, et en parallélisme avec
le langage quand nous apprenons à gérer notre très complexe
système de phonation. L'égo n'est pas extérieur au corps. Ses
intentions ne sont pas extérieures au corps. Il faut des neurones et
d'autres bricoles tout autant hors de portée pour que cela
fonctionne. Qui a fabriqué cet égo ? Comment ne
comprennent-ils pas, ces parents indignes, que leur enfant ne soit
pas responsable de la moindre structure physique ou mentale de son
corps qu'il n'aurait pu avoir sans exister, alors qu'ils sont
responsables eux (selon
leur système de responsabilité)
de l'entièreté de l'existence de cet enfant, donc de l'égo, donc
du « Je » et de ses intentions et de ses actes?
Soit la responsabilité existe et ils sont responsables de cette
existence, soit ils ne le sont pas et l'enfant n'est pas plus
responsable que ses géniteurs-procréateurs-fabricants. Si la valeur
de la responsabilité dépend du pouvoir, alors le pouvoir
totalitaire, absolu, fantastique, que les parents (et la société
coresponsable) avaient sur lui, l'enfant, en le fabriquant, le rend
innocent par comparaison. Idem pour chacun de nous qui sommes enfants
d'enfants d'enfants... Il n'y a pas de passage à l'âge responsable.
C'est impossible. Aucun rite de passage , aucun déclic, aucune
interruption mentale ne peuvent rendre compte de la bêtise que
l'humanité a faite en s'imaginant responsable, en responsabilisant
ses enfants et donc elle-même. Devenir
majeur à 18 ans, ce n'est pas devenir responsable, c'est simplement
devenir autonome.
1.2. Les
autres personnes :
Le
point de vue des autres personnes. Il y en a tant de ces autres
personnes que je ne peux évidemment me mettre à leur place. Mais
démocratiquement parlant, ou culturellement parlant, ne sommes-nous
pas le résultat d'une sorte de moyenne établie d'après le
comportement de chaque personne ? Pour que la responsabilité de
son propre enfant ait été inventée, il faut que chacun d'entre
nous ait responsabilisé les enfants des autres, différents de nos
propres enfants, et certainement moins bien éduqués que le sien.
Les autres en font autant avec le mien. Les autres responsabilisent
mon enfant, plutôt que de responsabiliser les géniteurs (par
lâcheté je l'accepte),
et j'en arrive à oublier que cet enfant, le mien, je l'ai contraint
d'exister tel qu'il est, tel que je l'ai fabriqué, qu'il n'est pas
responsable de ses défauts ni d'un comportement qu'il n'a pas
demandé à avoir dans une société qu'il n'a pas demandé à
côtoyer, ni d'en être sociétaire. Personne n'a signé de contrat
social, Mr Rousseau, et personne ne doit en signer, car ce serait de
la manipulation !
1.3. La
justice sociale :
Du
point de vue de la Justice sociale. Dès que le juge dit à l'accusé
qu'il était « libre de faire ou de ne pas faire », il
démontre le contraire simplement en émettant des mots qui modifient
la structure mentale, donc la pensée de la personne. Si notre
cerveau est à la disposition de n'importe qui, il n'est pas libre.
Or n'importe qui peut encombrer notre mémoire de n'importe quoi
pourvu qu'il soit à proximité auditive ou visuelle. Et d'ailleurs,
qui a fabriqué notre mémoire et nos besoins de mémoriser, et nos
besoins de penser, et nos possibilités d'erreurs de réflexion ?
Qui nous a installés dans un monde où le crime est possible puisque
la victime est possible ? Et qui a accepté notre fabrication
aléatoire avec tous les risques sur notre dos, sinon la Justice
elle-même, sinon la Nation elle-même ?
Je
pense que la Justice est lâche. Elle agit toujours afin d'éviter le
trouble à l'ordre public. Mais la pyramide sociale a été
construite à l'envers, elle est instable. Il faut la remettre à
l'endroit.
Cette
stupide, inadéquate, et paradoxale invention de la responsabilité
individuelle doit remonter à la nuit des temps. Il faut la supprimer
et rénover la justice. La Justice n'est pas tenue d'obéir aux
ordres de nos ancêtres Cro-Magnon. Nous vivons dans un univers
aresponsable. Nous sommes innocents d'exister, TOUS.
Fin
– E. Berlherm
Voir
l'article sur l'innocence d'exister → https://youtu.be/O_fXz8vHxAY
→
http://chandicapant.blogspot.fr/2016/07/linnocent-et-lobligation-dexister.html